À contresens de l’urgence climatique, le texte adopté ce matin par l’Assemblée nationale prévoit la relance d’une centrale à charbon et l’installation au Havre d’un terminal pour importer du gaz de schiste. L’État vient en prime de signer, sous l’égide de Total, un accord avec les Émirats arabes unis pour se fournir en diesel.
Les transports représentent 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France : deux tiers pour les personnes, un tiers pour les marchandises. Pour réduire cette pollution, miser sur la technologie ne suffit plus, explique le chercheur Aurélien Bigo. Il faut que nos habitudes changent radicalement.
Les incendies dans la forêt landaise ont provoqué un spectaculaire pic de pollution aux particules à Bordeaux dans la nuit du 19 au 20 juillet. Les polluants ont voyagé jusqu’à Paris, où ils se sont ajoutés à une concentration très importante d’une autre substance toxique : l’ozone.
À Hautepierre, un quartier populaire de Strasbourg, la canicule met en évidence les difficultés d’un espace particulièrement minéralisé où une partie des logements sociaux reste mal isolée et les espaces de fraîcheur quasi inexistants.
Alors que la France subit les impacts catastrophiques du dérèglement climatique, le gouvernement propose de faire des « petits gestes du quotidien », de débrancher les prises électriques, de couper le wifi quand on part en vacances et de « baisser un peu la clim ». Sur quelle planète vit-il ?
La France s’équipe de climatiseurs à une vitesse sidérante. Présents dans un quart des logements, ces équipements de froid sont pourtant des machines à fabriquer du chaud. Leur usage et leurs impacts soulèvent des questions éthiques trop peu discutées.
Les urgences, confrontées à la vague de chaleur, ne voient pas beaucoup plus de malades. Mais le moindre grain de sable les met en péril. À Bordeaux, elles sont privées du soutien des pompiers. À Saint-Nazaire, la salle d’attente a dû être déplacée à l’extérieur le 15 juillet. Partout, les lits manquent.
Le sud-est de la France est la région la plus touchée par les feux. Mais Anne Ganteaume, chercheuse en écologie du feu, s’inquiète de voir des zones moins habituées à subir de tels sinistres, aujourd’hui ravagées par les flammes.
Selon une enquête du sociologue Eric Klinenberg sur la vague de chaleur qui tua 700 personnes il y a vingt-sept ans, ce sont les liens sociaux et le dynamisme urbain dans les quartiers populaires qui sauvent des vies. Pas les numéros verts.
Deux feux hors normes avancent en Gironde depuis le 12 juillet. La cité balnéaire de La Teste-de-Buch et six communes autour de Landiras ont été évacuées lundi. La lutte contre les flammes fait apparaître l’insuffisance des équipements.
Le béton est le deuxième produit le plus consommé au monde après l’eau. Le coût écologique est colossal. En pleine crise climatique, les industriels du secteur multiplient les promesses de neutralité carbone. Beaucoup de « greenwashing » pour peu de solutions efficientes.
Immeubles trop hauts, bitume omniprésent, végétation précaire : les villes sont les points chauds des vagues de canicule. À contresens des dérèglements climatiques en cours, les abattages d’arbres et le bétonnage des sols se poursuivent. Pourtant, des politiques de rafraîchissement s’esquissent.
Dans les Cévennes, les Bouches-du-Rhône et en Gironde, des feux importants, considérés par certains comme des « mégafeux », ont détruit plus de 11 000 hectares de forêt ces derniers jours. Au niveau mondial, les prévisions de l’ONU comme du Giec ne sont pas optimistes.
À l’inverse de la France, qui reste dans une interprétation très productiviste de la PAC, la traduction allemande du cadre européen introduit de nouvelles mesures pour promouvoir l’agriculture écologique. Chargé de cette politique, le Vert Cem Özdemir est un végétarien revendiqué.
La crise du gaz n’a pas seulement réveillé le lobby nucléaire. Elle est aussi venue renforcer la détermination du gouvernement allemand de relancer massivement la transition énergétique du pays vers le renouvelable. Une vingtaine de lois et de décrets ont été adoptés la semaine dernière. Le parti libéral a du mal à avaler ce paquet et pourrait se poser en frein.
Un steak de soja n’aura plus le droit de s’appeler « steak », selon un récent décret. Les professionnels de la viande le demandaient de longue date, au nom des risques de « confusion ». La justice venait pourtant de leur donner tort, et les associations de consommateurs n’ont rien demandé.