Ce soir, dans « À l’air libre », des enseignants parlent de leurs conditions de travail et de leurs attentes face aux nouvelles annonces du ministre de l’éducation, Pap Ndiaye.
Les jeunes sont présents dans les cortèges contre la réforme des retraites, notamment dans les villes moyennes. Mais sur les lieux d’étude, les blocages sont plus timides. La future réforme de bourses ainsi que l’envie d’en découdre des étudiants salariés pourraient changer la donne.
Depuis des mois, le ministre de l’éducation est sollicité pour savoir si une enquête a été ouverte après les révélations sur les dérives homophobes du lycée privé Stanislas. Alors qu’il affiche sa détermination à lutter contre l’homophobie à l’école, il refuse de nous répondre.
Ce lundi 13 février, Mathilde Goanec était l’invitée de « Abonnez-vous ». Elle écrit pour Mediapart sur l’éducation nationale et l’enseignement supérieur. Elle est également partie en reportage en Ukraine en décembre dernier.
Le CNRS ne voulait plus vendre une partie de son site de Meudon, estimant la proposition des promoteurs privés trop basse. Mais la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau maintient. « Une opération scandaleuse », clament les représentants des agents.
L’un des bâtiments de l’université Paris-Est Créteil est dans un tel état que 800 étudiantes de licence ont dû passer aux cours en distanciel en début d’année. La présidence renvoie la faute sur le propriétaire, sans nier ses difficultés financières.
L’enseignement privé est sur le point de devenir définitivement la chasse gardée des classes moyennes et supérieures. Pour redresser la barre, il demande surtout de nouvelles aides de l’État, en refusant les contraintes. Quelques voix minoritaires tentent de faire bouger les choses en interne.
Une semaine après l’évacuation par les forces de police d’une assemblée générale à l’université de Strasbourg, ce sont 29 étudiants du campus Condorcet près de Paris qui ont fini en garde à vue. La fébrilité quant à une possible conjonction des étudiants et des salariés contre la réforme des retraites pousse certains présidents d’université à faire appel à une aide policière très décriée.
L’annonce de la fermeture de plusieurs lycées à Paris mais également les images calamiteuses de l’état du bâti, dont la région est chargée, posent la question du bilan de la collectivité Île-de-France en matière scolaire. C’est l’heure des comptes pour Valérie Pécresse, elle qui n’a cessé de charger ses prédécesseurs de tous les maux.
L’annonce d’une heure de remédiation en français et en mathématiques au collège, assurée sur la base du « volontariat » par les professeurs des écoles, relance le débat sur la revalorisation du salaire des enseignants. En arrière-plan, l’inquiétude sur le niveau des élèves français et le retour quotidien de la sacro-sainte dictée.
L’épouse du président de la République s’est dite jeudi favorable à l’instauration de l’uniforme dans les écoles de France. Une position à rebours de celle du gouvernement, le jour même où l’Assemblée nationale a prévu d’examiner une proposition de loi sur le sujet… déposée par le Rassemblement national.
Le parcours des pédagogues Célestin et Élise Freinet, revu par l’historienne Laurence De Cock dans son ouvrage « Une journée fasciste », offre un saisissant parallèle avec les attaques menées par l’extrême droite contre l’Éducation nationale aujourd’hui. Mais aussi les égarements militants à gauche, face au chaos.
Pour faire face à la menace de coupures d’électricité cet hiver, le gouvernement a brandi une possible fermeture des écoles le matin, au coup par coup. Cette politique repose, trois ans après l’épidémie de Covid, la question de l’obligation d’instruction des enfants, un principe sans cesse attaqué.
Sophie Djigo, enseignante de philosophie en classe préparatoire à Valenciennes, a été la cible d’une campagne en ligne parce qu’elle organisait une sortie pédagogique auprès d’une association d’aide aux migrants à Calais. Dans un entretien à Mediapart, elle demande à l’Éducation nationale de « protéger les collègues ».
Malgré le retour d’une heure et demie de maths en plus au lycée promise par le ministre de l’éducation nationale, le problème soulevé par la réforme de 2019 reste entier : une partie des élèves, les filles en particulier, se détournent des mathématiques, et plus largement des filières scientifiques. Des voix s’élèvent pour dénoncer une erreur « stratégique » face aux besoins du monde économique et de la recherche.
Deux ans de Covid, des piscines fermées pour affronter la flambée des prix de l’énergie, des créneaux de nage à l’école réduits faute d’enseignants : l’apprentissage de la natation marque le pas. Savoir nager – ou non – reste un marqueur social.