47 ans. À la création de Mediapart, j'ai d’abord suivi le Parlement, puis j’ai rejoint le service Enquêtes. Mes sujets de prédilection pendant des années : l'argent des élus et des partis, la corruption, la transparence, les conflits d'intérêts... De 2018 à 2019, je me suis consacrée à des sujets sur les migrations. Puis j’ai intégré la direction éditoriale élargie, de 2019 à 2023, comme responsable du pôle Société. Désormais, je me penche sur les droits des enfants et les violences qui leur sont faites.
Pour m’écrire : mathilde.mathieu@mediapart.fr
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
L'Assemblée nationale avait supprimé en novembre le crédit d'impôt qui assure, depuis des années, la santé des entreprises de soutien scolaire. Affolée, la société Acadomia avait embauché dans la foulée un cabinet de lobbying. Ce dernier vient de justifier ses honoraires: lundi, le Sénat a discrètement enterré la réforme.
L'Assemblée nationale a débattu, mardi soir, de l'identité nationale. Devant un hémicycle qui se vidait à vue d'œil (les bancs de gauche comme ceux de droite), Eric Besson a défendu la nécessité d'un tel débat. Et s'est laissé aller à quelques improvisations révélatrices, revendiquant par exemple «une hiérarchie entre les appartenances». Pendant ce temps, une proposition de loi UMP veut interdire les drapeaux ou signes étrangers lors des cérémoniesde mariage.
Le président de la commission des lois de l'Assemblée, Jean-Luc Warsmann, s'est appuyé sur des juristes privés pour rédiger sa dernière proposition de loi. Alors que leur société a facturé plus de 80.000 euros ses services, les socialistes dénoncent une méthode inacceptable et pointe le risque de conflits d'intérêts. Enquête sur une procédure inhabituelle.
D'ici la fin de l'année, Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, désignera deux députés «maison» pour les envoyer siéger au Parlement européen. C'est la solution trouvée par l'Elysée pour attribuer les deux fauteuils supplémentaires offerts à la France par le traité de Lisbonne. Les écologistes, à qui ces sièges devraient échapper, dénoncent une «procédure illégitime».
Cette fois, ça y est: la commission d'enquête sur les sondages financés par l'Elysée est écartée par l'UMP. Jeudi 26 novembre, Bernard Accoyer l'a déclarée irrecevable. L'histoire pourrait cependant rebondir lundi, le PS prévoyant de déposer une nouvelle demande, visant cette fois «les études d'opinion financées par des crédits publics votés par le Parlement». De toute façon, le président de l'Assemblée vient de signer jeudi l'acte de décès de toute la prétendue «modernisation» du Parlement. Analyse.
L'Assemblée nationale vient de publier une liste des lobbyistes autorisés à circuler dans ses couloirs, en échange du respect d'un code de bonne conduite. C'est la première concrétisation d'une tentative d'encadrement, décidée en juillet. Encore très incomplet, ce registre ne contient pour l'instant que 32 noms. Parmi eux: Poweo ou EDF, la CFTC ou FO, les professionnels du sucre ou l'ordre des experts-comptables...
Plusieurs députés UMP, soutenus par Jean-François Copé, affirment que les femmes voilées doivent être interdites d'accès aux tribunes du Palais-Bourbon. A l'appui, une histoire d'aumônier, prié de retirer sa croix, refait surface.
De 30 à 40% des enseignants du primaire pourraient débrayer mardi 24 novembre, d'après les estimations de la FSU, principale fédération syndicale du premier degré. C'est l'occasion pour le gouvernement de tester une nouvelle fois son «service minimum d'accueil» des élèves. Alors que le ministère avait promis un bilan de ce dispositif (créé en 2008), aucune évaluation n'a encore été rendue. Un chiffre partiel déniché par Mediapart vient cependant illustrer l'échec de cette réforme. Il ne s'agit certes que de la Picardie: mais, dans cette région, 6% seulement des élèves ont été pris en charge !
