La plateforme de livraison a réuni cette semaine des représentants de ses coursiers. Mais elle reste loin des garanties légales accordées à des salariés, ses livreurs étant censés être indépendants. Une interprétation que la justice conteste de plus en plus.
Le gouvernement tente de mettre en place depuis l’été 2018 ces chartes, censées définir les relations entre les plateformes numériques et les travailleurs qui en dépendent, tout en rendant plus difficile la requalification de leurs relations en contrat de travail. Le Conseil constitutionnel a censuré ce dispositif pour la deuxième fois.
Les livreurs Deliveroo se mobilisent cet été contre la nouvelle grille de tarifs – en baisse – dévoilée par la plateforme de livraison de repas. Ils protestent notamment contre la fin du minimum de rémunération, à 4,50 € par course. Reportage le 7 août au soir, aux côtés des livreurs, lors d’une action dans les rues de Paris.
Les coursiers à vélo et les chauffeurs VTC doivent-ils être considérés comme des salariés classiques ? L'Assemblée a voté récemment un article de loi instituant une « charte de responsabilité sociale », que pourront faire signer Uber ou Deliveroo. Elle accorde des droits supplémentaires aux travailleurs, mais est pensée pour qu’ils restent indépendants.
Comment les données personnelles peuvent-elles être retournées contre les plateformes de travail à la demande et utilisées comme moyen d’action collective ? C’est une des batailles de Paul-Olivier Dehaye, qui s’en est fait une spécialité. Mediapart l’a rencontré et interrogé sur l’écosystème des données, leur valeur, et sur la monnaie annoncée par Facebook.
Jeudi, la cour d’appel de Paris a jugé qu’un chauffeur travaillant avec l’appli Uber devait être considéré comme un salarié classique. Il devrait donc avoir droit à des congés payés, une couverture sociale et le paiement d’heures supplémentaires. La plateforme numérique ira en cassation, mais son modèle est menacé.
La plus haute juridiction française vient de trancher ce mercredi 28 novembre : au regard du droit, les livreurs de repas travaillant par l’intermédiaire de la plateforme Take Eat Easy, qui a fait faillite en 2016, ne peuvent pas être considérés comme des travailleurs indépendants. Les conséquences de cet arrêt pourraient être immenses.
Un an après un premier mouvement social, des coursiers à vélo tentent à nouveau d’organiser une mobilisation pour dénoncer leurs relations avec les plateformes de livraison de repas. Un amendement appuyé par le gouvernement les inquiète tout particulièrement.
Le parquet de Paris a confié à l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) une enquête préliminaire sur la plateforme de livraison de repas à domicile Deliveroo France, selon des informations obtenues par Mediapart. La société et ses dirigeants sont soupçonnés de « travail dissimulé ».
La plateforme de livraison de repas, qui a fait faillite en 2016, est accusée d'avoir dissimulé le fait que ses coursiers étaient des salariés classiques, mais aussi d'avoir sciemment employé des personnes non enregistrées comme travailleurs indépendants. En guise de salaire, elle leur proposait parfois de commander des pièces détachées de vélo.
Selon l’inspection du travail et l’Urssaf, la plateforme de livraison de repas à domicile n’emploie pas de vrais indépendants, et devrait traiter ses livreurs comme des salariés classiques. Le parquet est saisi à Paris et à Nantes. Le danger est réel pour cet emblème d’une société « ubérisée », pour l’instant couvert par la justice.
Mediapart consacre régulièrement enquêtes et reportages à l'« ubérisation » de secteurs du travail en France. En écho, nous avons voulu offrir un éclairage à ces nouveaux mouvements sociaux qui, aux quatre coins de l'Europe, tentent de contrer la précarisation du monde du travail, et mener la bataille contre ces géants de la « nouvelle économie ». Une série en cinq épisodes, de Londres à Bruxelles, de la Pologne à l'Espagne.
Utopique et engagé, le projet CoopCycle entend battre sur son propre terrain le numéro un de la livraison de repas. Issus de la mouvance Nuit Debout, de jeunes militants tentent de créer un logiciel concurrent, destiné à des coursiers organisés en coopératives.
L’entreprise de livraison de repas va mettre fin à un système de paiement à l’heure, qu’elle réservait à ses coursiers à vélo les plus anciens. À Bordeaux, un mouvement de protestation s’organise contre cette fragilisation de travailleurs déjà vulnérables.
Il n’y a pas que les taxis, en grève ce mardi 26 janvier, qui craignent la montée en puissance d’Uber et de ses concurrents. De plus en plus, les chauffeurs eux-mêmes critiquent leurs conditions de travail. Les applications, de leur côté, défendent les milliers d’emplois qu’elles permettent de créer. Premier article d'une série consacrée à l’« ubérisation » du travail.