Face à l’imaginaire apocalyptique, où trouver des espaces pour reconstruire une politique qui ne soit ni épouvantée ni épouvantable, et ainsi éviter l’apathie et le déni face aux menaces écologiques et climatiques ?
À la fin d’une année marquée par la visibilité accrue de la catastrophe climatique et l’évocation d’un Armageddon par le président de la première puissance mondiale, peut-on croire aux « meilleurs vœux » que l’on s’adresse pour 2023 ? Autrement dit, pourquoi les pensées de la catastrophe paraissent-elles ne plus guère percuter ?
Journaliste et militante antiraciste, Sihame Assbague a observé l’évolution de sa fiche Wikipédia. Elle décide alors d’enquêter sur le fonctionnement de l’encyclopédie dont les mots d’ordre sont liberté, autogestion, transparence et neutralité.
L’historien Antoine Lilti rappelle la diversité et les ambivalences des philosophes critiques du XVIIIe siècle. Ceux-ci se sont efforcés de penser la condition universelle de l’humanité, l’interdépendance des différentes parties du monde et la démocratisation d’un espace public naissant. Des questions toujours brûlantes.
Dans les années 1960 et 1970, la France a recruté 80 000 Marocains pour travailler à bas coût dans les mines du Nord et de la Lorraine. La sociologue Mariame Tighanimine, fille d’un de ces mineurs, et la journaliste Ariane Chemin braquent les projecteurs sur cette histoire absente des manuels scolaires.
Dans un livre qui veut renouveler l’historiographie de la colonisation, l’historien David Todd explore les formes oubliées de l’Empire français au XIXe siècle et bat en brèche l’opposition canonique entre les répertoires impériaux français et britanniques.
L’historien Olivier Forlin insiste sur le décalage entre les avancées de la recherche sur le passé fasciste italien et leur négligence ou leur instrumentalisation dans le champ politique. Les années 1990 ont été particulièrement cruciales dans la banalisation du régime de Mussolini.
Après la marche sur Rome, Mussolini a transformé son mouvement en régime. Cette dictature de parti unique a fonctionné à la répression, mais pas seulement. Pendant un temps, il a été capable de créer les conditions d’un relatif consensus, au moins passif, au sein des masses italiennes.
Entre le 28 et le 31 octobre 1922, un mouvement insurrectionnel fasciste menace la capitale du royaume italien, et conduit le souverain à donner les clés du pouvoir à Mussolini. Récit de ce qui a rendu ces journées possibles.
La théologie peut-elle sauver une planète mal en point et une humanité en sursis ? Éléments de réponse avec l’économiste et prêtre jésuite Gaël Giraud.
Qui écrit la guerre, comment et à quel moment ? Sous l’ombre portée du conflit en Ukraine, les historiens Stéphane Audoin-Rouzeau, Jean-Pierre Filiu et la commissaire d’exposition Guilda Chahverdi, spécialiste de l’Afghanistan, échangent sur le sujet.
Le penseur, mondialement connu, est décédé dimanche 9 octobre. Mediapart republie l’entretien qu'il nous avait accordé à l’occasion de la présidentielle, et à propos de la « classe écologique » dont il prédisait l’hégémonie.
Ancien directeur de recherche au CNRS, Michel Pinçon, qui était surtout connu pour ses travaux sur les catégories les plus riches de la population, est mort le 26 septembre. En 2010, avec sa femme Monique Pinçon-Charlot, il nous avait fait visiter Chantilly et ses lieux symboliques.
Le philosophe Jean-Fabien Spitz publie une réflexion sur le détournement de l’idée républicaine par les défenseurs d’un ordre marchand inique. Selon lui, le véritable objectif d’une République devrait être d’assurer à chacun la maîtrise de sa propre existence.
La publication dans un hors-série du « Figaro » d’un entretien-fleuve avec l’essayiste d’extrême droite Pío Moa, pour qui les gauches sont entièrement responsables du déclenchement de la guerre civile en Espagne en 1936, suscite l’indignation de nombreux historiens. Retour sur une entreprise de « falsification ».
Exilée lituanienne et féministe anarchiste à l’origine des premières communautés libertaires en France, Sophie Zaïkowska (1874-1939) a aussi été une pionnière du végétarisme qui, selon elle, libère l’humain de l’exploitation des travailleurs et des animaux. Sa pensée radicale réinsuffle du communisme autour de la question alimentaire.