Le président de la République veut soutenir financièrement les projets innovants. Mais les tenants d’une pédagogie critique sont parfois ignorés, voire combattus au sein de l’Éducation nationale. Débat sur les chausse-trappes de « l’innovation » et le risque de libéralisation du système scolaire.
Le cas de Kai Terada, enseignant non sanctionné mais muté « dans l'intérêt du service » dans les Hauts-de-Seine à la rentrée scolaire, relance le débat sur la manière dont l’Éducation nationale se jouerait du droit administratif pour déplacer les militants syndicaux les plus bruyants.
Un rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale, qui établit la trop faible efficacité de l’éducation à la sexualité, est resté un an dans les tiroirs de Jean-Michel Blanquer. Son successeur, Pap Ndiaye, semble enfin vouloir faire de cette politique publique une priorité.
Pourquoi s’intéresser (encore) aux grandes écoles, milieu resté foncièrement élitaire ? Parce que ce qu’il s’y passe influence la persistance de la « méritocratie » dans l’ensemble du système éducatif. La sociologue Annabelle Allouch a observé les « dispositifs d’ouverture sociale » lancés au milieu des années 2000, notamment à Sciences Po-Paris.
Emmanuel Macron lance une nouvelle réforme des lycées professionnels, jugés insuffisamment efficaces pour venir au secours d'un marché du travail en tension. Mis en concurrence directe avec la formation en apprentissage, l’enseignement professionnel craint de perdre ses dernières plumes dans la bataille.
Une semaine après leurs débuts, l’heure est aux premiers constats pour les nouveaux titulaires. Entre affectation à la dernière minute, conditions de travail dégradées et bas salaires : la rentrée est synonyme, pour nombre d’entre eux, d’improvisation et de désillusion.
Des efforts gigantesques ont été déployés pour assurer la rentrée 2022, mais les problèmes demeurent dans de très nombreux établissements scolaires, y compris ceux accueillant des élèves fragiles socialement. Les syndicats, face à des viviers d’enseignants déjà vides, craignent que la suite de l’année ne soit plus périlleuse encore.
En dépit de la loi, des mairies refusent d’inscrire à l’école des enfants vivant en bidonvilles, squats ou hôtels sociaux. Des familles ont donc décidé de mener des actions en justice contre des mairies de Seine-Saint-Denis, le rectorat et la préfecture. Mercredi, un collectif de mères a organisé la « classe des refusés d’école » devant le tribunal administratif de Montreuil.
Les refus d’instruction en famille sont nombreux depuis l’adoption de la loi Séparatisme en 2021. Et pour cause : elle a transformé un régime déclaratif en système d’autorisations préalables. Recours, désobéissances civiles : des familles racontent leur bataille.
Oui, l’inclusion scolaire progresse en France, même si la scolarité s’apparente souvent à un planning en gruyère, faute de personnel adéquat. Des enfants, en attente depuis des années d’une place dans des structures adaptées, restent carrément privés d’école, et ne feront donc pas leur rentrée, jeudi 1er septembre.
Malgré les mesures annoncées par le ministre de l’éducation nationale pour pallier le manque de personnel et un recours accru aux contractuels, la rentrée scolaire s’annonce plutôt chaotique. La revalorisation salariale très attendue du corps enseignant reste floue, repoussée à 2023, et ne sera pas sans conditions.
Éducation et enseignement supérieur — Note de veille
Manque de reconnaissance, salaire pas à la hauteur : les enseignants n’en peuvent plus et les étudiants délaissent de plus en plus cette voie. Ce sont presque quatre mille postes qui n’ont pas trouvé preneur en 2022, faisant planer la crainte d’enseignants fantômes à la rentrée.
Mi-juillet, presque 100 000 jeunes, bac en poche, n’avaient aucune perspective d’études. Combien en reste-t-il à moins de trois semaines de la rentrée universitaire ? Le ministère reste muet, tandis que syndicats étudiants et enseignants dénoncent la misère de l'enseignement supérieur.
Un professeur de technologie, alors en poste dans un collège de l’île, a écopé d’un mois de prison avec sursis pour des gestes violents à l’encontre d’élèves. L’institution n’a jamais jugé bon de le suspendre, même après le jugement. À l’inverse, l’enseignant qui a lancé l’alerte a fait l’objet d’un rapport pour « manque de loyauté ».
Formations sans diplôme à la clé, cours sans prof, allusions sexuelles… À Vichy, des étudiants et anciens personnels dénoncent depuis deux ans et demi les pratiques de l’institut IMCS, spécialisé dans la formation en alternance. Une enquête préliminaire est en cours depuis deux ans.
Lors d’une session du Service national universel, plus d’une centaine d’adolescents ont subi une punition collective par une session de pompes dans la nuit. Le rectorat de Strasbourg a réagi dès le lendemain en suspendant l’un des responsables, l’autre a démissionné.