Portfolios

Mai 68, «ces photos ont bousculé ma vie»

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Arrivé à Paris au début des années 1960, Pierre Collombert connut quelques années de chômage avant d’être propulsé dans les événements de Mai 68 : « En mars, je collabore en tant que photographe à La Tribune socialiste, le journal du PSU, raconte-t-il dans l’ouvrage Mai 68, par celles et ceux qui l’ont vécu, coédité par Mediapart. La rédaction me signale le Mouvement du 22 Mars à l’université de Nanterre, où je réalise quelques clichés. » Après un voyage en Tchécoslovaquie en plein Printemps de Prague avec la MJC de Colombes, il parcourt en mai la banlieue à bicyclette : « J’observe les manifestations et l’occupation de quelques usines. Ma vision des événements rejoint ma conception du reportage. Je ne cherche jamais à m’associer à ceux-ci, mais je tente d’immortaliser, à travers le regard des participants, la force de leurs luttes. » Sur quelque 800 clichés pris à cette époque, voici en 30 images son récit d’un printemps qui a aujourd’hui 50 ans.

La Corée du Nord, côté fable

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En août dernier, au plus fort de la tension entre les États-Unis et la Corée du Nord, le photographe belge Max Pinckers a été envoyé par The New Yorker saisir la vie au pays des Kim. Conscient d'entrer, pour un magazine diffusé en « terre ennemie », dans un monde façonné et contrôlé par Pyongyang, il s'est concentré sur les images « du rêve nord-coréen » qu'on lui présentait. Une « Corée du Nord très colorée. Elle se présente comme une harmonie idyllique ». Il a décidé de travailler l'esthétique de ce monde comme s'il devait satisfaire une commande publicitaire ou réaliser un poster de propagande.

La chambre des fleurs

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Pour ses 10 ans, Mediapart vous offre 10 bouquets de fleurs… Des bouquets saisis par Hervé Baudat, que l’on connaît ici pour son remarquable travail en noir et blanc sur la vie dans les centres Alzheimer, les villages de Roumanie… Ne se séparant presque jamais de son appareil argentique, il raconte : « Au petit matin, je partais acheter des fleurs, n’importe lesquelles. Je les ramenais vers mon petit appartement, les entassais sur l’évier ou dans un aquarium bon marché. Sur le dépoli renversé de ma chambre 4/5, au travers des pliures et des veines multicolores, je guettais l’apparition de robes végétales aux formes imprécises. » Ce passe-temps est exposé en ce moment à Paris en format 50×60 cm, avec en sus deux photos de 1 mètre de large.

Pour retrouver le «sens du travail», Loïc a lâché le son pour l’orge

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Comment concilier nécessité de travailler et envie d’avoir un emploi porteur de valeurs essentielles pour soi ? Le photographe Patrick Artinian a suivi quelques personnes prises dans cette problématique. Aujourd’hui, Loïc Alexandre, 42 ans. Durant dix ans, il a été ingénieur du son. Mais les conditions de travail, qui l’obligeaient à « bâcler son boulot », l’ont détourné de cette passion. Depuis neuf ans, surfant sur la vague des microbrasseries dont le nombre a doublé en France en cinq ans, il fabrique une bière bio qu’il commercialise autour de Villefranche-sur-Saône.

La sidération de la guerre

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Toute jeune photographe polonaise, Wiktoria Wojciechowska s’est lancée fin 2014 dans un projet impressionnant. Pendant un an et demi, sans commande ni autorisation officielle, elle s’est rendue une douzaine de fois sur le terrain de la guerre en Ukraine, à la rencontre de jeunes soldats non professionnels, qui ont partagé avec elle leurs souvenirs. Le projet, baptisé « Sparks », est à multiples facettes : photos, vidéos, collages, textes et divers matériels récoltés. « Sparks », explique-t-elle, fait référence à ces missiles incendiaires qui percent les murs des maisons et dont les flashs se diffusent d’abord sur les visages puis dans la mémoire des victimes.

Notre-Dame-des-Landes: le bocage fête la victoire contre l’aéroport

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Des milliers de personnes se sont retrouvées samedi 10 février dans les champs et sur les chemins de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour fêter l’expiration de la déclaration d’utilité publique de l’aéroport. Récit en photos de cette journée historique.

Aurès, 1935: Germaine Tillion et Thérèse Rivière photographes

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Elles étaient deux jeunes chercheuses, deux ethnographes pour la première fois en mission en « terrain extérieur » pour le compte du musée du Trocadéro, devenu depuis musée de l’Homme. Elles rapportèrent des milliers de prises de vue documentant précisément les modes de vie, de production et d’organisation d’une société ancienne et encore préservée, les Chaouia, habitant l’Aurès, région montagneuse au sud-est d’Alger. La santé psychique de Thérèse Rivière et l’arrestation, puis la déportation par les nazis de la résistante Germaine Tillion ont laissé longtemps dans l’oubli leur travail. Aujourd’hui, et jusqu’au 15 avril, une centaine de leurs photos sont exposées au Pavillon populaire de Montpellier.

Haïtiens et forçats de la banane bio

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Depuis le début du XXe siècle, des milliers de Haïtiens et Haïtiennes sont exploités en République dominicaine. Historiquement, ils travaillaient dans les plantations de cannes à sucre. Désormais, ce sont les plantations de bananes qui les emploient. On estime qu’au moins 700 000 Haïtiens vivent chez leur voisin immédiat. Dans la banane, 90 % des ouvriers agricoles viennent d’Haïti. Ils perçoivent les salaires les plus bas, voient leurs droits bafoués, leur statut constamment remis en question. Et la banane qu’ils produisent a le label bio et équitable. Ce reportage a été réalisé entre le 20 et le 28 mars 2017.

Le Japon face au péril «vieux»

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Illustration 9

En 2050, les plus de 65 ans représenteront plus de 40 % de la population japonaise. Un défi social, économique et technologique. Aujourd’hui, des ingénieurs s’échinent à inventer des machines capables de prendre en charge cette population : robots à la maison, dans les hôpitaux, dans les transports… au point que certains se voient déjà en pionniers d’une nouvelle révolution industrielle. Mais l’autre face de ce vieillissement est la pauvreté de ces personnes âgées. Les retraites sont si minces qu’elles obligent à travailler et ceux qui n’ont plus rien préfèrent parfois la prison à la vie dans la rue.