La vraie question posée par la chronique de l'actualité monétaire et bancaire en Europe est celle des institutions politiques qui placent les intérêts des banquiers au centre des « marchandages ». L’Europe va donc continuer à payer un lourd tribut, économique et social, à un jeu où les banquiers se distribuent les meilleures cartes.
Des documents et témoignages recueillis par Mediapart révèlent un système d’évaporation de fonds vers les paradis fiscaux et divers circuits de blanchiment d’argent au sein de la banque Pasche de Monaco, quand elle était une filiale du groupe français Crédit mutuel. Un ancien dirigeant de la FIFA, impliqué dans des affaires de corruption, apparaît dans la liste des clients avec plus de 30 millions d’euros sur son compte.
La justice américaine poursuit BNP Paribas pour violation d’embargo à l’égard de l’Iran, de Cuba et du Soudan. La banque pourrait encourir une amende de 10 milliards de dollars. Tentative d’explication de ce dossier sur lequel les différents protagonistes entretiennent le mutisme.
Tout homme a le droit à un procès juste et équitable. Jérôme Kerviel n’a pas eu ce droit. Pendant six ans, il s’est heurté à une justice aveugle et sourde, qui ne voulait surtout rien voir, surtout rien entendre, surtout ne pas constater ses propres manquements.
Sur le papier, le dispositif antiblanchiment helvétique est l’un des plus sophistiqués. Dans les faits, les banquiers continuent à accepter les capitaux sales, en particulier les fonds des “PEP” (personnes exposées politiquement). Berne vient de publier ses chiffres sur le recyclage d'argent.
Bruxelles est la capitale du lobbying de l'industrie financière. Avec La Capture, Christian Chavagneux et Thierry Philipponnat décrivent les conséquences néfastes de cette mainmise, et esquissent des pistes pour y remédier.
Un enjeu trop négligé de l'union bancaire est d'améliorer et de diversifier les conditions de financement des entreprises européennes, excessivement dépendantes des banques. Une réalisation nécessaire mais très loin d'être suffisante alors que les «crash tests» des banques promettent des surprises. Analyse.
En cassant la décision condamnant Jérôme Kerviel à payer 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts, la Cour de cassation met toute l’affaire Kerviel à bas. Insistant sur les responsabilités de la Société générale, elle demande que celles-ci soient évaluées lors d’un nouveau procès. « L’affaire Kerviel devient l’affaire Société générale », selon David Koubbi, l’avocat de l’ancien trader.
Alors que la Cour de cassation doit se prononcer le 19 mars sur le pourvoi formé par Jérôme Kerviel, Eva Joly en tant qu'ancien juge d'instruction souligne les nombreuses zones d'ombre qui demeurent dans ce dossier.
Long de 177 pages, le rapport de la sous-commission d'enquête du Sénat dénonce les pratiques systématiques d'évasion fiscale de la banque suisse, qui a aidé 22 000 clients à frauder le fisc américain.
La Cour de cassation a examiné ce 13 février le pourvoi déposé par Jérôme Kerviel. L’avocat général a balayé les moindres questions qui auraient pu bénéficier à l’ancien trader de la Société générale. Décision le 19 mars.
L'ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée et actuel président de BPCE est mis en examen pour « prise illégale d'intérêt » dans le cadre d'une enquête sur les conditions de sa nomination à ce poste en 2009. Parti pris sur une affaire qui éclaire le besoin impérieux d'une justice et d'une presse indépendantes.
Tout juste titularisée dans le grade d'inspectrice générale des finances, Marie-Anne Barbat-Layani devient directrice générale de la Fédération bancaire française. Le parcours de cette haute fonctionnaire révèle la porosité croissante entre l'État et la finance.
Au lendemain de la crise de 2008, Paul Volcker souhaitait imposer une séparation entre les banques de dépôt et banques d’investissement. Trois ans après, le gouvernement américain va adopter une régulation bancaire, qui ne modifie presque rien.
Soumis à une violente guerre fiscale américaine, les banquiers voient désormais dans l'échange automatique d'informations un moindre mal. Ce virage à 180° conditionne la survie de la place financière suisse.
En se cachant derrière la débâcle de Dexia et des emprunts toxiques, le gouvernement vient de faire un formidable cadeau aux banques. Au mépris du principe de rétroactivité, il les amnistie de toutes leurs erreurs sur les prêts.