La Cinquième République est à l'agonie : prise en otage par un forcené qui piétine la justice, insulte la presse, méprise les élus et appelle au secours les factieux. Après avoir détruit les partis, corrompu le Parlement, asséché le vote lui-même, elle arrive au terme de son œuvre de destruction démocratique. Il est plus que temps d’en sortir. Avant qu’il ne soit trop tard.
Le spectre des années 1930 pèse sur la vie politique française. Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon seraient bien inspirés de s’en souvenir : à afficher sans cesse leurs divisions, ils risquent de contribuer à la catastrophe démocratique qui menace. Sans se renier, une autre voie s’offre pourtant à eux : se mettre d’accord au moins sur une refondation démocratique et enclencher ensemble une dynamique dans le pays.
Au-delà d’une faute personnelle, l’affaire Fillon est aussi le produit d’un écosystème parlementaire qui favorise l’abus d’argent public au lieu de l’empêcher. Scandale après scandale, sénateurs et députés refusent que leurs enveloppes soient contrôlées.
La Fédération française de tennis a porté à sa présidence Bernard Giudicelli, l’un des dirigeants mis en cause pour avoir passé un «pacte de silence» autour du trafic des billets. Si la FFT s’enfonce dans la crise, c’est aussi par la faute du ministre qui enterre les scandales.
En pleine affaire Fillon, les députés ont adopté le jeudi 16 février un amendement prévoyant un délai de prescription pour les infractions « occultes » et « dissimulées ». Il sera encore plus difficile de mettre au jour des montages de fraude complexes. Une vraie prime à la fraude financière.
Jusqu'où le ressentiment poussera-t-il les électeurs à verser dans le « dégagisme » ? La présidentielle devrait obliger à sérier plutôt qu'à dégommer. Nous ne sortirons de l’épuisement politique mortifère qu’en instituant un anticapitalisme antiautoritaire et ouvert au monde. Chiche ?
Doit-on continuer à regarder le grand feuilleton des « affaires » qui fracassent la vie publique depuis trente ans comme on va au cirque ? En Roumanie, en Islande ou au Brésil, des foules manifestent contre la corruption des classes dirigeantes. En France, rien. Il est aussi de la responsabilité des citoyens d'agir.
Dans l’affaire Fillon, une certaine droite a révélé ce qu'elle s’emploie si bien à dissimuler : une culture patriarcale si profondément ancrée qu’elle semble n’en avoir même plus aucune conscience.
Parmi les irrégularités commises au sein de la Fédération française de tennis, sur lesquelles la police judiciaire enquête, l'une d'elles est avérée : le trafic qui a eu lieu autour des billets de Roland-Garros constitue un détournement de biens publics.
À la suite de l’enquête de Mediapart, Mediacités et France 3, le repreneur du Losc, Gérard Lopez, prétend jouer la transparence et reprendre le club depuis la France. Une opération d’enfumage, car le Losc restera bien détenu par une coquille aux îles Vierges britanniques.