47 ans. À la création de Mediapart, j'ai d’abord suivi le Parlement, puis j’ai rejoint le service Enquêtes. Mes sujets de prédilection pendant des années : l'argent des élus et des partis, la corruption, la transparence, les conflits d'intérêts... De 2018 à 2019, je me suis consacrée à des sujets sur les migrations. Puis j’ai intégré la direction éditoriale élargie, de 2019 à 2023, comme responsable du pôle Société. Désormais, je me penche sur les droits des enfants et les violences qui leur sont faites.
Pour m’écrire : mathilde.mathieu@mediapart.fr
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Alors que Martine Aubry, patronne du PS, promet des mesures «drastiques» sur le cumul des mandats, les militants socialistes du Finistère ont pris un train d'avance. Cet été, ils ont voté une Charte de la rénovation qui empêche leurs sénateurs et députés de siéger dans un exécutif local. Une initiative inédite, qui s'est heurtée aux résistances d'élus locaux. Au point qu'il a fallu renoncer à l'idée de départ: une prohibition totale du cumul. Un avant-goût des empoignades qui attendent le PS au niveau national... Enquête.
La cacophonie règne depuis dimanche à la suite du malaise de Nicolas Sarkozy: «malaise vagal», «malaise lipothymique», «accident cardiaque»... Ces dernières 24 heures, les proches du Président se sont emmêlé les pinceaux. Une fois de plus, la transparence sur l'état de santé du chef de l'Etat français fait défaut.
L'affaire des sondages commandités par l'Elysée, révélée par la Cour des Comptes, risque de s'enliser au creux de l'été. Les députés socialistes, pourtant, ont le pouvoir de la relancer. La veille de leur départ en vacances, vendredi 24 juillet, ils ont ainsi posé des jalons, pour une éventuelle commission d'enquête à la rentrée. Rien n'indique, cependant, qu'ils iront jusqu'à la créer. D'autres moyens, plus directs, s'offrent à eux: c'est en effet un élu PS, Jean Launay, qui contrôle pour l'assemblée le volet «pouvoirs publics» du budget (dont celui de l'Elysée)... Ses pouvoirs sont importants sur le papier: la loi lui donne notamment le droit de procéder à des «investigations sur pièces et sur place»... Alors, ding-dong à l'Elysée?
Avant que l'Assemblée parte en vacances, vendredi 24 juillet, Mediapart dresse le tableau des députés UMP les plus frondeurs et les moins enclins à voter, en mode automatique, tous les textes voulus par le gouvernement. La palme du plus indiscipliné de l'année revient ainsi à l'iconoclaste Christian Vanneste, élu du Nord. Si plusieurs «villepinistes» figurent dans notre classement, les «chiraquiens» se font plutôt discrets. Mediapart a interrogé ces parlementaires sur la caporalisation du groupe UMP par Jean-François Copé.
Les sénateurs ont entamé, mardi 21 juillet, l'examen du texte sur le travail dominical, déjà voté à l'Assemblée nationale. Le gouvernement n'a donné qu'une consigne –de taille–: aucun amendement ne doit être adopté. C'est en effet la condition sine qua non pour que la proposition de loi, si chère à Nicolas Sarkozy, soit entérinée définitivement avant les vacances parlementaires. Du coup, ça gronde dans la majorité, sommée de valider la copie des députés sans y toucher! «L'exécutif ne doit pas s'habituer à ce que le Sénat vote "conforme" tout ce qu'on lui présente!», tonne Jean-Pierre Fourcade (UMP). «C'est méprisant!», avertit Hervé Maurey (Nouveau centre). L'exécutif devrait tout de même obtenir gain de cause, de justesse.
1,5 million d'euros ! Dans son rapport sur la gestion du budget de l'Elysée, rendu public jeudi 16 juillet, la Cour des Comptes pointe l'existence d'un étrange contrat. Il a été signé le 1er juin 2007, entre la présidence de la République et un cabinet d'études, chargé de fournir sondages privés et conseils stratégiques. En 2008, ce dernier a facturé à l'Elysée des prestations dont l'opportunité laissait à désirer. Très peu d'éléments permettaient «d'attester la réalité du service fait», écrit la Cour, qui dénonce des «errements». Sans toutefois livrer le nom de la société intéressée. D'après nos informations, ce cabinet «fantôme» ne serait autre que Publifact, entreprise pilotée en 2008 par Patrick Buisson, stratège de l'ombre du chef de l'Etat et ancien directeur de Minute. Montant du contrat passé l'an dernier avec l'Elysée: 1,5 million d'euros.
L'Assemblée nationale a terminé, vendredi 10 juillet, d'examiner le texte sur l'extension du travail dominical. Il devrait être solennellement voté, sauf coup de théâtre, mercredi 15 juillet, avant d'aller au Sénat. Là-bas, le travail de décryptage de la proposition de loi et de ses conséquences pour les salariés devrait se poursuivre. Car on n'y voit toujours pas clair. Vendredi, Xavier Darcos, ministre du travail, s'est encore livré à un exercice d'enfumage, laissant entendre que le volontariat et le doublement du salaire seraient la règle.
Dans le dernier numéro de sa lettre de la rénovation, que Mediapart révèle avant sa mise en ligne, le député et secrétaire national Arnaud Montebourg fait part de son irritation envers la direction socialiste, regrettant que «le parti hésite comme à chaque fois que, depuis dix ans au moins, il a dû constater les progrès de sa propre mise en crise». Remarquant qu'aucun débat sur le projet de primaires n'a été «programmé ni au bureau national ni à l’université d’été de La Rochelle», il dit songer en appeler aux militants face à «l’immobilisme systémique d’un parti devenu très vieux». Et compte mobiliser l'article 6.11 des statuts du PS, via une pétition militante, pour imposer une consultation directe des adhérents.
L'opposition s'inquiète d'une «dérive institutionnelle» et de la concentration des pouvoirs à l'Elysée. La voilà fixée. Hier, à l'occasion du débat sur la motion de censure défendue par les socialistes, François Fillon en a profité pour redéfinir – de manière iconoclaste – la fonction de premier ministre. En oubliant la moitié de l'article 20 de la constitution qui précise que le premier ministre «détermine et conduit la politique de la nation». Fillon ne «détermine» plus. La conduit-il seulement? C'est à voir. Devant la représentation nationale, il a ainsi procédé à son propre enterrement. Récit.
Pour la majorité, il s'agit d'une réforme «modeste»: une proposition de loi qui tient en un seul article et qui ne fait qu'étendre un régime de dérogation déjà existant. Mais cet article compte 28 alinéas et autant de chausse-trapes qui organisent une véritable révolution du droit social. Les députés socialistes sont partis à la bataille alors que des élus UMP reconnaissent leur embarras face à cette réforme.
«Ne soyez pas fermés», lance Gérard Larcher, président du Sénat, aux ministres en charge de la réforme des collectivités locales, si chère au gouvernement mais si mal engagée. Dans un entretien à Mediapart, il explique les réticences de «ses» bancs à voir les conseillers généraux et régionaux fusionner, sous prétexte d'économiser leurs indemnités. Il dénonce une «espèce d'obsession» de la part de l'exécutif et prévient: «Les élus, ici, on ne leur raconte pas de craques!» Mediapart a rencontré celui qui décrit ainsi le «nouveau» Sénat, de plus en plus difficile à manier: un «milk-shake» !
Au Québec, André C. Côté occupe un poste dont les Français ne soupçonnent même pas l’existence: «commissaire au lobbyisme». Son rôle: surveiller les «influenceurs» qui s’affairent auprès des élus, et sanctionner ceux qui enfreignent la réglementation, l'une des plus strictes au monde. L'idée: reconnaître la légitimité de ces activités, pour mieux tenter de les encadrer. Si nombre de députés français vantent en coulisse ce «modèle», le Palais-Bourbon vient pourtant de renoncer à l'importer. Mediapart a interrogé ce «commissaire» d'une drôle d'espèce (autorité indépendante nommée par l'Assemblée nationale québécoise), dont le récit souligne le retard hexagonal.
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Et de trois. Une fois de plus, Patrick Balkany et son ancien bras-droit, Jean-Pierre Aubry, tous les deux mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » (entre autres) et soumis à un strict contrôle judiciaire qui leur interdit de se rencontrer, se retrouvent au même moment, au même endroit, sur la même photo. Par hasard, sans aucun doute.
Pour Pièces à conviction, le journaliste Stéphane Girard a fait le reportage que Mediapart aurait dû réaliser depuis cinq ans. Consacrée aux abus dans les coulisses de l’Assemblée nationale, son enquête, diffusée ce mercredi à 23h10 sur France 3, nous embarque à Londres pour une plongée dans le (contre)-modèle britannique.
Voilà déjà une semaine que le député UMP Dominique Tian a reconnu publiquement, contraint et forcé, avoir planqué un compte en Suisse pendant des années. Voilà déjà une semaine que ce pourfendeur patenté de la fraude sociale (celle des autres, celle des « gagne-petit » qui grugent le RSA ou les allocs) a confessé avoir soustrait plus de 1,5 million d’euros au fisc français, avant de profiter d’une circulaire indulgente pour rapatrier discrètement ses billes en 2014. Et rien ne se passe ou presque.
Mediapart ne lâchera rien. Les citoyens ont le droit de savoir comment le financement des campagnes électorales est contrôlé en France. Avec quelle ardeur, quelle légèreté ou quel aveuglement. Alors que les révélations se multiplient sur les trucages opérés lors de diverses présidentielles, les documents relatifs aux instructions menées par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) sont toujours tenus au secret. En ce vendredi 13 mars, les choses pourraient basculer.
La fortune les abandonne. Hier, Patrick Balkany (mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») et son bras-droit Jean-Pierre Aubry (mis en examen pour « complicité de corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») ont manqué de chance : ils ont été repérés discutant devant L’Anjou, un restaurant de Levallois-Perret, alors que le contrôle judiciaire auquel est soumis le second lui interdit de rencontrer le premier –précisément pour éviter qu’ils n’échangent sur l’information judiciaire en cours, menée par les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon.