Les vagues de chaleur transforment les écoles en bouilloires dans certains départements. Le chantier colossal de la rénovation énergétique des bâtiments scolaires n’en est qu’à ses balbutiements.
Saisi par une association de défense des droits des musulmans, le Conseil d’État est appelé à trancher la question de l’interdiction des abayas et des qamis à l’école. Lors d’une audience, mardi, le ministère de l’éducation a récusé toute discrimination, considérant ces vêtements comme religieux « en soi ».
Les élèves musulmanes craignent de ne pas passer les grilles, les enseignants redoutent une « crispation », les chefs d’établissement semblent plutôt satisfaits de la « clarification ». Malgré l’annonce tonitruante de l’interdiction des abayas par Gabriel Attal, le flou persiste dans les classes.
La Défenseure des droits alerte sur les très nombreux enfants toujours privés d’école. Les enjeux sont connus : manque de moyens, précarité, handicap, discrimination vis-à-vis des familles étrangères et des enfants ultramarins. Un sujet qui déchaîne moins de passions que d’autres.
En publiant une vidéo rendant grâce à Martin Luther King, sans un seul enfant noir et sans évoquer une seule fois son combat contre la ségrégation raciale, le ministère de l’éducation s’attire une pluie de critiques. Ce n’est pas la première fois que la France fait preuve de mémoire sélective sur les figures des droits civiques américaines.
Machine arrière sur la réforme du bac, appel à l’union nationale pour contrer le problème des « heures perdues » : Gabriel Attal marche sur une ligne de crête pour ne pas braquer les professeurs avant la rentrée. Une partie de son plan repose cependant sur le pacte bâti par Pap Ndiaye, que beaucoup d’enseignants refusent de signer.
La chercheuse en droit public Julie Arroyo revient sur l’annonce de Gabriel Attal, qui souhaite interdire le port des abayas et des qamis dans les établissements scolaires. Cette extension de la loi de 2004 sur le voile, si elle se traduisait par une interdiction générale et absolue de ces vêtements, ne lui semble pas tenable en droit.
Le nouveau ministre de l’éducation nationale a un problème majeur : il va encore manquer beaucoup d’enseignants dans les établissements scolaires à la rentrée. Pour compenser, il propose des « modules numériques », de quoi relancer le débat sur l’illusion technologique face au manque de moyens.
Le président de la République est décidément de la vieille école. Tout à son projet de « reciviliser » une « partie de la jeunesse », il veut faire de l’éducation son « domaine réservé », en lui appliquant des recettes déjà datées.
Des personnalités politiques et universitaires de haut vol cèdent aux sirènes de l’enseignement supérieur privé. Les établissements payants surfent sur le boom de l’apprentissage et fleurissent grâce à l’argent public, en marge d’une sélection accrue à l’université. Ils accueillent désormais un quart des étudiants.
Nouveau coup de canif dans le statut, sens du métier abîmé : les réserves des enseignants face au « pacte » que leur propose le ministre de l’éducation nationale sont nombreuses. Elles pourraient même compromettre la mise en œuvre réelle du dispositif à la rentrée. Témoignages.
Comment cheminent les informations sur les atteintes à la laïcité à l’école, une fois transmises par les chefs d’établissement ? À Brest, moins de 24 heures ont été nécessaires pour qu’un incident mineur avec un lycéen musulman, dispensé d’intervenir en stage dans une église, arrive aux oreilles du renseignement territorial.
Il a été le « coup de com’ » du chef de l’État, son flanc gauche paré de tous les fantasmes, avant de finir sur la liste des éventuels remaniés. Alors que l’année scolaire s’achève, les premiers pas de l’universitaire Pap Ndiaye dans le costume de ministre montrent pourtant le cheminement d’un homme qui s’accommode fort bien du cap libéral fixé par Macron pour l’école.
Le conseil régional d’Île-de-France a voté, mercredi, pour débaptiser le lycée Angela-Davis, en Seine-Saint-Denis, et le renommer Rosa-Parks, malgré l’avis contraire émis par le ministre de l’éducation nationale.
Sarah El Haïry a annoncé vouloir, dès l’an prochain, intégrer le SNU au temps scolaire des classes de seconde. Sur la base du volontariat des élèves et des enseignants, pour le moment. Il s’agit de sauver le soldat SNU, coûte que coûte, et aux dépens des programmes, critiquent les organisations syndicales et de jeunesse.
L’école discrimine-t-elle ? Le sociologue Choukri Ben Ayed se saisit dans un nouvel ouvrage du débat en s’appuyant sur le cas des descendants de l’immigration nord-africaine. Si le propos bouscule, le livre est un vibrant plaidoyer pour un respect plein et entier du droit à l’éducation.