Si les mauvais conducteurs s’exposent à un retrait de permis, les banquiers qui ne respectent pas la loi ne sont, eux, jamais sanctionnés, sauf par des amendes dont ils se moquent, car elles ne sont pas puisées dans leur poche. Sans cesse sanctionnée, la banque Natixis en est l’illustration caricaturale. L’établissement apporte la preuve que la régulation est totalement défaillante.
Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, explique ce mardi aux grévistes qu’il n’y a plus « rien » à négocier. La veille, il a procédé à deux nominations donnant à la réorganisation de l’entreprise publique des allures de provocation. Les deux promus viennent de la finance et auront pour mission de préparer une privatisation à la découpe déjà engagée.
Après avoir été contraint de revoir sa déclaration d’intérêts, reconnaissant 13 mandats, le haut-commissaire aux retraites Jean-Claude Delevoye a décidé de partir « de sa propre initiative », selon l’Élysée. Sa position était devenue intenable en plein mouvement de contestation de la réforme voulue par le gouvernement.
Après une semaine de révélations, Jean-Paul Delevoye a rendu publique samedi une nouvelle version de sa déclaration d’intérêts. Le ministre chargé de la réforme des retraites reconnaît désormais 13 mandats. Il a aussi révisé à la hausse les revenus qu’il avait déclarés. Jusqu’à quand le gouvernement va-t-il accepter de couvrir une illégalité pouvant donner lieu à des poursuites pénales ? Sa volonté de maintenir Jean-Paul Delevoye en poste est intenable.
Un pays bloqué, un désordre général, une société une fois de plus violentée. Depuis l’été 2017, ce pouvoir est l’organisateur d’incessants troubles à l’ordre public. Sourd aux compromis comme aux demandes sociales, il impose par les violences policières et avec le soutien d’une majorité godillot un projet néolibéral. Jusqu’à quand ?
Craignant la colère du pays, l’Élysée et Matignon multiplient les réunions pour évaluer les rapports de force. Face à la rue, le pouvoir n'entend pas céder. Son entêtement soulève une question majeure : à quelles conditions le mouvement social peut-il gagner ?
Proche d’Emmanuel Macron, Sibyle Veil cherche à imposer un plan de suppression de 299 emplois à Radio France. La PDG récolte en retour une grève massive. Mediapart publie les notes de la direction qui indignent tous les personnels.
À la veille du 5 décembre, il faut se souvenir d’un des enseignements du Front populaire : c’est la vitalité de la société qui, en 1934, a fait échec à l’extrême droite et qui, en 1936, a bousculé l’inertie des dirigeants de la gauche. Dans cette quête, les voix de Simone Weil ou de George Orwell peuvent servir de guides.
Alors que la répression ne faiblit pas en Égypte, qu’un rapport d’ONG documente les abus d’une justice parallèle, la France apparaît dans une « déconnexion criante et inacceptable » à l’égard de son allié le dictateur Sissi, pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron. La diplomatie, ce n’est pas s’écraser.
Les auditions au Congrès ont prouvé s'il en était besoin la corruption de l'administration Trump, dirigée par un gang de Pieds nickelés complotistes. À ce drame télévisé s'en ajoute un autre, politique : si le président et ses affidés massacrent les faits, échafaudent des fictions parallèles, que valent les contre-pouvoirs ?