C’est une déposition sans précédent, qui transforme le dossier Kerviel en un scandale Société générale. La commandante de police chargée de piloter cette affaire à la brigade financière a raconté au juge d’instruction Roger Le Loire les dysfonctionnements rencontrés lors de ses enquêtes, menées entre 2008 et 2012. Son témoignage fait basculer le dossier et ne peut que forcer la justice à rouvrir l’enquête.
Le fils de Bernard Arnault est gâté par son papa. En plus de son job à 750 000 euros par an de patron de la PME Berluti, l’une des griffes de LVMH, Antoine Arnault a décroché deux contrats de conseil à 560 000 euros par an avec le géant du luxe.
Bernard Arnault, Vincent Bolloré, François Pinault, Arnaud Lagardère, Jean-Charles Naouri... Tous ces patrons de grandes entreprises familiales facturent des honoraires de « conseil » aux groupes qu'ils contrôlent, en plus de leurs rémunérations ordinaires. Mediapart a enquêté sur cette pratique problématique, qui permet à certains dirigeants de s'attribuer de petits bonus en toute discrétion.
BNP-Paribas Personal Finance a été mise en examen pour « pratique commerciale trompeuse » dans le dossier Helvet Immo. De 2008 à 2009, 4 600 clients ont choisi un prêt hautement risqué, libellé en francs suisses mais remboursable en euros. Ils ont tous perdu de l'argent. La justice s'étonne que la banque ait tant minimisé les dangers de son produit.
Après la révélation par Mediapart du système des commissions occultes mis en place depuis 2008 par Natixis Asset Management (NAM), la société de gestion a plaidé la bonne foi et argué d'un « vide réglementaire ». Mais elle sait que c'est inexact. Un rapport secret de sa maison mère, BPCE, s'inquiète d'une pratique qui « n’est pas justifiable ». NAM a par ailleurs expurgé un audit transmis à l'AMF.
Selon nos informations, l’Autorité des marchés financiers soupçonne Natixis Asset Management d’avoir abrité depuis 2008 un système de commissions occultes sur certains produits, pour quelque 100 millions d’euros, au détriment de ses clients, ce que conteste la société de gestion. Objectif : gonfler les bonus. Le directeur des risques qui a alerté sur ces pratiques irrégulières a été… licencié !
Christian Noyer doit quitter la présidence de la Banque de France en octobre. Officiellement, il devrait être remplacé par Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE. Mais Jean-Pierre Jouyet semble vouloir y nommer François Villeroy de Galhau, au mépris des possibles conflits d’intérêts : un banquier de BNP Paribas deviendrait responsable de la régulation du système bancaire français.
La BCE est la dernière et la plus belle prise de la « domination financière », la soumission de la politique monétaire à la pression des marchés. Analyse avec le numéro deux de la BRI, la « banque des banques centrales ».
Mais que font l'ancien conseiller élyséen Jean-François Étienne des Rosaies et le sénateur Aymeri de Montesquiou, tous deux au cœur de l’affaire de la vente des hélicoptères au Kazakhstan, au conseil de surveillance de la banque Delubac ? Leur conseil semble apprécié, en tout cas. En 2013, le parlementaire du Gers a déclaré avoir touché 170 000 euros de jetons de présence de cette banque. Aucun groupe du CAC 40 ne paie autant ses administrateurs.
L'association de consommateurs CLCV vient de se constituer partie civile contre une filiale de la banque, au nom des emprunteurs ayant contracté un crédit en francs suisses, mais remboursable en euros. L'avocat qui les représente assure que la filiale savait que le cours du franc suisse allait s'envoler. L'établissement financier se défend de toute malhonnêteté.
Le procès EADS n’aura pas lieu. Dans le cadre d’une QPC, le Conseil constitutionnel a estimé que la justice n’avait pas à se prononcer sur un dossier déjà jugé par l’Autorité des marchés financiers. Dans la foulée, il a déclaré anticonstitutionnel l’article qui sanctionnait pénalement le délit d’initiés.
Le conseil des prud'hommes de Paris a reconnu que Stéphanie Gibaud avait subi un harcèlement moral de la part de la banque. L'ancienne responsable marketing d'UBS obtient 46 000 euros de dommages et intérêts et de retards de salaire, une somme qu'elle estime faible. La banque ne fera pas appel.
La capitulation soudaine de la Banque nationale suisse n'est que le dernier en date des chocs à répétition qu'a provoqués la manipulation du prix de l'argent par les principales banques centrales. Le spectacle doit continuer. Analyse.
Dernier volet de notre enquête sur l'affaire Pérol : parmi de nombreuses auditions réalisées par la police judiciaire, celle de Bernard Comolet, éphémère patron des Caisses d'épargne, pourrait être fatale à François Pérol et contribuer à son renvoi en correctionnelle pour prise illégale d'intérêt. Le banquier a révélé tous les détails du coup de force organisé à l'époque par l’Élysée.
Deuxième volet de notre enquête sur l'affaire Pérol : ce sont des mails confidentiels, parvenus de manière anonyme entre les mains du juge d'instruction, qui ont servi de fil conducteur à l'enquête judiciaire et qui risquent de contribuer au renvoi du patron de BPCE devant un tribunal correctionnel pour prise illégale d'intérêt.
Le juge Roger Le Loire pourrait rendre une ordonnance renvoyant en correctionnelle le patron de BPCE, François Pérol, pour y être jugé pour prise illégale d'intérêt. Mediapart révèle les secrets de l'instruction judiciaire. Premier volet: comment la justice, d'abord entravée, a cherché à étouffer le scandale ; et puis comment, devenue indépendante, elle a œuvré à la manifestation de la vérité.