Coincées par le pacte migratoire signé avec Bruxelles, plus de cinq millions de personnes, venues en majorité d’Afghanistan et de Syrie, doivent faire face à la crise économique, au rejet croissant de l’opinion publique et aux mauvais traitements des autorités.
Il y a un an, le boulanger Stéphane Ravacley avait commencé une grève de la faim médiatisée pour éviter l’expulsion de son apprenti. Laye a été régularisé. Mais d’autres jeunes migrants sont toujours menacés d’expulsion.
À la suite des révélations de Mediapart concernant des « pressions » exercées sur des juges à la Cour nationale du droit d’asile pour modifier le sens de leur décision, l’association d’avocats Elena France a déposé plainte auprès du procureur de la République de Bobigny, fin décembre dernier, dans l’objectif qu’une enquête soit ouverte.
Dans « À l’air libre », les représentants des candidats de gauche à l’élection présidentielle débattent des thèmes de l’immigration et de l’accueil des exilés. Qu’est-ce qu’une politique d’accueil et d’immigration de gauche ? Comment imposer une nouvelle dynamique à ce débat face aux discours de la droite et de l’extrême droite ?
En 2021, de nombreuses personnes ont tenté de quitter l’Algérie et de rejoindre l’Europe par la mer, débarquant à Almeria, Carthagène ou aux Baléares. Dans le sud de l’Espagne, Mediapart s’est s’entretenu longuement avec un de ces « guides » qui déposent les « harraga » (exilés) en un aller-retour.
Dans un courriel confidentiel, le ministère de l’intérieur reconnaît l’impossibilité, à la suite des tensions diplomatiques entre Paris et Alger, d’éloigner les Algériennes et les Algériens sans papiers. Et pourtant : leur enfermement en centres de rétention se poursuit. Une situation « absurde », dénoncent associations et avocats.
En 2021, les Algériens ont été nombreux à tenter la traversée pour rejoindre la péninsule Ibérique, parfois au péril de leur vie. Le CIPIMD, une ONG espagnole, aide à localiser les embarcations en mer en lien avec les sauveteurs et participe à l’identification des victimes de naufrages, pour « soulager les familles ».
Les premières décisions de rejet de demandes d’asile d’Afghans sont tombées. En parallèle, les demandes de réunification familiale ou de rapatriement formulées par des réfugiés déjà protégés en France n’aboutissent pas, laissant les requérants imaginer le pire pour leurs proches restés dans le pays.
Après le naufrage du 24 novembre, qui a coûté la vie à au moins 27 migrants, l’association Utopia 56 porte plainte contre la préfecture maritime et les gardes-côtes britanniques pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours ».
Après le naufrage qui a fait 27 victimes au large de Calais fin novembre, Gérald Darmanin avait annoncé que l’État prendrait en charge les inhumations des exilés. Toutefois, le rapatriement des corps, coûteux mais souvent réclamé par les familles, reste assuré par les associations et les pays d’origine.
Le parquet fédéral belge a requis une peine de 15 ans d’emprisonnement à l’égard d’un ressortissant vietnamien résidant à Bruxelles, pour trafic d’êtres humains et direction d’une organisation criminelle. Il comparaissait, les 15 et 16 décembre, aux côtés de 22 autres prévenus. Presque tous étaient accusés de traite humaine, à la suite de l’enquête menée sur la mort de 39 migrants, retrouvés étouffés dans un camion au Royaume-Uni en 2019.
Une dizaine de décès ont été déplorés depuis que les exilés ont été instrumentalisés par le régime biélorusse. Mais à l’instar des « naufrages invisibles » en Méditerranée ou dans la Manche, le nombre de morts pourrait être bien plus élevé. Mediapart a remonté la trace de plusieurs d’entre eux.
Après le naufrage qui a fait 27 morts fin novembre, le ministre de l’intérieur a déclaré vouloir intensifier la lutte contre les passeurs. Depuis deux décennies, ces réseaux ne cessent de déjouer les stratégies de surveillance.
Trois semaines après le naufrage qui a fait au moins 27 morts au large de Calais, le patron de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière, Xavier Delrieu, détaille le long travail de démantèlement des filières.
Le 12 octobre dernier, trois migrants algériens sont morts fauchés par un TER à Ciboure, à 500 mètres de la gare de Saint-Jean-de-Luz. Dans un état critique, Salim*, le seul rescapé, a été pris en charge à l’hôpital de Bayonne, où il est toujours hospitalisé. Selon les informations de Mediapart, il porte plainte contre X ce lundi 6 décembre, aux côtés de proches des victimes et de plusieurs associations.
Le régime d’Alexandre Loukachenko, à nouveau sanctionné par l’UE et les États-Unis jeudi, semble mettre fin à sa perverse instrumentalisation d’êtres humains. Parmi les nombreux exilés encore en errance en Biélorussie, certains se préparent à rentrer la mort dans l’âme, d’autres ne veulent pas faire machine arrière.