De nouvelles écoutes judiciaires montrent que Nicolas Sarkozy s'est inquiété l'été dernier du peu de coopération de l'actuel patron de la DCRI dans l'affaire Kadhafi pour l’informer des développements des enquêtes en cours. Les juges sont par contre parvenus à identifier une possible “taupe” de l'équipe Sarkozy, Tristan H., travaillant sur les questions libyennes dans les services secrets. Ils s'interrogent aussi sur le rôle d'un cadre dirigeant d'EADS.
Mediapart a obtenu la copie du réquisitoire définitif du parquet de Paris dans le volet non-ministériel de l’affaire Karachi. Les procureurs confirment l’existence de rétrocommissions sur des marchés militaires de l’État dans le but de « rétribuer de façon occulte des politiques français ». Le réseau Takieddine est qualifié de « véritable imposture ».
L’actuel vice-président de la Guinée-Équatoriale, Teodorin Obiang, a acquis pour près de 104 millions de dollars d’œuvres d’art de la fin du XIXe siècle grâce au pillage des richesses de son pays, selon plusieurs documents obtenus par Mediapart. Plus de 60 % de son peuple vit avec moins d'un dollar par jour.
Pour sa première prise de parole publique après les révélations de Mediapart, Me Thierry Herzog a assuré, sur Europe 1, jeudi 20 mars : « Je ne suis soupçonné de rien. » « Le moment venu, s'il le faut, je m'en expliquerai », a-t-il ajouté, gêné.
Mediapart révèle la teneur de sept écoutes judiciaires. L’ancien président a mis en place un cabinet noir pour neutraliser les juges qui enquêtent sur lui. Le magistrat Gilbert Azibert est bien intervenu auprès de trois conseillers de la Cour de cassation. L’avocat de Nicolas Sarkozy est informé par une taupe dans l’appareil d’État.
L’ex-ambassadeur de France en Libye François Gouyette, aujourd’hui en poste à Tunis, a été entendu fin janvier par les juges. Le diplomate a déclaré qu’un de ses contacts libyens lui avait confirmé, en 2011, « qu’il y avait eu effectivement un financement de la campagne présidentielle de M. Sarkozy ».
Mediapart rend public le contenu d’écoutes téléphoniques de Brice Hortefeux dans l’affaire des financements libyens. Le patron de la police judiciaire parisienne y explique à l’ancien ministre comment se « préparer » à une audition par les juges, en lui signalant des questions qui lui seraient posées et en lui soufflant les documents qu’il devra apporter pour assurer ses arrières.
Jamais sous la Ve République un système présidentiel n'aura été cerné de si près par des juges anticorruption. Conseillers, collaborateurs, ministres, amis, magistrats, grands flics, hommes d’affaires… et désormais avocat. Toute la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy a eu affaire à la justice et à la police ces deux dernières années. Inventaire.
Une enquête de la police judiciaire sur des pots-de-vin dans le milieu du BTP niçois pourrait s'orienter vers le premier bailleur social des Alpes-Maritimes, Côte d’Azur Habitat, présidé par Dominique Estrosi-Sassone, ex-femme et adjointe de Christian Estrosi, le maire UMP de Nice.
Après la levée de son immunité parlementaire, les juges ont les mains libres pour entendre le sénateur UMP. Les versements suspects du milliardaire, liés à un possible système organisé d'achats de votes à Corbeil-Essonnes, s'élèvent à près de 7 millions d'euros. Les policiers ont retrouvé une liste d'électeurs, avec la mention « payé » ou « non payé », d'après Libération.
Les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire ont signifié, lundi 10 février, la fin de leur instruction. Dans un document de 168 pages, ils résument trois ans d’investigations. Ventes d’armes, commissions occultes, valises d’espèces, financements politiques illicites, zones d'ombres persistantes : Mediapart analyse le document clé des magistrats et tire les premières leçons de l'enquête judiciaire.
Les juges en charge du volet financier ont signé, vendredi 7 février, une ordonnance de 168 pages accablante pour Édouard Balladur et François Léotard. Ils demandent à la Cour de justice de la République de se saisir de leur cas et recommandent une audition sous le statut de témoin assisté pour Nicolas Sarkozy.
« Oui, Kadhafi a financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy et a continué à le financer encore après 2007 », écrit le premier chef de l’État libyen après la chute de Kadhafi, Mohamed el-Megarief, dans le manuscrit original d’un livre publié en janvier. « 50 millions ont été versés pendant la campagne électorale », affirme-t-il, révélant « un dernier versement » intervenu en 2009. Mediapart s’est procuré le manuscrit non caviardé par l’éditeur.
La justice française a donné son feu vert pour extrader l'ancien banquier Mukhtar Ablyazov vers la Russie ou l'Ukraine, faisant fi de toute considération humanitaire. Principal pourfendeur du régime dictatorial kazakh, il est accusé d'avoir détourné des milliards de dollars. Le dossier est d'une complexité extrême mais raconte le parcours d'un oligarque déchu au royaume corrompu des Nazarbaïev.
Des écoutes téléphoniques révèlent qu’un proche du sénateur milliardaire a conseillé dès les premières heures de sa cavale un homme qui avait tenté d’assassiner, en février 2013, l’auteur d’une vidéo accablante pour l’élu UMP.