Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
L’IGPN présentait, le 20 juillet, son rapport annuel d’activité. Rituel censé démontrer la transparence de l’institution. Néanmoins, les chiffres sont têtus et révèlent à nouveau les limites de ce service d’enquête.
Un jeune homme de 22 ans a eu sa main arrachée à la suite de l’intervention des gendarmes le 18 juin dernier, qui ont massivement tiré des grenades, notamment des GM2L. Il porte plainte, ce mardi 20 juillet, contre les gendarmes pour « violences volontaires avec armes » et pour « non-assistance à personne en danger ». Comme nous l’avions révélé, les pompiers, appelés à plusieurs reprises, n’ont pu intervenir.
Plus de deux ans après la mort de Steve Maia Caniço, à la suite d’une intervention de police au bord de la Loire, le commissaire Grégoire Chassaing, qui en était chargé, a été mis en examen pour « homicide involontaire ».
Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête préliminaire visant des policiers à la suite de violences commises, le 8 juin, à l’encontre de familles réunies pour une veillée funéraire. Vingt habitants ont déposé plainte pour « violences volontaires » et « mise en danger de la vie d’autrui ».
Le 27 janvier, des professeurs de médecine belges avaient conclu que les pratiques d’interpellation des gendarmes avaient contribué au décès d’Adama Traoré le 19 juillet 2016. Pour autant, les juges d'instruction les sollicitent pour une nouvelle expertise.
Trois gendarmes ont été décorés pour avoir participé à l’interpellation d’Adama Traoré, au cours de laquelle il est décédé le 16 juillet 2016. « Cette décoration déshonore toute l’institution de la gendarmerie nationale », dénonce l’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou.
Le parquet de Créteil vient d’ouvrir une information judiciaire visant les policiers chargés de l’enquête de l’attaque de Viry-Châtillon en 2016. Cette information fait suite aux plaintes de cinq avocats qui ont dénoncé les faux procès-verbaux ayant conduit des innocents en prison, comme l’avait révélé Mediapart.
Une directive du cabinet du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, restreint, depuis le 1er juillet, l’usage de la grenade assourdissante et lacrymogène, la GM2L, en raison d’une défaillance. Pour autant, le ministère n’en interdit pas le recours.
Les comptes-rendus de la gendarmerie sur les opérations de Redon, obtenus par Mediapart, attestent du fait qu’une antenne du GIGN a participé à la destruction du matériel prévu pour la free party. Ils révèlent que des agents du service des renseignements, infiltrés parmi les teufeurs, ont informé en temps réel leur hiérarchie de l’état du jeune homme qui a perdu sa main, sans qu’aucune décision ne soit prise pour lui porter secours.
Mutilé le 24 novembre 2018, lors de la deuxième journée de mobilisation des « gilets jaunes », cet homme de 24 ans s’est vu accorder une indemnisation provisoire de 30 000 euros. Une décision rare, alors que l’instruction est toujours en cours.
Mediapart a pu consulter la plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » déposée par l’association Henri Pézerat, la CGT et deux familles dont les enfants ont présenté des taux de plomb dans le sang anormalement élevés. « Nous espérons qu'elle brisera l’impunité des employeurs et des pouvoirs publics dans le non-respect des règles de prévention », déclare la scientifique Annie Thébaud-Mony.
Lors de la free party organisée à Redon les 18 et 19 juin, les gendarmes ont gravement blessé des teufeurs, dont un a eu la main arrachée par une grenade. Les pompiers, qui auraient pu intervenir pour secourir des jeunes dans un état sanitaire dramatique, en ont été empêchés par la préfecture.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Lors d’un reportage sur les violences policières à Grenoble, un policier a perdu son sang-froid et m’a mise en joue ainsi que deux confrères, avec son lanceur de balle de défense (LBD). La scène a été enregistrée.