47 ans. À la création de Mediapart, j'ai d’abord suivi le Parlement, puis j’ai rejoint le service Enquêtes. Mes sujets de prédilection pendant des années : l'argent des élus et des partis, la corruption, la transparence, les conflits d'intérêts... De 2018 à 2019, je me suis consacrée à des sujets sur les migrations. Puis j’ai intégré la direction éditoriale élargie, de 2019 à 2023, comme responsable du pôle Société. Désormais, je me penche sur les droits des enfants et les violences qui leur sont faites.
Pour m’écrire : mathilde.mathieu@mediapart.fr
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Les députés ont adopté, dans la nuit du mardi 29 septembre, un projet de loi organique censé donner au Parlement un pouvoir de contrôle sur les nominations relevant du président de la République. Sur celles jugées «importantes» pour la garantie des libertés et la régulation de l'économie. La gauche, cependant, a dénoncé un «leurre», l'opposition n'ayant pas les moyens – à elle seule – de bloquer les choix élyséens. Mais le débat a surtout été l'occasion de découvrir que personne – ni chez les députés, ni au sein de l'exécutif – ne connaît précisément le nombre de nominations auxquelles peut procéder le chef de l'Etat. Alors même qu'elles se comptent en centaines. Mediapart rend publique la liste, imparfaite, que le gouvernement a fait parvenir en catastrophe aux députés qui lui posaient la question. L'établissement d'une telle liste est une première.
La victoire étriquée – 5 voix! – du candidat de l'UMP ce dimanche dans l'élection législative partielle des Yvelines est symptomatique du rapport des forces électoral en France et du climat au sein de la majorité. Depuis juin et les élections européennes, une trentaine d'élections locales partielles ont eu lieu. Elles ne sont dans l'ensemble pas bonnes pour la droite. Le camp majoritaire s'en inquiète et certains responsables de l'UMP le disent haut et fort. En cause, la stratégie présidentielle d'ouverture, des ralliements comme celui de Philippe de Villiers et des choix politiques qui heurtent une droite traditionnelle. Premier bilan.
Lundi 28 septembre, après une nuit de suspense, la préfecture a finalement déclaré Jean-Frédéric Poisson(UMP) vainqueur du second tour de l'élection législative partielle desYvelines, organisée dimanche. Le député sortant l'a emporté avec cinqpetites voix d'avance seulement sur la Verte Anny Poursinoff, engagée sous les couleurs d'Europe-Ecologie. Les Verts saluent, de toute façon, une divine surprise: «Ça confirme la dynamique d'Europe-Ecologie depuis les européennes!», s'enthousiasme leur porte-parole. Ce résultat tombe à pic pour valider la stratégie votée dimanche matin par le parlement du parti, en vue des régionales de mars 2010: des listes autonomes seront présentées dans toutes les régions, sans exception.
Mardi 22 septembre, Mediapart expliquait qu'un député socialiste venait de faire voter un amendement à la loi pénitentiaire, qui supprimait les peines automatiques d'inéligibilité infligées aux élus condamnés pour corruption. Assailli de critiques, accusé d'amnistier les «ripoux», le groupe PS à l'Assemblée a depuis annoncé qu'il renonçait à cette réforme. Mais l'avenir de cet amendement repose désormais entre les mains de la droite...
À l'Assemblée, treize députés Verts et socialistes ont lancé,mercredi 23 janvier, un «groupe d'action parlementaire sur l'écologie». D'emblée rebaptisé «GAP», il se présente comme un «lobby» transpartisan, selon l'expression d'Yves Cochet. L'initiative a provoqué la colère du patron du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault.
Glissé dans la loi pénitentiaire, un amendement du député socialiste Jean-Jacques Urvoas provoque une tempête. Il vise à supprimer l'articleL.7 du code électoral, qui rend inéligibles pour cinq ans les personnes condamnées pour corruption, prise illégale d'intérêts ou trafic d'influence, et prévoit leur radiation automatique des listes électorales. Les élus corrompus sauvés par le PS? Le député s'en défend mais, à demi-mots, on reconnaît une boulette...
Dans un discours prononcé lundi 1er mars devant les «Sages», Nicolas Sarkozy s'est auto-congratulé: il a salué la «véritable révolution juridique»que constitue (grâce à lui) la possibilité offerte aux justiciables de saisir le Conseil constitutionnel. Depuis lundi, en effet, les citoyens engagés dans un procès ont le droit de contester la constitutionnalité d'une loi. Les bémols, toutefois, ne manquent pas. Re-voici l'article publié par Mediapart lors de l'adoption de cette réforme par l'Assemblée nationale, à l'automne dernier.
