La Commission européenne a relancé, en juin dernier, les négociations pour réduire massivement l’usage des pesticides sur le continent. Alors que des États renâclent et que les lobbies s’inquiètent, Mediapart recommande aux récalcitrants (et aux autres) la lecture de l’ouvrage majeur de la pensée écologique, « Printemps silencieux », de la biologiste états-unienne Rachel Carson, réédité cette année. Soixante ans après sa parution, il n’a (malheureusement) pas pris une ride.
Pour toutes celles et ceux qui travaillent la terre, la sécheresse record que nous traversons n’est pas un simple mot. Ce sont des rendements en chute libre, des bêtes assoiffées, le constat que d’année en année, le vivant se détériore. Et avec lui, le sens de leur métier.
Trop petite pour être vue à l’œil nu, la vie du sol est pourtant nécessaire à la vie sur terre. Sans elle, pas de mammifères, pas d’oiseaux… et pas de légumes. Or les techniques de l’agriculture productiviste, en accélérant l’érosion, sont en train de tuer les sols. Une fuite en avant, alerte le biologiste.
Installée dans une vallée au pied du massif du Cantal, la famille De Vreede s’est lancée il y a une vingtaine d’années dans la production de lombricompost. Une démarche iconoclaste dans ces terres d’élevage bovin, qui trouve aujourd’hui de nombreux débouchés.
On dit de lui que c’est le premier en Languedoc à avoir compris ce qui se passait sur les sols usés par la monoculture de vignes. Depuis bientôt 30 ans, Didier Barral expérimente des techniques iconoclastes sur ses terres. À rebours des pratiques dominantes du monde viticole.
La sécheresse record de cet été 2022 impose de repenser les techniques agricoles. Certains s’y essayent déjà, comme Dorian Pastre, un jeune Tarnais adepte du « maraîchage sur sol vivant ». Une méthode sans labour et sans chimie, qui a le vent en poupe.
Un décret prévoyait d’interdire l’appellation « steak de soja » à partir du 1er octobre. Mais le Conseil d’État a validé mercredi la requête de suspension déposée par l’organisation qui défend les industriels de la filière des protéines végétales.
Le gouvernement néerlandais a décidé de réduire le nombre d’animaux d’élevage, une première. Le pays, deuxième exportateur mondial de produits agricoles, pourrait ainsi envoyer un signal fort en Europe. Mais les tenants de l’agriculture intensive ne l’entendent pas de cette oreille.
L’un des plus grands élevages porcins de France, Avel Vor, a franchi une étape décisive vers la régularisation. Mais après sept ans de péripéties judiciaires, l’ONG Splann révèle que les conclusions de l’enquête publique censées guider le choix des autorités sont largement biaisées.
À l’inverse de la France, qui reste dans une interprétation très productiviste de la PAC, la traduction allemande du cadre européen introduit de nouvelles mesures pour promouvoir l’agriculture écologique. Chargé de cette politique, le Vert Cem Özdemir est un végétarien revendiqué.
Un steak de soja n’aura plus le droit de s’appeler « steak », selon un récent décret. Les professionnels de la viande le demandaient de longue date, au nom des risques de « confusion ». La justice venait pourtant de leur donner tort, et les associations de consommateurs n’ont rien demandé.
La Commission européenne a dévoilé mercredi son projet de nouvelle directive pesticides. Objectif : réduction de moitié de l’usage de ces produits toxiques d’ici à 2030. Mais le mode de calcul et des objectifs différents selon les États membres risquent d’affaiblir l’ambition.
Début mai, au moment de la remise des diplômes dans la prestigieuse école AgroParisTech, huit jeunes ont vivement interpellé l’institution, accusée de former à des jobs « destructeurs ». La diffusion de leur discours a été virale et a suscité de nombreuses discussions dans les écoles d’agronomie. Le corps enseignant est secoué.
Une ferme cévenole en cours d’acquisition dans le Gard ; une autre achetée en Aveyron sur les contreforts du Larzac : en Occitanie, l’armée est en train de mettre la main sur des terres agricoles. La Safer, rouage de ces transactions, a pourtant pour mission d’y favoriser l’installation d’agricultrices et d’agriculteurs.
L’épidémie de grippe aviaire qui sévit depuis l’automne atteint un niveau jamais vu en France. Les autorités y répondent par des abattages massifs d’animaux et l’obligation d’enfermer les volailles. De plus en plus d’éleveurs de plein air, secteur où le virus n’a pas sévi, refusent de s’y soumettre.
Encourager l’agriculture productiviste n’est pas la bonne réponse à la crise alimentaire mondiale entraînée par la guerre en Ukraine, estime le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter. Pour ce chercheur spécialiste des systèmes alimentaires, c’est la production locale des pays du Sud qu’il faut encourager.