Le changement de gouvernement et l’orientation libérale défendue par Valls, comme la menace implicite de dissolution brandie par l’exécutif, placent les socialistes critiques dans une impasse dont ils ont du mal à se sortir. Comment attaquer la forteresse institutionnelle? Surtout quand le pouvoir annonce son intention de recourir aux ordonnances.
Lieutenant de Martine Aubry, le député est un des animateurs de la contestation parlementaire contre le gouvernement. Il juge que l'équipe «Valls-II» ne «reflète pas la majorité qui a élu François Hollande en juin 2012» et appelle à un congrès rapide du PS.
Ce n’est pas un hasard si les contestataires à la gauche de Hollande sont ceux qui ont estimé que l’élimination de Lionel Jospin en 2002 était le fait d’une politique pas à l’écoute de son électorat.
L'aile réaliste prône un retour au gouvernement. L'aile gauche veut une alliance avec le Front de gauche et les courants de la gauche du PS. Au milieu, Cécile Duflot passe à l'offensive.
La réponse ne s'est pas fait attendre. François Hollande a demandé lundi matin à Manuel Valls de former un nouveau gouvernement. L'annonce intervient au lendemain des discours d'Arnaud Montebourg et Benoît Hamon qui ont demandé une autre politique économique.
Lors de la dernière journée des universités d’été d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), un forum a vu débattre Corinne Lepage (Cap 21) et Yann Wehrling (MoDem) avec Clémentine Autain (Front de gauche) et Pouria Amirshahi (aile gauche du PS). À équidistance, Pascal Durand et Emmanuelle Cosse préfèrent affirmer l’autonomie de leur mouvement.
Dans un débat organisé par l’aile gauche du parti écologiste, vendredi soir à l'université de Bordeaux, plusieurs de ses dirigeants – Eva Joly, Eva Sas, Jean-Vincent Placé, Yannick Jadot... – ont évoqué la nécessité de proposer une alternative électorale à la gauche au pouvoir. Avec ou sans les socialistes.
La direction nationale du PS a décidé de déposer plainte et de mettre sous tutelle la fédération du Gard, où le premier secrétaire et le trésorier s’affrontent judiciairement dans un climat délétère. Le contexte local en dit long sur l’état de déliquescence du parti et la désertion militante…
Devant le conseil national du parti socialiste, le premier ministre a livré un discours offensif appelant à « dépasser la gauche », tandis que le premier secrétaire a décrété « la fin du cycle d’Épinay ». Mais ils n’ont pas calmé pour autant les ardeurs des frondeurs socialistes, qui continuent de s'organiser.
Le club des « socialistes affligés » lancé par l’ex-eurodéputé socialiste Liêm Hoang-Ngoc et le chercheur Philippe Marlière, a réuni samedi à Paris les principales forces à la gauche du PS. La première d’une série d’initiatives pour construire une alternative à François Hollande, jusque-là introuvable.
Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Front de gauche et Nouvelle Donne sont en embuscade. Ils ont fait une campagne de terrain, disent ne pas avoir croisé d’électeurs socialistes, se plaignent des médias et des sondages. Ont-ils de bonnes raisons?
À moins de deux semaines des élections européennes, les trois dirigeants des partis de gauche représentés au Parlement – Jean-Christophe Cambadélis, Emmanuelle Cosse et Jean-Luc Mélenchon – ont débattu pendant plus de deux heures sur Mediapart. Sur l'Europe évidemment, mais aussi sur les conditions du dialogue des gauches françaises.
L'eurodéputé socialiste Liêm Hoang-Ngoc et l'universitaire engagé Philippe Marlière lancent un nouveau think-tank, afin de « jeter des ponts » entre les gauches ne se reconnaissant plus dans le cap de l'exécutif. Dans le but d'aider à la recomposition de la gauche, et ainsi d'« éviter un nouveau 21-avril ». Une initiative qui rejoint une contestation grandissante du pouvoir à gauche.
Lundi en fin de journée, le premier bureau national du PS de l’ère Cambadélis a débattu du « plan Valls », légèrement remanié sous la pression parlementaire. Chacun dans son rôle, les désaccords se sont poliment exprimés et ont été tranchés par 31 voix contre 15. Mais tout le monde attend le vote des députés ce mardi.
Vendredi s’ouvre au tribunal de Nîmes un procès qui révèle l’état interne du parti socialiste. Cinq ans durant, une permanente de la fédération du Gard, régulièrement en déficit, a détourné 380 000 euros. Au-delà de la malversation, l’indifférence générale et l’absence de contrôle, local et national, laissent pantois, la prévenue ayant même été propulsée suppléante aux dernières législatives.
À huis clos et dans le flou statutaire, Cambadélis remplace Désir à la tête du PS. Ce choix ne sera finalement pas validé par un vote militant. Il s'agit en priorité de « tenir » l'appareil.