Depuis près de dix ans, en Loire-Atlantique, les troupeaux de trois élevages laitiers subissent des troubles persistants. Une mission ministérielle préconise un arrêt total du parc éolien voisin pendant dix jours pour réaliser une nouvelle expertise.
Dans une centaine de fermes recensées par Mediapart, rien n’explique que les poules ne pondent plus, que les vaches peinent à donner du lait. Rien, sauf les installations électriques voisines, lignes à haute tension, éoliennes, antennes ou transformateurs... Ballottés d’expertises en travaux plus ou moins efficaces, les éleveurs n’en peuvent plus et se tournent vers la justice.
Avec 124 foyers au 7 janvier, l’épidémie d’influenza aviaire s’est accélérée dans les élevages de canards français. Abattages retardés, services de l’État débordés… : le manque de moyens est manifeste. Et les petits éleveurs s’inquiètent pour l’avenir de leur mode de production.
De vastes étendues de terres agricoles et de forêt, un château, plusieurs bâtiments de recherche et d’enseignement… Dans les Yvelines, le domaine de Grignon, l’un des sites d’AgroParisTech, est à vendre. Le processus, opaque, se heurte à de nombreuses résistances.
Alors que le Sénat examine le projet de loi de finances, il doit se prononcer sur une mesure insérée par les députés, qui prévoit un crédit d’impôt pour les exploitations agricoles bénéficiant d’une certification dite environnementale. Ce label, en réalité, n’oblige en rien à des pratiques de préservation de la nature.
Le Parlement européen a fini de voter vendredi la politique agricole commune (PAC) pour 2021-2027. Le Conseil des États membres a lui aussi rendu sa copie. Ni l’un ni l’autre n’intègrent le changement climatique et la chute de la biodiversité dans ce nouveau cadre.
Une dizaine d’agricultrices et d’agriculteurs, dont trois Français, siègent au Parlement européen tout en bénéficiant des subventions de la Politique agricole commune. La plupart sont en première ligne de la nouvelle PAC, dont le vote a commencé.
Après un long débat lundi jusque tard dans la nuit, l’Assemblée nationale a voté mardi la levée de l’interdiction de ces insecticides, pour trois ans, dans la culture de betteraves. De nombreuses contre-vérités ont été avancées à cette occasion.
Mardi et mercredi, les commissions développement durable et affaires économiques de l’Assemblée ont débattu du projet de loi de dérogation à l’interdiction des néonicotinoïdes. Le ministre de l’agriculture a plaidé en faveur de l’industrie sucrière.
Dans l’Eure-et-Loir, Romain Lhopiteau, qui produit 15 hectares de betteraves sucrières bio, est à peine touché par la jaunisse. Preuve que face à la possible réintroduction des néonicotinoïdes dans cette culture, annoncée par le gouvernement au cœur de l’été, les alternatives existent.
Tour de France, 5e étape, kilomètre 20. La caravane du Tour va passer non loin de ces éleveurs de chèvres, moutons et brebis, tous membres de la Confédération paysanne, qui voient leur idéal de protection de la nature confronté à la prédation du loup.
En soutenant la dérogation accordée aux betteraviers pour qu’ils puissent utiliser à nouveau des néonicotinoïdes, la ministre de la transition écologique renie ses engagements passés.
Ils avaient pourtant été interdits en septembre 2018. Les néonicotinoïdes, catégorie d’insecticides particulièrement néfaste, pourraient faire leur retour dans la culture de betterave. C’est en tout cas la promesse faite par le ministère de l’agriculture pour contrer les attaques massives de pucerons. Les producteurs de maïs se sont aussitôt engouffrés dans la brèche.
Le niveau de pluviométrie enregistré ce mois de juillet est le plus bas depuis 1959. De nombreuses exploitations agricoles sont en difficulté. Face à cet assèchement après plusieurs étés déjà très secs, la piste des retenues d’eau lancée par le ministre de l’agriculture ne convainc pas.
La politique agricole commune n’a jamais conditionné ses subventions au respect du droit du travail dans les fermes. Mais à Bruxelles, le Covid-19 vient ébranler ce statu quo. Et en juin, le Parlement européen a voté une résolution pour que la réforme en cours tienne compte des travailleurs victimes du « dumping social ».
Dans le Gard ou les Bouches-du-Rhône, des producteurs de fruits et légumes n’ont jamais cessé de travailler avec des migrants fournis par l’agence d’intérim Terra Fecundis, pourtant dans le viseur de la justice. « Laissez-nous travailler comme on peut », s’agace l’un d’eux. « Je ne leur mets pas le couteau sous la gorge », balaye un autre.