Du nord de la France à la mer Égée en passant par la Méditerranée ou le Mexique, les morts aux frontières se multiplient, sans que cela provoque la moindre réaction chez nos dirigeants politiques. Cette banalisation ne peut perdurer.
Ce mardi, une audience avait lieu au tribunal de proximité de Montreuil pour décider du délai laissé aux cent vingt personnes exilées – femmes, dont certaines enceintes, hommes et enfants – ayant trouvé refuge dans des bureaux vides depuis juin. La juge rendra sa décision vendredi 12 août. Une expulsion sans délai pourrait être décidée.
Une vingtaine de femmes exilées, et autant d’enfants, dont des nourrissons, occupent un coin de rue à Bagnolet depuis le 4 août pour revendiquer leur droit à un hébergement. Une pétition vient d’être lancée par différentes associations pour soutenir leur action et interpeller les autorités sur leur cas.
D’origine camerounaise, la jeune femme n’est reconnue ni comme camerounaise, ni comme française. Elle a presque toujours vécu en France, mais elle est empêtrée depuis vingt-quatre ans dans un imbroglio administratif l’empêchant d’obtenir la nationalité française, dont disposent pourtant ses deux parents.
L’ancienne direction de l’agence de surveillance des frontières avait connaissance des renvois illégaux de migrants en Grèce et aurait même cofinancé des refoulements, selon un rapport accablant dont « Der Spiegel » publie jeudi des extraits.
Le Royaume-Uni a franchi le pas de la sous-traitance de l’asile en signant un accord avec le Rwanda, en avril dernier, afin d’y envoyer ses demandeurs d’asile. Mais la Cour européenne des droits de l’homme en a décidé autrement, clouant le premier avion au sol mi-juin. Co-coordinatrice du réseau Migreurop, Brigitte Espuche explique comment le Royaume-Uni et l’Europe en sont arrivés là.
L’Office français de l’immigration et de l’intégration a refusé d’accorder un hébergement et une allocation à une exilée malienne accompagnée de ses enfants de 2 à 8 ans, au motif que sa demande d’asile était en fait un réexamen. Le tribunal administratif de Paris exige que la famille soit mise à l’abri.
Dimanche 17 juillet, des membres de La Chapelle debout et des habitants de l’Ambassade des immigrés ont occupé le centre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens, quasi vide, pour dénoncer les inégalités de traitement entre les exilés. Mardi, ils avaient rendez-vous à la préfecture.
Dans un entretien au « Monde », le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a déclaré vouloir expulser « tout étranger » ayant commis des « actes graves ». Un nouveau virage à droite sur l’immigration, dont Marine Le Pen s’est déjà réjouie.
La Cour nationale du droit d’asile a récemment accordé le statut de réfugié à un jeune exilé du Darfour qui avait été ciblé, l’été dernier, par un communiqué de la préfecture du Calvados. Une publication « illégale », tranchent les juges. Retour sur un « dérapage ».
Cet Égyptien a été tué par balle mi-juin après une course-poursuite entre les policiers et la camionnette où il se trouvait, avec d’autres sans-papiers. Présenté comme un « migrant », il vivait en fait en France depuis 13 ans, et s’était rendu en Italie pour tenter d’obtenir une carte de séjour.
L’activiste Abdoulaye Thiam, qui a osé interpeller Emmanuel Macron sur les droits humains dans son pays, a failli se voir refuser le statut de réfugié auquel il a droit. La DGSI est intervenue pour empêcher sa protection, au motif qu’elle pourrait « porter atteinte aux intérêts diplomatiques de la France », d’après nos informations.
Vendredi 24 juin, des migrants subsahariens ont tenté de gagner l’Espagne depuis Nador, au Maroc, où des tentatives de passage se font régulièrement. Mais cette fois, ce qui s’apparente à un mouvement de foule a causé la mort d’au moins 23 personnes aux portes de l’Europe.
En France, des femmes exilées vivent dans des situations d’extrême précarité et dans des conditions sanitaires difficiles. Beaucoup d’entre elles ont de jeunes enfants ou sont enceintes. Reportage et analyse avec nos invitées.
Plusieurs familles ayant fui la guerre ont reçu, fin avril, une décision de la préfecture de Seine-Maritime leur indiquant que la protection temporaire ne leur était pas accordée, alors qu’elles avaient un titre de séjour permanent en Ukraine. Le tribunal a suspendu ces décisions.
Londres a validé, en avril, un plan pour envoyer au Rwanda des exilés arrivés au Royaume-Uni pour demander refuge, franchissant un pas de plus dans la sous-traitance du droit d’asile. Mardi soir, le premier vol prévu pour Kigali a été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l’homme.