Sans aller jusqu’à interdire les « listes communautaires » aux élections municipales, le gouvernement estime devoir agir. Il jette l’opprobre sur une dizaine de listes, sans aucune transparence sur ses critères.
Hygiène, sécurité, fraude… Les préfectures peuvent désormais s’en prendre par des moyens détournés aux lieux jugés problématiques sur le plan religieux. Lancée en 2018, l’expérimentation s’est généralisée depuis novembre.
En proposant d’interdire les « listes communautaires », la droite s’est engouffrée dans la brèche ouverte par l’exécutif après les européennes. Si elle séduit certains membres du gouvernement, l’idée est écartée par son chef, qui réfléchit tout de même à d’autres pistes, comme celle d’étendre « la neutralité des fonctionnaires aux élus ».
L’association Action droits des musulmans a publié un rapport sur les sept fermetures administratives de mosquée prononcées depuis l’adoption fin 2017 de la loi SILT, qui transposait dans le droit commun des mesures de l’état d’urgence. Ce rapport dénonce des procédures opaques et injustes, faisant l’amalgame entre les djihadistes et l’ensemble des musulmans, et reposant sur une méconnaissance de l’islam.
Pour contrer l’extrême droite, le chef de l’État entend replacer l’immigration au cœur du débat public. Non content de recycler la stratégie politique de Nicolas Sarkozy, il réutilise également sa rhétorique, opposant le prétendu aveuglement des « bourgeois » aux « réalités » des classes populaires.
Plusieurs ministres, dont le premier d’entre eux, ont lancé lundi un débat sur l’immigration à l’Assemblée nationale. Leurs discours respectifs ont démontré à quel point le gouvernement peine à sortir par le haut d’une discussion dont personne, à part Emmanuel Macron, ne voulait vraiment.
À la suite des propos d’Emmanuel Macron sur la nécessité de s’emparer à nouveau du thème de l’immigration, et avant le débat prévu dans l’hémicycle le 30 septembre, certains députés LREM témoignent de leur dépit de voir une nouvelle fois ce sujet mis à l’agenda.
À la veille du « grand débat » voulu par Emmanuel Macron pour répondre aux « gilets jaunes », la confusion règne toujours sur ses modalités d’organisation. Le surgissement de la question de l’immigration et de la laïcité est venu perturber les discussions. Une partie de la majorité s’en inquiète.
L'Assemblée nationale a entériné dimanche 22 avril la loi immigration portée par le ministre de l'intérieur Gérard Collomb. Le texte, centré sur la répression, vise notamment à réduire le délai de traitement des demandes d’asile et accélérer les procédures d’expulsion de ceux qui en sont déboutés. Retrouvez ici tous nos articles consacrés au sujet, qui a divisé la majorité.
Plutôt le Rassemblement national que le mouvement social ! Après les avoir violemment réprimés, Emmanuel Macron entend congédier les « gilets jaunes » par la promotion électorale de l’extrême droite en seul adversaire de sa politique. Cette politique du pire est un hommage paradoxal à la nouveauté démocratique et sociale du mouvement.
Certains macronistes profitent de l’affaiblissement des partis d’opposition pour lancer des appels à rejoindre leurs rangs. Sous couvert de rassemblement, ils piétinent le pluralisme, écartent les contre-pouvoirs, et installent le RN comme unique alternative.
S’il se veut constant sur les questions de laïcité depuis la campagne de 2017, Emmanuel Macron reste inaudible pour une partie de sa majorité qui continue de penser qu’il n’a fixé aucune ligne sur le sujet. Certaines de ses prises de parole participent à entretenir le flou, laissant libre cours aux différences d’interprétation.
Mediapart a consulté le compte-rendu d’une réunion du « conseil des sages de la laïcité », mis en place par le ministre de l’éducation nationale. La question du voile y est soulevée à maintes reprises, certains se demandant même si Latifa Ibn Ziaten, la mère de la première victime de Mohammed Merah, serait « ouverte » à l’idée d’enlever le sien pour intervenir auprès des élèves.
Début décembre, Jean-Michel Blanquer avait annoncé la création d’un « conseil des sages de la laïcité ». Le ministre de l’éducation nationale est en train de finaliser la liste de ses membres, qui vont se réunir le 8 janvier. Selon nos informations, le politologue Laurent Bouvet ou Patrick Kessel, tenants d’une laïcité stricte, pourraient rejoindre cette instance.
À l'occasion de la « journée de la laïcité », le ministère de l'éducation nationale a demandé aux enseignants du primaire et du secondaire d'organiser des activités dans leur classe. Une « injonction » qui passe mal pour certains, redoutant que les efforts de formation sur le sujet ne tournent à l'idée fixe, tout en reconnaissant la difficulté de se confronter à « des élèves qui se situent de plus en plus sur le terrain moral ».
Le ministre de l’éducation a réagi à une affiche de la FCPE qui montre une mère de famille voilée accompagnant une sortie scolaire. Jugeant ce visuel « regrettable », il s'est dit opposé au port du voile par des mères lors de ces sorties. Dans la majorité, la députée Fiona Lazaar s'est dit agacée par ce débat stérile.