En Syrie, en Irak et en Libye, des offensives militaires contre « l’État islamique » viennent de commencer. Avec des fortunes et dans des conditions diverses. La bataille, presque partout, s’annonce longue et la victoire probable, mais lointaine. Quant à l’après-guerre éventuel, il présente peu de garanties de sérénité et de stabilité.
Depuis 2011, et ces derniers jours encore à Alep, le conflit syrien a fait plus de 270 000 morts. Comment mettre fin aux combats et à l’impunité du régime syrien ? Comment ranimer l’espoir d’une transition politique ? Deux spécialistes de la Syrie en débattent : Hala Kodmani et Nicolas Hénin.
En bombardant les civils d'Alep, deuxième ville de Syrie, au mépris de la trêve conclue fin février, Bachar al-Assad tente de prendre l'ascendant sur le conflit grâce à son aviation. À Alep, c'est pourtant l'espoir de revoir une Syrie multiconfessionnelle et pacifiée qui meurt chaque jour.
À l'invitation d’une association proche du pouvoir syrien, un groupe de cinq députés LR mais aussi le polémiste André Bercoff ou encore l'ancien président du Front national de la Jeunesse ont passé le week-end pascal à Damas. Au programme : visite du souk, messe de Pâques et rencontre avec Bachar al-Assad.
La trêve est entrée dimanche 27 mars dans son deuxième mois, tandis que l'armée syrienne a repris Palmyre à l'État islamique. Les États-Unis et la Russie se retrouvent autour d'une même volonté de contraindre Bachar al-Assad à accepter une issue politique au conflit – mais sans faire grand cas des souhaits des Syriens en matière de régime politique.
Incarnation depuis 2011 du nationalisme arabe et d’un projet démocratique, l’Armée syrienne libre, contrainte de se battre contre l’armée d'Assad et contre Daech, n’a cessé de perdre de l’influence. Sous les coups du régime, des Russes et des groupes djihadistes, elle perd des positions sur le champ de bataille. La trêve en cours lui permettra-t-elle de survivre ?
Moscou impose désormais sa vision du conflit : un choix entre le régime d’Assad d’un côté, et les djihadistes de l’autre. Sur le terrain, les manifestations contre le président syrien ont pourtant repris de plus belle. Et les djihadistes de l’État islamique reculent.
Les assassinats et les enlèvements de journalistes en Syrie rendent la couverture de ce conflit qui dure depuis près de cinq ans extrêmement difficile. Mohammed Abdullah et Louai Hinedi sont de ceux qui ont choisi de couvrir une page de l’Histoire, animés par l’intime conviction de leur devoir d'informer.
Les frappes aériennes qui se sont multipliées en 2015 contre les centres d’aide médicale ne sont pas des bavures à répétition. Un rapport de Médecins sans frontières montre qu’elles relèvent d’une stratégie délibérée destinée à terroriser les civils et à dissuader ceux qui s’efforcent de les aider. Ce qui constitue un crime de guerre.
Gaziantep, grande ville du sud-est de la Turquie à trente minutes de la frontière syrienne, face à Alep, est désormais la capitale des ONG qui essayent de travailler en Syrie. Alors qu'un hôpital de MSF a été bombardé lundi, le travail de terrain des humanitaires souligne les immenses lacunes de la communauté internationale. Premier volet de notre reportage.
Gaziantep, grande ville du sud-est de la Turquie proche de la frontière syrienne, est l’antichambre de la guerre. Beaucoup de responsables de l'opposition à Bachar al-Assad y vivent et se désespèrent des échecs répétés de l'Occident. « Le plus urgent est de stopper les crimes. Chassons Bachar al-Assad et Daech se dégonflera », disent-ils. Deuxième volet de notre reportage.
Moscou et Washington se sont mis d’accord pour une « trêve » afin d’apporter aux civils assiégés de l’aide humanitaire. Encore faut-il que le régime syrien et l’opposition armée l’acceptent et l'appliquent.
Alors que la guerre semble être à un tournant avec l'offensive des forces du régime syrien sur Alep, l’ancien médiateur de l’ONU pour la Syrie estime que les belligérants n’accepteront pas de négocier tant que leurs « parrains » – États-Unis, Arabie saoudite, Russie, Iran – ne seront pas d’accord pour le leur imposer. Ce qui est loin d’être le cas.
L’émissaire des Nations unies pour la Syrie a réussi à réunir à Genève, dans des pièces différentes d’un même bâtiment, les représentants du régime et de l’opposition. Mais les positions des deux camps sont si éloignées, la situation stratégique si chaotique, qu’un succès tiendrait du miracle.
Des dizaines de personnes sont mortes de faim dans les villes assiégées par diverses forces armées. Quatre villes ont pu être ravitaillées, dont Madaya, encerclée par les forces de Bachar al-Assad. Mais la polémique enfle sur cette opération au compte-gouttes et sur l'impuissance de l'ONU. 4,5 millions de Syriens vivent dans des conditions terribles dans des localités coupées du monde ou difficiles d'accès.
Depuis les attentats du 13 novembre, le gouvernement a changé le fondement légal de son intervention militaire en Syrie. Elle est désormais placée sous le régime de la « légitime défense individuelle ». En toute discrétion.