Les révélations du « Projet Pegasus » pointent le Rwanda comme l’un des plus grands clients de NSO. Les autorités du pays ont ciblé plus de 3 500 numéros de téléphone. Une surveillance massive qui vise principalement les voix de l’opposition et qui ne surprend ni militants ni journalistes dans un État où la liberté de parole est très contrôlée.
Les révélations du vaste scandale d’espionnage permis par le logiciel « Pegasus » n’ont pas suscité de vive réaction d’Emmanuel Macron et son gouvernement. Eux-mêmes ainsi qu’un millier de Français·e·s sont pourtant concerné·e·s.
Le « projet Pegasus », dévoilé par Forbidden Stories, Amnesty International et 17 médias internationaux met au jour un nouveau scandale de surveillance mondiale. Éclairage d’Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Le scandale « Pegasus » sort de l’ombre le tout-puissant patron du renseignement intérieur et extérieur marocain Abdellatif Hammouchi et interroge le rôle de ce haut dignitaire du Palais que la France craint.
L’affaire Pegasus pose la question des relations du ministre de la justice français avec le Maroc, dont le roi a compté parmi ses clients. Le risque de conflit d’intérêts est à nouveau présent. « Le garde des Sceaux n’est pas un agent double au service d’une puissance étrangère », répond le cabinet d’Éric Dupond-Moretti.
Les ondes de choc ressenties en France ou en Inde après les révélations de l’enquête internationale sur le logiciel espion développé par la compagnie israélienne NSO ne dominent pas l’espace médiatique israélien. Les politiques assument même de n’avoir « rien à dire ».
L’exportation par NSO de son logiciel « Pegasus » a été rendue possible par l’absence de régulation internationale des technologies dites à « double usage ». Et si beaucoup d’États rechignent à accepter toute limitation, c’est qu’eux-mêmes exportent leurs propres armes numériques, à commencer par la France.
Les révélations internationales sur l’usage par onze États du logiciel israélien « Pegasus » n’ont pas suscité de condamnation unanime de la classe politique française. Bien que la France soit visée, peu de voix se sont élevées pour réclamer des sanctions à l’égard des États mis en cause.
Les numéros de portables du chef de l’État, d’Édouard Philippe et de quatorze ministres figurent parmi les appareils ciblés par le logiciel espion pour le compte du Maroc. Ces révélations interrogent la sécurité nationale et les relations diplomatiques de la France.
Le Maroc a visé au moins 10 000 numéros de téléphone ces dernières années, dont ceux de plusieurs dizaines de Français, y compris des journalistes. Depuis trente ans, en France, les élites politiques, médiatiques et culturelles ferment les yeux sur les turpitudes de la monarchie chérifienne.
Grâce aux révélations de Forbidden Stories, une partie des victimes d'espionnage peuvent porter plainte et déclencher des enquêtes. Si l’attente de réparation est légitime, des procédures antérieures témoignent de l’impunité de NSO et de ses clients.
Seul pays européen mis en cause par le « Projet Pegasus » pour son utilisation illégale du logiciel espion israélien, la Hongrie a fait ces dernières années cause commune avec Israël.
La Hongrie est le seul État de l’Union européenne explicitement mis en cause dans les révélations du « Projet Pegasus ». Si la Commission juge ces méthodes « inacceptables », elle se refuse à suspendre les versements du plan de relance post-Covid à Budapest.
Les révélations du « Projet Pegasus » ont montré que Mediapart fait partie des dizaines de milliers de cibles, dans plusieurs pays du monde. Un scandale d’espionnage d’une ampleur inédite et une attaque frontale contre la liberté d’informer. Nos explications en vidéo.
En 2019 et 2020, les téléphones portables de nos journalistes Lénaïg Bredoux et Edwy Plenel ont été infectés par le logiciel espion Pegasus, actionné par des services secrets marocains. Nous déposons plainte auprès du procureur de la République de Paris.
Les unités de renseignement électronique de l’armée israélienne servent aussi de réseau de repérage, de sélection et de formation avancée pour les start-up locales de cyberespionnage comme NSO. Avec les risques que cette collaboration présente pour certains « geeks » piégés dans ce milieu trouble.