Moindre prise en charge par l’État du chômage partiel à compter du 1er juin, projets de licenciements en cascade, recours facilité aux CDD et à l’intérim... laissent craindre un choc historique pour le monde du travail, et notamment les plus précaires.
Saisi par la CGT, le tribunal du Havre a ordonné le 7 mai au constructeur d’interrompre la production de son usine. Les règles d’évaluation des risques et de consultation n’ont pas été respectées. Les réactions politiques et syndicales en disent long.
Le 11 mai, des millions de Français ayant quitté leurs bureaux, leurs commerces et leurs ateliers mi-mars devraient reprendre le chemin du travail. De nombreuses inconnues restent encore à lever. Là où le travail a déjà repris, les négociations ont été serrées.
Début avril, le consul d’Espagne à Bayonne a mis à la porte de sa résidence un couple d’employés ukrainiens fraîchement retraités, après être allé chercher, malgré les règles de confinement, leurs remplaçants philippins en Espagne.
Emmanuel Macron a lancé plusieurs pistes pour répondre à l’inquiétude de dizaines de milliers d’intermittents qui doivent renouveler leurs droits chaque année. En avril, nous avions fait le point sur la situation du secteur dans l’émission « À l’air libre ».
Le 15 mars, tous les restaurants et cafés de France ont fermé. Ils ne rouvriront pas avant juin, au mieux. Malgré les aides de l’État, de très nombreux gérants craignent de mettre la clé sous la porte, avant ou après la reprise. Témoignages.
Postière, médecin, caissière, infirmier, assistante maternelle, danseuse, professeure, contractuel dans la fonction publique s’interrogent elles et eux aussi sur « le monde d’après ».
En mars, 246 100 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi. C’est le plus mauvais mois enregistré depuis 1996. Et la situation devrait empirer, car le chômage partiel, déployé pour un salarié sur deux, ne protégera les emplois que temporairement.
La cour d’appel de Versailles a jugé que le géant du commerce en ligne n’a pas bien évalué les risques visant ses salariés en raison du coronavirus. Si les entrepôts rouvrent, ils devront se limiter, quelques jours au moins, à une activité restreinte.
Muriel Pénicaud se félicite de protéger les chômeurs avec une série de mesures d’urgence. Mais la ministre du travail refuse de suspendre le premier volet de la réforme de l’assurance-chômage qui durcit les conditions pour bénéficier d’allocations. Des dizaines de milliers de vies se retrouvent plombées en plein confinement.
La crise qui couvait entre les inspecteurs du travail et leur tutelle éclate après la mise à pied d’un agent dans la Marne. Accusé par plusieurs syndicats de pressions en faveur de l’activité économique, le ministère du travail assume ses « instructions ».
Malgré le désaccord de l’enseigne, plusieurs associations marseillaises, accompagnées d’anciens salariés du McDonald’s Saint-Barthélemy, se servent des locaux vides pour entreposer la nourriture avant de la distribuer aux plus démunis.
La juge des référés de Lille a imposé à une association d’aide à domicile de muscler sérieusement les mesures de prévention contre le Covid-19. Une décision qui intervient alors que les tensions sont fortes entre l’inspection du travail et sa hiérarchie.
Alors que l’entreprise assure tout mettre en œuvre pour protéger ses salariés face à l’épidémie, l’administration l’a mise en demeure de revoir ses procédures dans quatre de ses six entrepôts. Et plusieurs procès intentés par des syndicats se profilent.
Le 14 mars, le premier ministre a annoncé la fermeture des commerces non essentiels. Les restaurants sont les premiers concernés, mais la vente à emporter et la livraison restent autorisées. Une brèche dans laquelle une poignée de McDonald’s se sont engouffrés, mettant en danger clients et salariés.
Les ouvriers des entrepôts sont parmi les plus exposés au Covid-19. Continuant à travailler dans des conditions bien éloignées des recommandations sanitaires, ils font transiter des milliers de tonnes de marchandises. Entretien avec le sociologue David Gaborieau.