Toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus haut, à moins que ce ne soit toujours plus bas : la double approche des régionales et de la primaire lance les ténors de la droite dans une foire aux surenchères. De Christian Estrosi à Xavier Bertrand, en passant par Nicolas Sarkozy, le campus des “Jeunes Républicains” qui s’est tenu au Touquet marque même une rupture dans la course à l’extrême droite.
Jean-Luc Mélenchon, la marche du tribun
— Reportage
Dans les allées, les points de vue divergent sur les enseignements à tirer de la crise grecque. Malgré la pluie, l’affluence a été nombreuse à la conférence « Pour un plan B en Europe », réunissant autour de Mélenchon les anciens ministres des finances Varoufakis, Lafontaine et Fassina.
Le Front national a été mis en examen mercredi pour « recel d'abus de biens sociaux » et « complicité d'escroqueries », dans l'enquête sur le financement de ses campagnes législatives de 2012. Marine Le Pen dénonce à nouveau une « volonté politique de nuire au FN ».
L’ancienne ministre écologiste se prépare pour l'élection de 2017. Et cède au passage obligé du récit à la première personne sur sa vision de la France. Son Grand Virage est maîtrisé, entre fidélité théorique aux fondamentaux d’EELV et définition plus singulière d’une approche générationnelle de la politique.
Durant les deux jours de l’université d’été du FN à Marseille, la menace d’une irruption de Jean-Marie Le Pen aura maintenu le parti sous pression. À l’intérieur, au fil des tables rondes, son héritage idéologique reste très largement partagé.
Si elle exclut son père au nom de sa stratégie de « dédiabolisation », Marine Le Pen ne voit rien à redire à la présence de ses sulfureux amis qui ont dirigé le GUD dans les années 1990. Mis en examen dans l'affaire des financements de campagne du FN, Frédéric Chatillon et Axel Loustau se sont affichés tout le week-end aux côtés des frontistes.
Persona non grata au FN, son fondateur a annoncé la création d'un « Rassemblement bleu blanc rouge » pour concurrencer le « Rassemblement bleu Marine » de sa fille.
Dans ce bastion historique du FN, cadres et élus sont déboussolés par le conflit qui déchire les Le Pen. L'ancien président d'honneur, élu régional depuis 1992, compte encore de nombreux soutiens qui mènent la fronde contre la « direction stalinienne » du parti et comptent bien démontrer leur pouvoir de nuisance aux régionales.
Ils brûlaient des voitures, dénonçaient des agressions imaginaires et communiquaient ensuite pour dénoncer « l’insécurité » dans le département. Six militants FN dont deux responsables du parti frontiste pour la Seine-et-Marne étaient jugés hier au tribunal correctionnel de Meaux.
En plein conflit avec le FN, Jean-Marie Le Pen a accordé cet été un entretien au journal d'Aube dorée, la formation néonazie grecque dont l'état-major est actuellement jugé pour appartenance à « une organisation criminelle ». Il y dresse un parallèle entre les poursuites judiciaires du parti et les « injustices » qu'il aurait « subies ».
Deux mois après le congrès de Poitiers, le parti socialiste continue son évolution vers le centrisme. Assumant une rupture stratégique définitive avec les partis de gauche, le premier ministre a tracé lors de son discours de clôture les contours d’un « rassemblement des progressistes ».
Malgré la gravité de la crise grecque et l'urgence humanitaire liée à la question des réfugiés, l'Europe a été peu évoquée à l'université d'été du PS à La Rochelle. Réunis auparavant à Marennes, les frondeurs ont, eux, planché sur le sujet : « sidérés » et sans réponses immédiates.
Au-delà du folklore et du psychodrame familial, l'affrontement des Le Pen montre combien l'extrême droite en France est dominée depuis quarante ans par la figure charismatique et adulée du chef, par l'affect et par une histoire brutale faite de purges et de crises.
On nous avait promis un grand rassemblement, des travaux de fond en comble et des propositions novatrices destinées à préparer l’alternance en 2017. On se retrouve avec des querelles d’égos, un parti morne et des idées recyclées. Un an après le retour de Nicolas Sarkozy, la droite attaque sa rentrée en redoublant son année.
Longtemps adepte du tout répressif, le gouvernement investit des millions d’euros dans des outils de détection et de prévention de la radicalisation djihadiste. Pour cela, il mise, entre autres expérimentations, sur l’élaboration d’un « contre-discours » religieux. Quitte à vouloir, dans les paroles, différencier le « bon » du « mauvais » islam.
Au terme de leurs journées d’été, les écologistes continuent à se contenter de l’impasse stratégique et des divisions apparemment insurmontables qu’elle produit. L’ancienne patronne du mouvement et ex-ministre du logement, elle, a fait profil bas tout en faisant savoir qu’elle se prépare pour 2017.
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