Manifestations sous haute surveillance ce mardi, pour la onzième manifestation contre la loi sur le travail. Alors que le texte a été largement modifié par le Sénat et retourne à l'Assemblée le 5 juillet, le nombre de manifestants reste globalement stable: 15 000 à Paris et 65 000 dans toute la France selon la police, 55 000 et 200 000 selon les syndicats.> Loi sur le travail: notre dossier
Alors qu'une nouvelle manifestation est prévue ce mardi 28 juin contre la loi sur le travail, que le Sénat doit voter dans une version “hard” mettant fin aux 35 heures, « Espace de travail », l'émission sociale de Mediapart, s'intéresse à la réduction du temps de travail, que la sociologue Dominique Méda et l'économiste Pierre Larrouturou entendent remettre au cœur du débat public.
20 000 personnes ont participé, dans le calme et sous haute surveillance, à la manifestation parisienne, selon la préfecture – 60 000 selon FO et la CGT. Au moins 95 personnes ont été interpellées à Paris en marge du cortège. En province, de nombreux rassemblements ont eu lieu. Mediapart fait le point en direct.
Interdite avant une volte-face gouvernementale dans la confusion, la manifestation contre la loi sur le travail à l'initiative de sept syndicats aura bien lieu ce jeudi. Mais elle a été transformée en rassemblement quasi statique, autour de la Bastille et du bassin de l'Arsenal.
Folle matinée ce mercredi : le préfet de police annonce l'interdiction de la manifestation contre la loi sur le travail prévue jeudi par les syndicats. Devant le tollé provoqué, il est maintenant question d'une mini-manif sur un parcours très bref autour de la place de la Bastille. Une interdiction pure et simple serait quasiment une première depuis 1962 et les neuf morts du métro Charonne.
La « rigidité » du marché du travail entraîne une augmentation du chômage, les syndicats sont mauvais pour l’économie, l’inflation est l’ennemi principal à combattre, l’austérité n’a que peu de conséquences néfastes… Ces idées sont fausses, et le débat économique l'a démontré depuis longtemps. Pourtant, ces idées qui refusent de mourir hantent toujours les discours. Même quand ceux qui ont contribué à les propager les récusent.
Pour la première fois depuis 1982, les représentants des salariés et des employeurs n'ont pas réussi à tomber d'accord pour établir de nouvelles règles d'indemnisation pour les chômeurs. Le gouvernement a donc repris la main et prolongé les règles actuelles, qui devaient s'éteindre le 30 juin. Tant pis pour les 800 millions d'économies qu'il attendait.
Trois jours après la plus importante mobilisation depuis trois mois, la CGT était reçue ce vendredi par la ministre du travail. Le rendez-vous n'a fait que confirmer « les désaccords profonds » entre eux, selon le secrétaire de la CGT Philippe Martinez.
Contrairement au discours du gouvernement sur l'essoufflement du mouvement social, la manifestation du mardi 14 juin n'a pas été le baroud d’honneur annoncé d’une CGT marginalisée. C’est au contraire la plus forte mobilisation depuis le début du mouvement.
La CGT, FO et Solidaires revendiquent un million de manifestants à Paris contre la loi sur le travail. Les policiers en ont compté entre 75 000 et 80 000. Quinze personnes ont été interpellées lors de la manifestation, selon un bilan de la préfecture de police.
En juillet 2015, le Conseil européen adopte ses recommandations pour la France, mise sous surveillance pour déficits excessifs. Il y préconise de favoriser les accords d’entreprise par rapport aux accords de branche. Pour de nombreux observateurs, ces recommandations sont le préambule à la loi El Khomri.
Les violences policières lors des manifestations contre la loi sur le travail s'inscrivent dans un cycle plus large de régression démocratique qui affecte toutes les libertés fondamentales. Cette régression est la conséquence directe de la victoire du néolibéralisme. Un néolibéralisme qui ne se contente pas de limiter les contre-pouvoirs mais désactive et rend caduc le projet politique même de la démocratie. Il est l'explication de l’échec démocratique du quinquennat de François Hollande.
Le gouvernement voudrait en finir avec les grèves à l'heure où l'Euro de football commence. Mais la tension sociale ne faiblit pas. La grève dure à la SNCF, dans le traitement des ordures et elle commence à Air France.
Les cheminées du plus grand incinérateur d'Europe, à Ivry-sur-Seine, ne fument plus. La CGT bloque le site depuis dix jours pour protester contre la loi sur le travail. D'autres centres en Ile-de-France, à Fos-sur-Mer et en Ariège, suivent le mouvement.
Tout en refusant de manifester, la CFE-CGC, le syndicat des cadres, rejoint le camp des opposants fermes et définitifs à la loi sur le travail. Entretien avec son nouveau président, François Hommeril, beaucoup plus tranché que sa prédécesseure, Carole Couvert.
Les grèves persistent dans les raffineries, dans les ports et docks, l’énergie. Elles ont gagné lundi un autre secteur tout aussi stratégique que le pétrole, le traitement des ordures. Le point après les mobilisations de jeudi.