Quatre mois après la mort de Mahsa Amini, et alors qu’une nouvelle pendaison a été annoncée par Téhéran, l’impitoyable férocité du régime a fait fléchir le soulèvement de la jeunesse iranienne. L’effet est particulièrement notable dans les couches les plus pauvres, qui ont largement contribué à alimenter la révolte.
L’Otan du Moyen-Orient que voulait créer Donald Trump, en réunissant Israël et les monarchies arabes du Golfe contre l’Iran, n’a pas survécu aux rivalités et aux contradictions d’une région historiquement instable. Et où le gouvernement de Netanyahou, présenté le 29 décembre, ajoute un détonateur supplémentaire.
Le régime, qui a fait le choix de la terreur et durcit sans cesse ses menaces, rapatrie du front syrien les milices chiites afghanes et pakistanaises. Du côté de la contestation, les manifestations sont devenues plus sporadiques.
Alors que la puissante contestation contre le régime iranien entre dans son troisième mois, reportage vidéo à Téhéran avec des étudiants et de jeunes activistes qui défient chaque jour la répression meurtrière. Sur place, notre journaliste a pu filmer des images rares. Et interdites.
En détention administrative depuis mars, le militant pour les droits humains a été expulsé de Jérusalem par Israël dimanche 18 décembre. Une décision qui pourrait créer un précédent juridique pour les milliers d’autres Palestiniens de la Ville sainte. Impuissante, la diplomatie française a condamné une décision « contraire au droit ».
L’exécution inattendue du jeune manifestant Mohsen Shekari pour « inimitié à l’égard de Dieu » témoigne du fait que le régime de Téhéran ne mise que sur la répression pour venir à bout de la contestation. Plusieurs autres pendaisons semblent imminentes.
Pour les familles, l’incarcération ou la disparition d’un proche signifie souvent le début d’une longue recherche pour savoir qui le détient et son lieu de détention. Le célèbre rappeur Toomaj, dont on était sans nouvelles, risque d’être condamné à mort.
À six mois d’une élection présidentielle cruciale, un attentat non revendiqué à Istanbul sert de prétexte au président turc pour lancer une campagne de bombardements dans le nord de la Syrie.
À Mahabad, les gardiens de la révolution sont intervenus massivement pour mettre fin à la contestation. La ville est coupée du monde et d’autres localités kurdes subissent une répression terrible. En Syrie, dans la région du Rojava, les Kurdes sont ciblés par la Turquie.
Les collégiennes, lycéennes et même écolières, qui ont rejoint la contestation, veulent faire entendre leurs voix au-delà des frontières. Une douzaine d’entre elles ont été battues à mort, d’autres se sont suicidées à la suite de leur arrestation.
Le groupe de distribution français s’associe en Israël avec deux sociétés qui participent activement à la colonisation de la Cisjordanie. En violation du droit international humanitaire.
Le gouvernement qui s’apprête à entrer en fonction révèle deux données majeures : en échange de leur soutien face à la justice, le premier ministre Benyamin Netanyahou a accepté l’entrée au parlement de politiciens racistes, complotistes, homophobes et défenseurs de la suprématie juive. Et la gauche a disparu du paysage politique.
Alors que l’État islamique intensifie ses attaques et assassinats dans la région de Raqqa et Deir ez-Zor, la population est victime de fausses dénonciations pour terrorisme qui entraînent des raids et des arrestations par la coalition internationale et les Forces démocratiques syriennes.
Mediapart s’est entretenu avec Kamyar, un homme dans la quarantaine qui participe depuis le début à la contestation. Face à la répression multiforme, « les grandes foules, c’est hors de question maintenant ». « Nous sommes tous des otages », témoigne-t-il.
Pour assurer une victoire électorale qui lui permettrait d’échapper enfin à la justice, Netanyahou n’a pas hésité à admettre dans sa coalition des religieux d’extrême droite qui rêvent d’expulser tous les Palestiniens…
Le soulèvement de la jeunesse iranienne est entré dans sa sixième semaine. Les funérailles des victimes permettent une remobilisation de la contestation, qui a pris une coloration très antireligieuse.