L’Assemblée et le Sénat ont voté à la quasi-unanimité, mercredi 25 novembre, la prolongation de l’intervention militaire française en Syrie. Un soutien au revirement de la politique de François Hollande dans la région, entamé en septembre et brutalement accéléré par les attentats du 13 novembre.
La « grande et unique coalition », promise après les attentats par le président français, s’est pour l’instant transformée en une simple coordination entre Paris, Washington et Moscou. Au niveau européen aussi, les résultats sont encore bien maigres.
François Hollande rencontre, jeudi 26 novembre à Moscou, Vladimir Poutine pour évoquer la création d'une « coalition internationale » contre l'État islamique. La Russie, qui a considérablement renforcé sa présence en Syrie, fait soudainement figure de partenaire indispensable. À Moscou, beaucoup y voient le triomphe de la ligne diplomatique prônée depuis des mois par le Kremlin.
François Hollande a décidé d'un virage à 180 degrés en matière de politique étrangère. Il rencontrera Poutine le 26 novembre pour bâtir une alliance contre l'État islamique. Mais, au-delà des frappes aériennes, il n'y a guère de stratégie pour ramener la paix en Syrie et construire une solution politique.
La France vient d'effectuer une deuxième frappe militaire en Syrie, mais son rôle reste marginal. Entretien avec Manon-Nour Tannous, spécialiste des relations franco-syriennes.
Le président russe a proposé, à l’ONU, la création d’une grande alliance internationale pour vaincre l’État islamique en Syrie. Mais il juge que Bachar al-Assad doit y être associé alors que Barack Obama, comme François Hollande, estiment qu’il ne peut faire partie de la solution à la crise syrienne.
L’assemblée générale de l’ONU a donné lieu à une passe d’armes entre Barack Obama et Vladimir Poutine sur le sort de Bachar al-Assad. François Hollande, qui a lancé sa première frappe contre l’organisation État islamique (EI) en Syrie, soutient la position américaine. Mais sa voix porte peu.
À l'heure où la France va s'engager dans des bombardements sur la Syrie, la Russie renforce sa présence militaire sur le terrain. Est-elle prête à accepter l’effacement du dictateur pour faciliter la création, avec les Occidentaux, d’une vaste coalition contre l’État islamique ?
Le président de la République a beau avoir annoncé ce lundi des vols de reconnaissance avant de possibles frappes aériennes contre l'État islamique en Syrie, cela ressemble surtout à de vaines gesticulations, en l'absence de moyens nouveaux et d'une stratégie globale.
Même s’il ne paraît pas encore très crédible, le plan de paix pour la Syrie que l’Iran serait sur le point de proposer à l’ONU s’inscrit dans un contexte de grandes manœuvres diplomatiques, destinées à répondre à l’effondrement militaire du régime de Damas et à la nécessité de concentrer l’effort militaire de la rébellion et de ses alliés contre l’État islamique. Le point sur les tractations.
Depuis les premiers jours de juillet, le parti islamiste chiite Hezbollah tente de reprendre la ville syrienne de Zabadani, près de la frontière libanaise. De quoi garantir ses routes d'approvisionnement entre Beyrouth et Damas, mais aussi le repli du régime syrien sur les parties essentielles à sa survie.
En Syrie, Daech a attaqué ces derniers mois plusieurs localités habitées par des minorités religieuses, assyriennes, ismaéliennes ou druzes, dans différentes régions du pays. Contrairement à la propagande officielle selon laquelle le régime syrien serait le meilleur rempart contre Daech, ces minorités dénoncent la passivité, voire la complicité du régime de Bashar al-Assad dans ces attaques.
En Syrie, en Irak, la progression des djihadistes de l’EI continue de mettre à nu la vacuité des choix de la coalition internationale. Longtemps en poste à Damas, Peter Harling, de l'International Crisis group, analyse ce fiasco comme une absence de stratégie, non pas militaire, mais de reconstruction du pays. « On ne se pose pas le problème du jour d’après », estime le chercheur.
Fort de ses moyens militaires et financiers, le califat d’Abou Bakr al-Baghdadi exploite les hésitations et les contradictions de la coalition internationale antiterroriste pour imposer son « ordre islamique » et affirmer sa puissance militaire. Au point de menacer Damas ?
Face à la construction d’une zone d’influence à cheval sur l'Irak et la Syrie, la coalition d'une vingtaine de pays engagée contre l'Etat islamique demeure prisonnière d'un cadre étatique obsolète. Paris accueille ce mardi une nouvelle réunion alors que, depuis un an, les échecs s'accumulent. Sur le terrain, la crise humanitaire s’accentue.
L’organisation de l’État islamique a investi le site archéologique de Palmyre jeudi 21 mai. Cette victoire stratégique, accompagnée de multiples exécutions et exactions, fait aussi peser une lourde menace sur le patrimoine archéologique de cette cité. Décryptage avec l’historienne Annie Sartre.