Entretien avec les historiens Myriam Cottias et Paulin Ismard. Ils décrivent la façon dont la modernité et les sociétés occidentales restent marquées par la traite esclavagiste, en dépit des abolitions. D’où des demandes de réparation et des combats encore en cours contre les nouvelles formes de travail forcé.
Un essai cosigné par Françoise Vergès revient sur trois monuments problématiques de l’Est parisien, à la gloire de l’Empire français, et se demande comment répondre à « la violence coloniale dans l’espace public ».
Alors que le « travail » demeure central pour les individus et les sociétés, le sens, la valeur et les significations de celui-ci nous échappent de plus en plus. Entretien avec la sociologue Marie-Anne Dujarier.
« Pardon » aux harkis, propos sur la « nation algérienne »… L’écrivaine Alice Zeniter, autrice de « L’Art de perdre », roman sur l’histoire d’une famille de harkis, porte un regard critique sur les initiatives et gestes mémoriaux de Macron à propos de l’Algérie. Entretien vidéo.
Avec « Radicales et fluides », la directrice de recherche délivre une enquête fouillée sur les mobilisations contemporaines pour l’émancipation et la justice. La chercheuse constate une attention plus grande portée à la parole des premiers concernés et une stratégie d’alliances tous azimuts.
Projection de nombreux fantasmes réactionnaires, la pensée « woke », ou « wokisme », s’est fait une petite place dans le débat public, à l’heure d’une pré-campagne présidentielle marquée par les discours d’extrême droite. Les termes sont aussi apparus dans la bouche d’un ministre de Macron ou d’un responsable socialiste.
Alban Bensa ne se sentait jamais aussi heureux que lorsqu’il n’était pas chez lui ; ce déplacement, loin d’être un exotisme, s’accompagnait d’une conscience aiguë des rapports de pouvoir et des hiérarchies entre les récits produites par l’histoire. L’anthropologue, disparu le 10 octobre, a longtemps travaillé en Nouvelle-Calédonie, où il s’était pleinement engagé pour l’indépendance et les droits du peuple kanak.
Soixante ans après le massacre du 17 octobre 1961, où en est-on de la reconnaissance par l’État français de ses responsabilités ? Mediapart fait le point avec la journaliste Samia Messaoudi, fille d’un manifestant, et l’historien Fabrice Riceputi.
Les réactions de la gauche intellectuelle au duel entre Zemmour le polémiste identitaire et Mélenchon le chef de file des Insoumis mettent en lumière un monde des idées désemparé par l’extension des domaines de l’extrême droite.
Avec « Les Mondes de l’esclavage », une cinquantaine d’universitaires documentent la diversité de l’esclavage, de la Préhistoire à nos jours. « Le passé esclavagiste n’est pas une autre histoire, et ce n’est pas une histoire des autres », préviennent-ils.
À l’occasion de la parution d’une somme de référence sur l’histoire des esclavages, entretien avec l’une des coordinatrices de l’ouvrage, l’historienne Cécile Vidal : « L’esclavage est très fréquemment sexuel ou conjugal, sur la très longue durée. »
Un autre monde est-il encore possible, sinon en pire ? Vingt ans après le 11-Septembre, le slogan altermondialiste peut-il résonner avec la force et la conviction qu’il possédait au début du contre-sommet de Gênes, en juillet de cette même année 2001 ?
Dans son dernier ouvrage paru en allemand en juillet, le sociologue de l’économie Wolfgang Streeck explore les blocages du monde post-néolibéral. Pour lui, l’alternative se situe entre une mondialisation de plus en plus autoritaire et un ensemble confédéral de petites démocraties.
Des cigarettes aux civelles, le massif pyrénéen est un espace de contrebande. Mais surtout de circulation, d’échanges et d’auto-organisation entre les habitants des deux versants. Le tracé définitif de la frontière franco-espagnole, au XIXe siècle, n’a pas altéré cette réalité qui demeure vivace.
Dans les années 1950, les flambées de polio se multiplient. Deux chercheurs américains inventent des vaccins. En pleine guerre froide, l’un d’eux noue des liens avec l’URSS pour tenter une lutte mondiale contre le virus.
Du « Grand Jeu » à la « guerre globale contre le terrorisme » en passant par la guerre froide, l’Afghanistan s’est révélé le tombeau des Empires. Britanniques, Soviétiques et Américains ont buté sur cette réalité humiliante.