L’extrême droite française se prétend victime d’une menace existentielle, qui l’obligerait à contre-attaquer. La culture s'avère un champ de bataille crucial. En cas de victoire électorale de Marine Le Pen, le scénario catastrophe semble déjà tout écrit.
La candidate du Rassemblement national multiplie les signaux à l’égard de l’électorat féminin et se présente même comme la défenseure de ses droits. Mais les discours se heurtent à la réalité de son programme et aux votes de son parti.
La candidate du RN a annoncé vouloir écouter « le peuple » méprisé par Emmanuel Macron. Le rôle de composition de la grande démocrate, en réalité dans la plus pure tradition plébiscitaire, n’aura pas tenu bien longtemps.
Avec 7 % des suffrages exprimés, le candidat d’extrême droite Éric Zemmour termine en quatrième position, loin derrière le duo Macron-Le Pen. Un échec patent pour l’ancien chroniqueur de CNews qui représente néanmoins une réserve de voix potentielle pour Marine Le Pen.
La candidate du RN, talonnée par Jean-Luc Mélenchon, a décidé de tendre la main aux électeurs de La France insoumise et d’axer sa campagne d’entre-deux-tours sur « le travail » et « l’injustice sociale ».
À la veille du premier tour, Mediapart a demandé à une douzaine de représentants de la société civile de décrire les dégâts que produirait une présidence d’extrême droite, en matière de justice ou d’éducation, pour les droits des femmes ou des étrangers. Revue des catastrophes prévisibles.
Malgré une campagne laborieuse, axée sur la haine de l’étranger et de l’islam, Éric Zemmour reste le candidat que bon nombre de personnes souhaiteraient voir accéder au pouvoir. Derrière leur « fascination » pour l’ancien polémiste d’extrême droite, certains de ses électeurs racontent à Mediapart ce qui détermine leur vote.
À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a exhorté son camp à se mobiliser et joué, comme jamais, sur la corde « féminine » pour rallier le vote des électrices, essentiel à son élection.
Derrière sa fade campagne, la candidate d’extrême droite défend un programme brutal, profondément xénophobe et autoritaire, qui mettrait la France au ban des démocraties européennes.
Au-delà de la trentaine de ses militants partis combattre en Ukraine, l’ultradroite française se déchire sur les réseaux sociaux, entre les anciens, pro-Poutine, et les plus jeunes, pro-Ukraine. Les plus radicaux accusent les deux camps de se tromper de champ de bataille.
Les six mises en examen prononcées début mars, à la suite du passage à tabac d’un supporter lillois, confirment les accointances entre certains groupes « ultra » du Losc et des mouvances d’extrême droite. La direction du club nordiste s’enferme dans le silence.
À six jours du premier tour, l’extrême droite, avec non pas un mais deux candidats, peut-elle remporter l’élection ? Tentative de réponses avec nos journalistes et nos invités.
L’enquête intellectuelle et historique « Zemmour et nous », de Judith Cohen Solal et Jonathan Hayoun, analyse les ressorts de l’antisémitisme du candidat d’extrême droite, qui revendique son identité juive. Elle souligne aussi combien les ambiguïtés de Zemmour prospèrent sur une amnésie bien française de l’antisémitisme d’État.
Directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l’extrême droite, la sociologue analyse la dynamique électorale de Marine Le Pen à quelques jours du premier tour de la présidentielle. Elle juge une victoire de la candidate « hautement improbable », mais « rien n’est impossible ».
Marine Le Pen a mis en sourdine sa dénonciation de la corruption de ses adversaires, au profit d’attaques contre la « justice politique ». Car, ces dernières années, les affaires financières la visant elle ou son parti et ses cadres s’accumulent.