En avant-première, Mediapart décrypte la réforme concoctée par un député socialiste pour « rénover » les lois sur l'argent des partis et des campagnes, soutenue par le PS. En pleines affaires Bygmalion ou FN, ce serait un progrès. Encore trop mince.
Dans l'affaire « Sarkozy 2012 », l'enquête s'élargit au-delà de Bygmalion, sur la piste d'autres dépenses cachées. Une facture d'Agence Publics, co-organisatrice du meeting géant de Villepinte, a disparu du compte du candidat. Mediapart a mis la main sur cette facture à 1,5 million d'euros.
Devant le tribunal correctionnel, Claude Guéant peine à justifier les compléments de revenus qu'il s'était octroyés quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004. Vendredi, il a expliqué qu'il devait, par exemple, rémunérer des informateurs corses, et que cela avait un prix. Le tribunal en est resté interloqué.
Après une fructueuse conférence de consensus, la coordination des quartiers populaires continue de mobiliser autour de l’idée d’un “fonds pour la démocratie d’initiative citoyenne” abondé par un prélèvement sur le financement de la vie politique. Et mise sur la présidentielle de 2017 pour se faire entendre.
Mediapart s'est procuré le contrat de prêt confidentiel de 500 000 euros signé entre l'UMP et l'industriel Jean-Pierre Savare, soucieux de soutenir Nicolas Sarkozy. Les clauses sont ultra généreuses : pas de remboursement pendant plus de quatre ans, avec un taux d'intérêt minime de 0,536 %. Le trésorier du PS pointe un « contournement de la loi ». L'ex-trésorier d’Eva Joly veut vérifier qu'il ne s'agit pas d'« un don détourné ».
Mediapart a pu consulter les opérations de contrôle menées sur le compte de campagne truqué de Nicolas Sarkozy en 2012. Jusqu'ici, ce travail d'instruction était resté au secret. Ces documents révèlent le manque de moyens d'investigation des « vérificateurs », qui ont raté les fausses factures de Bygmalion.
Outre son rendez-vous contesté avec Jean-Pierre Jouyet, François Fillon se voit aussi reprocher d'avoir instrumentalisé les commissaires aux comptes de l'UMP. Ce sont eux, en saisissant la justice en juin 2014, qui ont déclenché « l’affaire des pénalités » visant Nicolas Sarkozy. En France, les commissaires aux comptes peuvent-ils contrôler les partis politiques en toute indépendance ?
Après trois ans de combats judiciaires, Mediapart a obtenu, vendredi 27 mars, devant le conseil d’État que le contrôle des comptes de campagne électorale se fasse désormais à ciel ouvert, et que cesse le secret qui règne sur les opérations de vérification. Quel que soit le candidat, ou l'élection, les citoyens auront le droit de savoir.
Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et prestataire principal du FN avec sa société Riwal, a été mis en examen le 23 janvier pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de bien social » et « blanchiment d’abus de bien social », après une garde à vue de 48 heures, révèle Le Monde ce jeudi.
François Hollande a reçu mercredi un rapport de Jean-Louis Nadal, président de la HATVP, sur l'exemplarité des élus. Le chef de l’État pourrait s'en inspirer pour lancer une nouvelle étape de la moralisation de la vie publique, un an après les « lois Cahuzac ». Parmi les recommandations : un certificat fiscal pour les parlementaires ou un contrôle de la Cour des comptes sur les plus gros partis.
Dans un rapport remis à François Hollande mercredi matin, le président de la Haute autorité pour la transparence, Jean-Louis Nadal, recommande de vérifier en amont de la nomination des ministres leur conformité avec le fisc, de prévoir un certificat fiscal pour les candidats à l'Assemblée ou au Sénat, ou bien encore de confier à la Cour des comptes la certification des comptes de certains partis politiques.
À l'occasion de la publication des comptes des partis pour l'année 2013, on découvre que les commissaires aux comptes des Amis de Nicolas Sarkozy, l'un des partis de poche de l'ancien président, ont émis des « réserves » lors de la certification. Ils ont visiblement eu du mal à contrôler certaines pièces.
À la suite de la mise en ligne, le 29 novembre, de notre article « La Russie au secours du FN : deux millions d’euros aussi pour Jean-Marine Le Pen », nous avons recu le 19 décembre, via ses avocats, un droit de réponse de Yuri Kudimov. Nous le publions dans son intégralité.
Outre les cantonales de 2011 et les législatives de 2012, l’information judiciaire qui vise le micro-parti de Marine Le Pen a été élargie à la campagne présidentielle de la présidente du FN. L'enquête porte sur le système de prêts accordés aux candidats FN et de vente de kits de campagne. D’après nos informations, des conventions de prêt pourraient avoir été falsifiées ou antidatées.
L'élection au Sénat de Dominique Estrosi-Sassone (UMP), l’ex-épouse du député et maire de Nice, Christian Estrosi, est contestée devant le Conseil constitutionnel par une requête en annulation déposée par un opposant. Sondage, festin, manifestation... Plongée dans d'étranges financements électoraux.
Parallèlement à l’emprunt par le FN de 9 millions d’euros, l’association de financement présidée par Jean-Marie Le Pen a reçu, en avril 2014, deux millions d’euros d’une société chypriote qui aurait été détenue par Yuri Kudimov, un ancien du KGB reconverti dans la banque d’État russe VEB Capital. L’argent a été envoyé depuis un compte suisse. Le Pen affirme qu’il s’agit d’un prêt.