Le «parlement» du PS a posé, samedi 12 septembre, à Paris, le premier acte de la rénovation du parti souhaitée par Martine Aubry. On connaît désormais le questionnaire qui sera soumis au vote des militants le 1er octobre, autorisant des primaires ouvertes (à des non-adhérents du PS) et limitant le cumul des mandats. Quant à la lutte contre les fraudes, qui ont émaillé le congrès de Reims et troublé la vie du parti ces derniers jours, une commission indépendante devrait être créée pour arbitrer les futurs litiges.
Alors que Public Sénat possédait depuis le 5 septembre les images de la discussion de Seignosse (Landes) au cours de laquelle Brice Hortefeux a tenu des propos indignes, le patron de la chaîne, Gilles Leclerc – nommé en avril par le bureau de la chambre haute du Parlement, contrôlé par la majorité –, a refusé toute la semaine de les programmer à l'antenne, malgré les demandes de sa rédaction... Récit.
François Bayrou vient de tendre la main à la gauche, se déclarant prêt à travailler pour le camp de l'alternance. Depuis, les médias zooment sur les divisions des socialistes: faut-il – oui ou non – discuter avec le Modem? Mediapart, de son côté, a dressé la carte des alliances à géométrie variable passées par les centristes aux dernières élections (les municipales). Elle montre que le Modem va devoir gérer certaines contradictions...
En clôture de l'université d'été du Modem, François Bayrou a lancé une «offre publique de dialogue» aux socialistes et aux écologistes, coupant clairement les ponts avec la droite au pouvoir. Il a promis un aggiornamento rapide du programme de son mouvement. Pour entamer le «dialogue» avec Europe-Ecologie et le PS, il suggère de mettre en place une sorte de «Parlement de l'alternance». L'ancien candidat à la présidentielle suggère qu'il se représentera en 2012, sans se plier aux primaires à gauche.
A la base du Modem, l'idée d'une alliance avec le PS (et/ou Europe-Ecologie) aux prochaines élections régionales de mars 2010 n'effraye plus personne. Parmi les 2000 adhérents rassemblés à l'université d'été du mouvement (du 4 au 6 septembre à La Grande-Motte), les partisans d'une chevauchée solitaire au prochain scrutin se cachaient bien. Impossible d'en trouver un!
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Et de trois. Une fois de plus, Patrick Balkany et son ancien bras-droit, Jean-Pierre Aubry, tous les deux mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » (entre autres) et soumis à un strict contrôle judiciaire qui leur interdit de se rencontrer, se retrouvent au même moment, au même endroit, sur la même photo. Par hasard, sans aucun doute.
Pour Pièces à conviction, le journaliste Stéphane Girard a fait le reportage que Mediapart aurait dû réaliser depuis cinq ans. Consacrée aux abus dans les coulisses de l’Assemblée nationale, son enquête, diffusée ce mercredi à 23h10 sur France 3, nous embarque à Londres pour une plongée dans le (contre)-modèle britannique.
Voilà déjà une semaine que le député UMP Dominique Tian a reconnu publiquement, contraint et forcé, avoir planqué un compte en Suisse pendant des années. Voilà déjà une semaine que ce pourfendeur patenté de la fraude sociale (celle des autres, celle des « gagne-petit » qui grugent le RSA ou les allocs) a confessé avoir soustrait plus de 1,5 million d’euros au fisc français, avant de profiter d’une circulaire indulgente pour rapatrier discrètement ses billes en 2014. Et rien ne se passe ou presque.
Mediapart ne lâchera rien. Les citoyens ont le droit de savoir comment le financement des campagnes électorales est contrôlé en France. Avec quelle ardeur, quelle légèreté ou quel aveuglement. Alors que les révélations se multiplient sur les trucages opérés lors de diverses présidentielles, les documents relatifs aux instructions menées par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) sont toujours tenus au secret. En ce vendredi 13 mars, les choses pourraient basculer.
La fortune les abandonne. Hier, Patrick Balkany (mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») et son bras-droit Jean-Pierre Aubry (mis en examen pour « complicité de corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») ont manqué de chance : ils ont été repérés discutant devant L’Anjou, un restaurant de Levallois-Perret, alors que le contrôle judiciaire auquel est soumis le second lui interdit de rencontrer le premier –précisément pour éviter qu’ils n’échangent sur l’information judiciaire en cours, menée par les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon.