47 ans. À la création de Mediapart, j'ai d’abord suivi le Parlement, puis j’ai rejoint le service Enquêtes. Mes sujets de prédilection pendant des années : l'argent des élus et des partis, la corruption, la transparence, les conflits d'intérêts... De 2018 à 2019, je me suis consacrée à des sujets sur les migrations. Puis j’ai intégré la direction éditoriale élargie, de 2019 à 2023, comme responsable du pôle Société. Désormais, je me penche sur les droits des enfants et les violences qui leur sont faites.
Pour m’écrire : mathilde.mathieu@mediapart.fr
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
La Haute Autorité pour la transparence a saisi le parquet de Paris, vendredi 17 avril, du cas de Dominique Tian, soupçonné de déclaration de patrimoine mensongère. Ce député UMP a dissimulé un compte en Suisse. À Mediapart, l'élu affirme qu'il détenait environ 1,5 million d'euros, rapatriés en France en 2014.
Le principal conseiller du groupe UMP du Sénat a empoché en décembre dernier une indemnité de départ de 173 000 euros, avant d'être illico recasé quelques bureaux plus loin, au service de Gérard Larcher. Les réserves du groupe UMP dépasseraient les 5 millions d'euros.
D’après un décompte de Mediapart, vingt-cinq proches de Nicolas Sarkozy sont aujourd’hui dans les filets de la justice pour des soupçons de délits financiers. Un vrai système.
Vendredi 3 avril, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a saisi le parquet national financier du cas du sénateur centriste Aymeri de Montesquiou, soupçonné de déclarations de patrimoine mensongères.
Le maire UMP de Tarbes, Gérard Trémège, a été mis en examen jeudi 2 avril pour « prise illégale d’intérêts, favoritisme et trafic d'influence passif », dans un dossier dont Mediapart a révélé les dessous en février dernier. Sa compagne, en particulier, avait racheté un bien municipal à un prix imbattable.
Nicolas Sarkozy est sorti du bureau des juges, mercredi 1er avril, sans mise en examen. Mais il se retrouve placé sous le statut de « témoin assisté » dans l'affaire dite des « pénalités », où l'ex-trésorière du parti et Jean-François Copé sont, eux, mis en examen. En 2013, après le rejet de son compte de campagne, il avait fait payer par l'UMP ses propres sanctions financières.
Après trois ans de combats judiciaires, Mediapart a obtenu, vendredi 27 mars, devant le conseil d’État que le contrôle des comptes de campagne électorale se fasse désormais à ciel ouvert, et que cesse le secret qui règne sur les opérations de vérification. Quel que soit le candidat, ou l'élection, les citoyens auront le droit de savoir.
Les juges viennent de mettre au jour un document qui confirme l’implication de l'avocat Arnaud Claude dans des montages offshore au centre d’un vaste système de corruption, de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. L'avocat, toujours associé avec l'ancien chef de l'État, assurait jusqu'ici que les accusations n'étaient « confortées par aucun élément matériel ». Révélations.
C'est une nouvelle affaire Balkany. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre sur des soupçons de « favoritisme », qui menacent directement Isabelle Balkany. La chambre régionale des comptes d’Île-de-France suspecte l'élue d'avoir faussé un marché à 40 millions d’euros, portant sur la reconstruction et l’entretien d’un collège dans les Hauts-de-Seine. Le nom de Nicolas Sarkozy est cité dans le dossier.
Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé à l'unanimité de lever l'immunité parlementaire de Patrick Balkany, député UMP et maire de Levallois. Les juges ont adressé au bureau une synthèse de leurs investigations, que Mediapart s'est procurée. De Marrakech à Saint-Martin, ils passent en revue les diverses villas occupées par les Balkany et leurs montages offshore.
D'après nos informations, le parquet national financier a classé l'enquête préliminaire qui visait le financement d'un meeting de Nicolas Sarkozy à Toulon pendant la présidentielle de 2012, pourtant jugé « irrégulier » par le conseil constitutionnel. L’infraction de « détournements de fonds publics » n'est pas caractérisée.
Après deux ans de réflexion, l’Assemblée nationale a enfin dévoilé son plan, censé éviter le détournement par certains députés de leur indemnité de frais de mandat. Aucun véritable contrôle n’est instauré. Une occasion ratée.
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Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Et de trois. Une fois de plus, Patrick Balkany et son ancien bras-droit, Jean-Pierre Aubry, tous les deux mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » (entre autres) et soumis à un strict contrôle judiciaire qui leur interdit de se rencontrer, se retrouvent au même moment, au même endroit, sur la même photo. Par hasard, sans aucun doute.
Pour Pièces à conviction, le journaliste Stéphane Girard a fait le reportage que Mediapart aurait dû réaliser depuis cinq ans. Consacrée aux abus dans les coulisses de l’Assemblée nationale, son enquête, diffusée ce mercredi à 23h10 sur France 3, nous embarque à Londres pour une plongée dans le (contre)-modèle britannique.
Voilà déjà une semaine que le député UMP Dominique Tian a reconnu publiquement, contraint et forcé, avoir planqué un compte en Suisse pendant des années. Voilà déjà une semaine que ce pourfendeur patenté de la fraude sociale (celle des autres, celle des « gagne-petit » qui grugent le RSA ou les allocs) a confessé avoir soustrait plus de 1,5 million d’euros au fisc français, avant de profiter d’une circulaire indulgente pour rapatrier discrètement ses billes en 2014. Et rien ne se passe ou presque.
Mediapart ne lâchera rien. Les citoyens ont le droit de savoir comment le financement des campagnes électorales est contrôlé en France. Avec quelle ardeur, quelle légèreté ou quel aveuglement. Alors que les révélations se multiplient sur les trucages opérés lors de diverses présidentielles, les documents relatifs aux instructions menées par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) sont toujours tenus au secret. En ce vendredi 13 mars, les choses pourraient basculer.
La fortune les abandonne. Hier, Patrick Balkany (mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») et son bras-droit Jean-Pierre Aubry (mis en examen pour « complicité de corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») ont manqué de chance : ils ont été repérés discutant devant L’Anjou, un restaurant de Levallois-Perret, alors que le contrôle judiciaire auquel est soumis le second lui interdit de rencontrer le premier –précisément pour éviter qu’ils n’échangent sur l’information judiciaire en cours, menée par les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon.