Les fâcheries familiales sont mises de côté. Jean-Marie Le Pen, devant la statue de Jeanne d'Arc, puis Marine Le Pen, en meeting à Villepinte, ont concentré leurs tirs sur Emmanuel Macron. Sur tous les tons et tous les sujets, avec le renfort de Nicolas Dupont-Aignan.
Un cortège syndical contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a réuni le plus grand nombre de manifestants du défilé traditionnel du 1er Mai à Nantes. En pleines tensions de l’entre-deux-tours, les manifestants voient dans la rue le seul espace d’expression politique.
Force ouvrière ne voulait pas de consigne de vote ; la CFDT ne souhaitait pas de mot d'ordre social trop affirmé ; la CGT n'a pas voulu ou pu faire de geste, ni vers l'un ni vers l'autre. Les syndicats ne se rassembleront pas contre le FN pour leur traditionnel défilé annuel.
Maître de conférences à Lyon-II et spécialiste du monde syndical, Sophie Béroud rappelle les plaies laissées par la séquence de la loi El Khomri pour expliquer la difficulté à organiser un 1er Mai unitaire. En cas de victoire de Marine Le Pen, elle pense qu’un front syndical uni pourrait rapidement se constituer, alors que cela prendrait plus de temps pour contrer le programme social d’Emmanuel Macron.
Pour l'historien Nicolas Lebourg, la stratégie de « dédiabolisation » du Front national n'est pas la seule explication à l'absence de grandes manifestations contre la présence de l'extrême droite au second tour : s'y ajoutent la crise de l'antiracisme et les divisions de la gauche.
Comme en 2002, le syndicat policier Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix et gradés, a appelé à voter contre le Front national au second tour de l’élection présidentielle. Selon une enquête inédite du Cevipof, 65 % des 308 policiers et militaires interrogés fin mars avaient l’intention de voter Marine Le Pen au second tour, en cas de duel avec Emmanuel Macron.
Alors que la campagne du second tour s’est engagée avec l’accusation faite par Marine Le Pen à Emmanuel Macron d’être « entre les mains des communautaristes », entretien avec Marwan Muhammad, directeur du CCIF, qui vient de publier un ouvrage intitulé Nous (aussi) sommes la nation (La Découverte).
L'historien André Burguière vient de publier un long essai, La gauche va-t-elle disparaître ?, aux éditions Stock. La gauche a oublié… la gauche, explique-t-il. Pourquoi, sur quels points ? Et comment la réveiller, refonder un nouveau projet ? Ses réponses.
Dans ses appels à l’unité face au Front national, le candidat d’En Marche! est handicapé par son CV, son image et son projet qui rebute certains à gauche et à droite. Il tente de donner quelques gages à ceux qui n’ont pas voté pour lui. Mais, sur le fond, il garde sa ligne et veut hâter, s’il est élu, une « recomposition » politique après la présidentielle.
Pendant cette campagne, le Front national a élargi sa « liste noire » des médias interdits de suivre Marine Le Pen, confortant son attitude paradoxale : d’un côté il effectue un tri des journalistes, de l’autre il mène une stratégie de « dédiabolisation » qui passe beaucoup par l’utilisation des médias. Récit de deux journalistes ayant couvert le FN, Caroline Monnot (Le Monde) et Marine Turchi (Mediapart).
Le candidat souverainiste, dont le mouvement est asphyxié financièrement, a officialisé son ralliement à la candidate du Front national pour le second tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen, au cours d’une conférence de presse commune, a précisé qu’il serait son premier ministre si elle était élue le 7 mai.
Dans la cité balnéaire de Vendée, qui a ravi à Nice le titre de ville la plus âgée de France, Fillon est arrivé très largement en tête du premier tour. Les électeurs de droite s'y disent désemparés pour le second. En phase avec le FN sur bien des points, ils s’inquiètent surtout de la sortie de l’euro.
Le candidat de La France insoumise indique qu'il ne votera pas Le Pen lors du second tour de la présidentielle, sans dire qu'il votera pour Emmanuel Macron. « Pourquoi je ne le dis pas ? Pour que vous puissiez rester regroupés », lance-t-il aux 490 000 soutiens de La France insoumise. Le mouvement, né il y a un peu plus d'un an, est appelé à faire bloc aux législatives.
Marine Le Pen y est allée au culot. Mercredi, elle s’est invitée à l’usine Whirlpool d’Amiens (Somme), tandis qu’Emmanuel Macron rencontrait les syndicats. Entre les deux candidats, tous les coups sont permis.
Pendant que Macron (se) débattait avec les salariés de Whirlpool, et avant qu’il ne tienne meeting le soir, nous avons rencontré les habitants d’Arras, qui expriment majoritairement leurs réserves et leur distance à l’égard de l’enfant du cru.
La montée des populismes est la résultante de nos échecs économiques. Le travail se retrouve de plus en plus exclu du partage des richesses créées au profit du capital. Jamais les inégalités n’ont été aussi grandes. Un effondrement historique depuis l’avènement de l’ère industrielle.
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