Au cœur du pouvoir exorbitant exercé au Portugal par le clan Espirito Santo, il y avait une combinaison de puissance financière, de réseaux politiques et d'influence médiatique.
Le sauvetage de la banque est perçu comme une réussite par la commission européenne : les règles fixées dans le cadre de l’union bancaire ont bien fonctionné. Ce sauvetage illustre cependant toutes les faiblesses auxquelles l’union bancaire était censée apporter remède : le système bancaire est toujours aussi opaque. Et dans l’urgence, il n’y a que l’État pour jouer le rôle de prêteur en dernier ressort.
Dans une lettre à Mediapart, Monique Cohen, dont nous exposions en début de semaine les multiples conflits d'intérêts, révèle qu'elle démissionne du collège de l'Autorité des marchés financiers. Elle assure qu'elle se met seulement en conformité avec les obligations nouvelles de la loi prise au lendemain de l'affaire Cahuzac.
Membre du collège de l'AMF, Monique Cohen vient d'entrer aux conseils d'administration de BNP Paribas et de Hermès. Problème : le gendarme des marchés supervise le premier et a condamné LVMH, en conflit avec le second.
Mediapart publie plusieurs documents montrant que la banque a minimisé les avertissements sur le risque couru par les clients d'un prêt immobilier en francs suisses, commercialisé en 2008 et 2009. Mille plaintes ont été déposées, une information judiciaire est en cours. La BNP tente de régler une partie du problème à coups de « protocoles transactionnels ».
En validant une loi adoptée le 17 juillet, le Conseil constitutionnel met en grande difficulté les collectivités locales, qui ne pourront plus attaquer leur banque si elle a mal calculé le taux global du crédit. C'était la seule porte de sortie qu'elles avaient trouvé jusqu'ici pour se défaire de prêts toxiques contractés dans les années 2000. Mais l’État, repreneur de Dexia, craignait de perdre jusqu'à 17 milliards d'euros.
La banque suisse a été mise en examen pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, pour des faits qui auraient été commis entre 2004 et 2012. Un rebondissement majeur dans le dossier où elle est fortement soupçonnée d’avoir organisé l’évasion fiscale de centaines de clients vers la Suisse.
Le « plaider coupable » de BNP Paribas aux États-Unis devrait enfin permettre aux actionnaires, pénalisés de 6,4 milliards d'euros, de poursuivre en justice les dirigeants d'une grande banque. Premier concerné, l’État belge, avec 10,3 % du capital.
Deux anciens responsables de cette filiale monégasque du Crédit mutuel ont été entendus par la police de Monaco, dans le cadre de l'enquête judiciaire sur des faits de blanchiment. Ils n'ont pas été mis en examen.
Le nom Espirito Santo a fait cette semaine le tour de la planète financière, les difficultés de la banque familiale BES, première du Portugal et dont le Crédit agricole est le deuxième actionnaire, menaçant le calme précaire régnant sur les marchés. Histoire exemplaire des dérives d'une petite oligarchie politico-financière.
La banque suisse a tenté de faire annuler une conférence à Bruxelles de la lanceuse d'alerte Stéphanie Gibaud. UBS vient d'être poursuivie en Belgique pour avoir organisé l'évasion fiscale de ses clients. C'est le quatrième pays à enquêter sur ses pratiques. En France, UBS tente de négocier avec les juges.
Depuis des mois, des négociateurs américains, européens et d’une vingtaine d’autres pays se retrouvent secrètement à Genève pour discuter d’un futur accord sur les services financiers. Sans Wikileaks, nous n’en aurions rien su. Dominique Plihon, économiste atterré, revient sur ce projet de traité qui veut couper « toute capacité des États à réguler la finance ».
La banque devrait se voir infliger une amende de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé des embargos américains contre l’Iran, le Soudan et Cuba. Cette sanction pourrait précipiter un changement de direction. Pour le monde financier, les États-Unis deviennent un territoire juridiquement risqué.
La banque a conclu un accord secret avec le trader des Caisses d'épargne, Boris Picano-Nacci, au terme duquel celui-ci n'aura pas à payer les 315 millions de dommages et intérêts qui lui ont été infligés en première instance. C’est la réparation, au moins partielle, d’une grave injustice.
Fragile by Design, des universitaires américains Charles Calomiris et Stephen Haber, permet de comprendre « le jeu des marchandages bancaires » propre à chaque pays, qui en sont les bénéficiaires et aussi les dindons de la farce. Lecture indispensable.