Il ne faut pas s'inquiéter des divergences qui se sont exprimées à Horsham, au sud de l'Angleterre, lors de la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20. Bien au contraire. Après des années de consensus mou et de communiqués insipides au G7, certains Européens et les grands pays émergents ne paraissent plus décidés à céder aux pressions des Etats-Unis, responsables de la crise et de sa mauvaise gestion. Enfin! Parti pris.
L'attraction des banquiers européens pour le mirage américain les a poussés à accumuler, entre 2000 et 2007, un énorme déficit de financement en dollars, prêtés aux fonds spéculatifs et placés en produits "toxiques". Le dernier bulletin de la Banque des règlements internationaux dévoile les chiffres et éclaire un des principaux mécanismes de contagion de la crise financière globale. Analyse.
Une nouvelle onde de choc s'est abattue sur le monde financier. En à peine quarante-huit heures, le gouvernement américain a dû voler au secours de Citigroup et prendre 36% de son capital, puis apporter à nouveau 30 milliards de dollars à l'assureur AIG. Des sauvetages indispensables, selon les autorités américaines, pour éviter un risque d'effondrement total du système financier. Ces nouveaux accidents ont déclenché une vague de déprime sur les marchés: les perspectives de voir la crise s'achever d'ici à la fin de l'année sont définitivement enterrées.
Ce sont les derniers rebondissements dans le dossier des Caisses d'épargne et des Banques populaires: selon des informations recueillies à très bonnes sources par Mediapart, François Pérol, l'actuel secrétaire général adjoint de l'Elysée en charge des questions économiques et sociales, quitterait ses fonctions et deviendrait l'homme fort de la nouvelle banque, une fois la fusion lancée, ce qui devrait être fait le 26 février. Et l'Etat va entrer au capital de la nouvelle banque à hauteur de 20%, sous la forme d'actions dites de préférence, c'est-à-dire sans droit de vote. Ces deux décisions risquent d'alimenter une vive controverse.
Le conseil d'administration des Caisses d'épargne de ce jeudi 19 février était important. Il devait arrêter les comptes et définir les derniers tracés de la fusion avec les Banques populaires. Certains représentants de l'Ecureuil, pas décidés à se passer d'un pouvoir si chèrement acquis, le transformèrent en lieu de résistance contre l'entrée de l'Etat au capital. Cela dura cinq heures. A 19 heures, les présidents des Caisses d'épargne et des Banques populaires se faisaient dicter leurs conditions de fusion à l'Elysée. Récit.
S'il s'agit de prévenir la récurrence des crises financières, on doit distinguer les effets de tribune des hommes politiques sur les bonus des traders et la réflexion en profondeur désormais bien engagée chez les économistes et les régulateurs. L'aveu récent par Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, que les banques centrales ont fauté en assistant passivement à la formation de bulles spéculatives, bouscule le dogme et annonce peut-être un changement de paradigme. Analyse.
Les hauts fonctionnaires français sont des créatifs. Produit, dit-on, de la réflexion collective du Trésor, de Michel Pébereau (un grand ancien de la maison) et de François Pérol, ancien et futur banquier d'affaires officiant actuellement à l'Elysée, la Société de financement de l'économie française (SFEF) permet à l'Etat de s'endetter sans gonfler la dette publique officielle afin d'aider les banques et des secteurs fragilisés comme l'automobile ou l'aéronautique. Tout en préservant sa capacité d'emprunt dans un environnement mondial à hauts risques. Un tour de passe-passe mais habile.
Le président de la République a demandé jeudi aux banques de «prendre des engagements sur les dividendes à verser et sur les rémunérations des dirigeants». En réponse, le secteur bancaire rappelle le droit des sociétés: la politique des dividendes et des rémunérations est du ressort du conseil et des actionnaires. En langage décodé, cela ressemble à une fin de non-recevoir. A l'inverse de tous les autres gouvernements, l'Etat français a renoncé à demander la moindre contrepartie dans son plan de sauvetage bancaire. Il touche aujourd'hui les dividendes de ce choix politique.
Le dernier rapport trimestriel de la Banque des règlements internationaux, la banque des banques centrales, dissèque la nouvelle phase de la crise financière qui s'est ouverte le 15 septembre, avec décision des autorités américaines de laisser Lehman Brothers faire faillite. Une décision aux effets catastrophiques sans commune mesure avec le coût d'un sauvetage qui, rétrospectivement, apparaît bien modeste. Retour sur un fiasco.
Un accord de principe a été signé mercredi entre les Caisses d'épargne et les Banques populaires. Ce texte lance les négociations officielles pour la fusion des deux groupes bancaires mutualistes, prévue en avril 2009. Les discussions, cependant, se font sous haute surveillance de l'Elysée et d'un certain nombre de banquiers de la place de Paris. Beaucoup ont envie de peser dans le choix de l'organisation et la désignation du dirigeant de ce nouvel ensemble, appelé à devenir la deuxième banque française.
Voici les principaux extraits de la confrontation organisée par le juge Renaud Van Ruymbeke, les 13 et 21 octobre 2008, à la demande des avocats de Jérôme Kerviel, entre d'une part leur client, d'autre part trois commissaires aux comptes: les deux de la Société générale, José Luis Garcia et Philippe Peuch Lestrade, et une du cabinet Ernst and Young, Isabelle Santenac.
Un trader des Caisses d'épargne a été placé en garde à vue, mercredi 29 octobre, dans le cadre de l'enquête sur la perte historique de 751 millions d'euros subie par l'établissement en plein krach boursier. Il est entendu par les policiers de la brigade financière.
Une très légère détente est apparue cette semaine sur le marché interbancaire, pratiquement paralysé depuis la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers il y a six semaines. Mais le retour de la confiance entre banques, condition sine qua non d'une normalisation progressive, est loin d'être acquis. Pour une raison majeure: les plans gouvernementaux, aux Etats-Unis et en Europe, ne s'attaquent pas au défi numéro un, faire toute la lumière sur ce qu'il y a dans les bilans des banques.
Le plan de sauvetage britannique lancé, lundi 13 octobre, avec la nationalisation partielle de trois banques britanniques pour 47 milliards d’euros n’est que le début d’un mouvement qui devrait être suivi par les autres pays européens. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, appelle à une vaste réforme du système financier international dans le cadre d'un «nouveau Bretton Woods».
Depuis juillet, Daniel Bouton, le président de la Société générale, achète, vend, spécule sur ses stock-options et les actions de sa banque, pour son compte personnel.En quatre mois, il a réalisé 1,3 million d'euros de plus-values, comme l'attestent ses déclarations auprès de l'Autorité des marchés financiers. Aucun autre banquier français n'a eu la même attitude.Lire aussi: Ménages, PME: le gouvernement cherche à préserver la confiance
Le rejet du plan Paulson par la Chambre des représentants a provoqué un nouveau "lundi noir" à Wall Street, l'onde de choc se propageant aux marchés asiatiques mardi matin. L'Europe est désormais entrée dans l'œil du cyclone, chacun guettant avec inquiétude quel groupe bancaire suivra le Belgo-Néerlandais Fortis sur la liste des institutions placées en soins intensifs par les gouvernements. Et les banques centrales ont à nouveau inondé les marchés financiers de liquidités dans l'espoir, vain jusqu'ici, de ramener le calme.