Daech vient de prendre le contrôle de Palmyre en Syrie et la coalition de groupes islamistes Jaish Al-Fatah contrôle la majorité du nord-ouest du pays. Quelles stratégies ces différents groupes armés ont-ils face au régime de Damas ? Réponses avec Lina Khatib, directrice du centre Carnegie pour le Moyen-Orient à Beyrouth.
L'armée de Bachar al-Assad doit faire face depuis quelques mois à une meilleure coordination des troupes rebelles sur le terrain, et à l'accord tacite entre la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar pour financer des groupes luttant à la fois contre le régime et l’État islamique.
Après les frappes aériennes de la coalition occidentale contre l’État islamique, Barack Obama demande au Congrès de pouvoir engager des forces spéciales américaines face aux djihadistes. Cela annonce une nouvelle stratégie de Washington et de ses alliés au Moyen-Orient. Le régime de Bachar al-Assad pourrait en être le principal bénéficiaire.
Depuis plus de trois années, la Syrie est en guerre. Tout porte à croire que le conflit va durer : la tragédie syrienne marque aussi la grande faillite de la communauté internationale et de l’ONU, incapables de produire une solution politique pour mettre fin au conflit le plus meurtrier de ce début de siècle.
Un sociologue français, Romain Huët, mène depuis deux ans une enquête de terrain sur les brigades qui combattent le régime de Bachar al-Assad. Ils ne font pas partie de l'État islamique ni du Front Al-Nosra mais constituent des petits groupes. Romain Huët nous raconte leur quotidien mais aussi les processus qui ont transformé les révolutionnaires en guerriers.
L’historien Jean-Pierre Filiu, spécialiste des mouvements djihadistes, analyse pour Mediapart le fulgurant succès des djihadistes de l'État islamique en Irak à la lumière du contexte régional. Si tous les regards sont aujourd'hui braqués sur l'Irak, pour lui « la clef de la défaite djihadiste » se trouve en réalité en Syrie où une « dynamique révolutionnaire » continue, malgré tout, d'exister.
En se faisant réélire président, Bachar al-Assad fait valoir qu'il est le meilleur rempart à la menace djihadiste dans le pays. Mais ces derniers mois, le régime a férocement réprimé tous les groupes d'activistes pacifistes pouvant représenter une alternative démocratique, misant sur la radicalisation du conflit.
Les Syriens sont appelés à voter, ce mardi, pour une parodie de scrutin présidentiel. Opposant historique au régime al-Assad, Michel Kilo revient tout juste de Washington, où il a rencontré Barack Obama et John Kerry, pour tenter de les convaincre d'intervenir. Sans succès. Il déplore l'affaiblissement de l'opposition démocratique.
Si le président syrien peut se présenter à la parodie d’élection présidentielle programmée le 3 juin, il le doit essentiellement au soutien du Hezbollah, dont l’intervention a maintenu en jeu son armée. Entretien avec Aurélie Daher, auteure du livre Hezbollah, mobilisation et pouvoir.
La journaliste Hala Kodmani et le politologue Ziad Majed publient deux ouvrages, revenant en détail sur les étapes de la révolution syrienne. Alors que Bachar al-Assad se présente à une parodie de présidentielle le 3 juin, que faire pour sortir la Syrie de cette double barbarie du régime et de l’ignorance internationale ? Entretien.
Ce webdocumentaire retrace, de l'intérieur même du pays, les années de la guerre. Depuis l'hiver 2012, Oussama, Majid et Amer, rejoints récemment par Joui, font face à la furie meurtrière de Bachar al-Assad.
Paru en décembre 2013, Pas de printemps pour la Syrie associe 30 chercheurs et journalistes qui décortiquent avec minutie chacun des aspects du conflit, et soulignent la faillite complète de la stratégie portée par les Occidentaux. Entretien avec François Burgat, co-directeur de l’ouvrage.
Le premier ministre turc tente une coopération entre la Turquie et l'Iran. Cette association résulte autant du manque d'engagement de la communauté internationale et du fiasco de la conférence de Genève que du retour de Téhéran au cœur des débats.
Pour montrer que le processus de dialogue – déjà miné par le discrédit de l'opposition en exil et l'intransigeance du régime – continue malgré tout, les membres du Conseil de sécurité sacrifient aux négociations politiques l’enjeu humanitaire.
Les djihadistes ne représenteraient que « 10 à 15 % » des combattants de la rébellion syrienne, selon le chercheur Romain Caillet. Ils sont mieux entraînés, mais le rapport de force sur le terrain est en train de changer à l'avantage des laïques et islamistes modérés.
Le village chrétien est passé ce week-end aux mains des rebelles du Front al-Nosra. Symbole du christianisme oriental, la localité, où l’on parle encore l’araméen, pourrait payer le prix de son instrumentalisation par le régime.