En prenant appui sur les chansons populaires en France, les universitaires Charles Ramond et Jeanne Proust questionnent la pertinence de la notion de « justice » pour porter des revendications de transformation de la société.
Au-delà de l’histoire de deux jeunes Sénégalais dans les vastes champs de massacre de la Première Guerre mondiale, le magistral roman de David Diop interroge : qui est homme, si un homme mutile, égorge et blasphème des corps en conscience et par volonté, c’est-à-dire en homme libre ?
Connue surtout pour ses grands poèmes testimoniaux (Témoignage, Holocauste…), l’œuvre de Charles Reznikoff (1894-1976) a pu passer pour une anomalie, son dessein antilyrique échappant pour une grande part à l’histoire de la poésie. L’édition récente de deux de ses livres de poèmes majeurs (inédits en français) donne la mesure de ce vœu de pauvreté volontaire qui est au cœur de la démarche du poète américain.
C’est la panique pour certains Tunisiens qui ont besoin de soins. Depuis des mois, des dizaines de médicaments ne sont plus disponibles en pharmacie. Haythem El Mekki a voulu en comprendre les raisons, entre mauvaise gestion et contrebande.
Le premier roman de Lisa Halliday s’inspire de sa liaison avec l’écrivain Philip Roth. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut le lire : il faut le lire parce que c’est un très bon livre qui cache son jeu.
Chacun cherche ses affres. Les expose. Les justifie. Ali Magoudi creuse l’affaire jusqu’à l’os – en l’occurrence la pomme d’Adam – dans un essai aussi stimulant qu’essentiel : N’ayons plus peur ! Enquête sur une épidémie contemporaine (et les moyens d’y remédier). N’ayant plus à sacrifier aux rituels religieux, nous serions rattrapés par l’angoisse de la liberté…
En réalisant le documentaire Mai 68 n’a pas duré qu’un mois, diffusé sur Mediapart, Olivier Besancenot, Florence Johsua et Tancrède Ramonet ont voulu mettre en avant celles et ceux qui n’ont pas renié leurs idéaux, après avoir été transformés par l'événement. Dans un entretien à Mediapart, ils confient leurs espoirs d’une relance des contestations populaires.
Les textes de Jean Meckert ne sont pas sans lien avec le virage à gauche du polar qui marque en France les années 1970 et 80. De ce néo-polar au roman social, il reste une référence pour ceux qui s'obstinent à penser que le monde du travail ne doit pas être tenu à l'écart de la littérature.
À la rentrée littéraire 2017 paraissait Le Presbytère, un premier roman très singulier, construit à partir d’audiences de procès ayant trait à des abus sexuels commis dans les années 1970. Mais au-delà des faits et de leurs enjeux sociologiques, son auteure Ariane Monnier saisit par la puissance de son écriture, tout en retenue et en délicatesse. Article, entretien, extraits.
L’auteur algérien, qui publie Le Livre d’Amray aux éditions Zulma, compose un chant poétique et nostalgique, et explore les douleurs du passé. L’art apparaît comme l’échappatoire à toutes les horreurs qui ont assailli la terre algérienne, jamais évoquée nommément.
Jean Meckert n'est pas l'homme des choix faciles. C'est en pleine Occupation qu'il décide, après les bonnes critiques de ses deux premiers romans parus dans la collection blanche de Gallimard, de ne vivre que de sa plume. Mais dès 1950, Meckert constate que « dans ce monde fermé [de la littérature], on ne peut entrer qu'en courbant l'échine ».
Puisque l'on commémore le 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx, je m'autorise à raconter comment j'ai découvert son œuvre, dans les turbulences joyeuses de ma vie d'étudiant au lendemain de 1968 ; et comment, ensuite, j’ai souvent déploré que la référence à Marx soit taboue, au moment même où le capitalisme devenait gravement inégalitaire.
Un livre gorgé de rage et d’amour nous invite à un exercice de fiction spéculative : les révolutions de 2011 ont réussi et ont semé la révolte au-delà de leurs frontières. La France a basculé dans l’insurrection et renversé le pouvoir en place. Dix ans après, où en sommes-nous ? Bâtir aussi raconte un futur possible de nous-mêmes.
À gauche, Marx n’est plus une référence aussi incontournable que par le passé. Pour autant, ni lui ni les questions qu’il a laissées pendantes n’ont été effacées. L’une d’elles concerne l’organisation des partisans d’une sortie du capitalisme : quels groupes sociaux mobiliser, avec quelle stratégie et au sein de quelles structures ?
Jean Meckert serait aujourd’hui presque totalement inconnu sans le travail des éditions Joëlle Losfeld, qui ont réédité dix ans après sa mort six titres de cet écrivain prolifique. Prolétaire et fier de l’être, anar de conviction de cœur et de vie, Meckert n’a pas pris une ride.
Sortie ce mercredi du troisième long métrage de l’Américain David Robert Mitchell. Boudé à Cannes, Under the Silver Lake lance un jeune homme désœuvré dans le dédale de Los Angeles. Rébus, nymphettes, refrains et messages secrets : un beau film sur les mystères et les charmes de la culture populaire.
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