Dans la foulée de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, au 1er décembre, la France va récupérer deux sièges de plus au Parlement de Strasbourg. Mais cinq mois après les élections européennes, le gouvernement n'a toujours pas annoncé comment il «sélectionnerait» les «heureux gagnants». En coulisse, il travaille sur les divers scénarios disponibles et leurs conséquences politiques. «Il va décider dans la plus grande opacité. On n'a jamais vu ça dans une démocratie normalement constituée!», dénonce la socialiste Cécile Jonathan, ancienne candidate dans le Centre, qui peut encore prétendre à l'une des deux places.
Dans l'affaire des sondages de l'Elysée, la commission des lois de l'Assemblée a déclaré, mardi 17 novembre, la demande socialiste de commission d'enquête «contraire à la Constitution». A la sortie, les députés PS ont dénoncé un «coup de force» de l'UMP et des conditions de vote dignes d'une «voyoucratie».
Mediapart a récupéré les «éléments de langage» sur l'identité nationale récemment distribués par la direction de l'UMP à ses troupes, afin de les accompagner dans le «grand débat» hexagonal sur le sujet, initié par Eric Besson. Dans ces quelques lignes, une citation – et une seule – apparaît, du socialiste Jean Jaurès: «A celui qui n'a plus rien, la Patrie est son seul bien!» Cette phrase, le FN l'avait déjà récupérée, lors de la dernière campagne européenne...
Contre toute attente, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), n'a pas déclaré irrecevable la demande socialiste de création d'une commission d'enquête sur l'affaire des sondages de l'Elysée. Dans un sursaut d'indépendance, il a choisi – pour l'instant – de ne pas suivre les recommandations du gouvernement. Ce contretemps, toutefois, n'empêchera pas la majorité d'enterrer l'affaire, dans les semaines qui viennent. Jean-François Copé s'en fait un devoir.
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Et de trois. Une fois de plus, Patrick Balkany et son ancien bras-droit, Jean-Pierre Aubry, tous les deux mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » (entre autres) et soumis à un strict contrôle judiciaire qui leur interdit de se rencontrer, se retrouvent au même moment, au même endroit, sur la même photo. Par hasard, sans aucun doute.
Pour Pièces à conviction, le journaliste Stéphane Girard a fait le reportage que Mediapart aurait dû réaliser depuis cinq ans. Consacrée aux abus dans les coulisses de l’Assemblée nationale, son enquête, diffusée ce mercredi à 23h10 sur France 3, nous embarque à Londres pour une plongée dans le (contre)-modèle britannique.
Voilà déjà une semaine que le député UMP Dominique Tian a reconnu publiquement, contraint et forcé, avoir planqué un compte en Suisse pendant des années. Voilà déjà une semaine que ce pourfendeur patenté de la fraude sociale (celle des autres, celle des « gagne-petit » qui grugent le RSA ou les allocs) a confessé avoir soustrait plus de 1,5 million d’euros au fisc français, avant de profiter d’une circulaire indulgente pour rapatrier discrètement ses billes en 2014. Et rien ne se passe ou presque.
Mediapart ne lâchera rien. Les citoyens ont le droit de savoir comment le financement des campagnes électorales est contrôlé en France. Avec quelle ardeur, quelle légèreté ou quel aveuglement. Alors que les révélations se multiplient sur les trucages opérés lors de diverses présidentielles, les documents relatifs aux instructions menées par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) sont toujours tenus au secret. En ce vendredi 13 mars, les choses pourraient basculer.
La fortune les abandonne. Hier, Patrick Balkany (mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») et son bras-droit Jean-Pierre Aubry (mis en examen pour « complicité de corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») ont manqué de chance : ils ont été repérés discutant devant L’Anjou, un restaurant de Levallois-Perret, alors que le contrôle judiciaire auquel est soumis le second lui interdit de rencontrer le premier –précisément pour éviter qu’ils n’échangent sur l’information judiciaire en cours, menée par les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon.