Lundi en fin de journée, le premier bureau national du PS de l’ère Cambadélis a débattu du « plan Valls », légèrement remanié sous la pression parlementaire. Chacun dans son rôle, les désaccords se sont poliment exprimés et ont été tranchés par 31 voix contre 15. Mais tout le monde attend le vote des députés ce mardi.
Vendredi s’ouvre au tribunal de Nîmes un procès qui révèle l’état interne du parti socialiste. Cinq ans durant, une permanente de la fédération du Gard, régulièrement en déficit, a détourné 380 000 euros. Au-delà de la malversation, l’indifférence générale et l’absence de contrôle, local et national, laissent pantois, la prévenue ayant même été propulsée suppléante aux dernières législatives.
À huis clos et dans le flou statutaire, Cambadélis remplace Désir à la tête du PS. Ce choix ne sera finalement pas validé par un vote militant. Il s'agit en priorité de « tenir » l'appareil.
La sénatrice PS Samia Ghali a été nommée secrétaire nationale à la politique de la ville et au logement du parti socialiste, lors du conseil national du parti ce 15 avril.
Caroline De Haas, cofondatrice d'Osez le féminisme et militante de l'aile gauche du PS, quitte un parti qu'elle juge trop gestionnaire. Elle envisage, avec un collectif de féministes, de se lancer dans la bataille des européennes en présentant des listes autonomes.
Nommé secrétaire d'État aux affaires européennes, Harlem Désir quitte la tête du parti socialiste. Il sera remplacé par Jean-Christophe Cambadélis. Un choix qui laisse pantois quant à la gestion des ressources humaines socialistes par François Hollande et Manuel Valls.
Mis en examen à trois reprises dans des affaires de marchés publics truqués, récemment renvoyé devant le tribunal correctionnel, Jean-Noël Guérini a annoncé lui-même son départ lundi 7 avril. Depuis presque quatre ans, le PS a sans cesse louvoyé, sans jamais prendre la décision de l'exclure.
La ministre démissionnaire a largement remporté l’applaudimètre devant le conseil fédéral d’Europe Écologie-Les Verts, réuni samedi à Paris. Mais même surmontée, la fronde des parlementaires face à la non-participation gouvernementale des écolos pourrait laisser des traces.
Les dirigeants écologistes, après six heures de tergiversations, ont choisi de ne pas participer au nouveau gouvernement socialiste. Dans le même temps, syndicats, Attac, Front de gauche et NPA ont confirmé leur marche anti-austérité le 12 avril à Paris, qu’ils espèrent, sans tous le dire, anti-gouvernementale.
Lors des municipales, les écologistes ont mieux résisté que les socialistes et même triomphé à Grenoble. « Il existe un espace politique pour une politique écologique de transition, alliée à une gauche de changement », estime Pascal Durand, tête de liste Europe Écologie-Les Verts aux européennes en Ile-de-France.
Les socialistes perdent plus de 50 villes de 30 000 habitants, tandis que le Front national conquiert une douzaine de mairies. Une telle sanction, doublée d'une abstention massive, met le président de la République au pied du mur, comme l'ont reconnu dès dimanche la plupart des responsables socialistes. Mais pour quelle politique ? Le PS hésite à engager ce débat.
Quand ils se présentaient en autonomie des socialistes au premier tour, écologistes et Front de gauche se situent autour des 10 %, voire plus. A Grenoble, ils ont fini en tête, mais n'en tirent pas les mêmes enseignements.
Pour ce deuxième numéro de « Contre-courant », Alain Badiou et Aude Lancelin débattent avec Laurent Bouvet, politiste, membre de la « gauche populaire », autour d'une question centrale : Qu’est-ce que ce « sens du peuple » dont parlait Michelet et qui manque aujourd’hui à la gauche française, aux dires de la mouvance incarnée par Bouvet ?
Si vous avez des doutes sur l’engagement et la sincérité des élus, ou si vous êtes tenté de les jeter dans le même sac, écoutez, et regardez le sixième rendez-vous d’Objections. Invitée : Françoise Verchère, maire de Bouguenais pendant 14 ans.
À l'occasion des trente ans de la naissance des Verts, le politiste et élu écologiste Pierre Serne revient dans un petit ouvrage sur le cheminement des écologistes en politique, entre luttes internes de pouvoir, progressif ancrage à gauche et permanence du rapport de force avec le PS.