Dépossédés de leurs prérogatives sur de grandes lois structurantes, les députés se voient paradoxalement noyés sous un trop-plein de textes anecdotiques. Dans le chaos apparent, de nouvelles habitudes parlementaires se fraient néanmoins un chemin.
Le groupe présidé par Gabriel Attal a déserté depuis des mois les bancs de l’Assemblée nationale. « Les macronistes sont dans un bain d’acide, c’est une autre forme de dissolution », moque l’un de leurs anciens collègues.
Le premier ministre et le président du groupe MoDem à l’Assemblée ont tous les deux menacé de ne pas soutenir la candidature aux municipales à Lille de la députée Violette Spillebout. La raison : celle-ci se serait montrée trop offensive dans le dossier Bétharram.
Le parlementaire écologiste devait se rendre sur la côte Est dans le cadre de ses fonctions pour élaborer le collectif « La Digue », qui se veut une coalition progressiste internationale. L’administration Trump en a décidé autrement, malgré le soutien du ministre des affaires étrangères.
Libéré de prison il y a quelques jours, le leader indépendantiste kanak s’est exprimé pour la première fois, mercredi 18 juin. Reconnaissant avoir été « dépassé » par les révoltes de mai 2024, il conteste toute responsabilité dans les violences. Et appelle à une sortie de crise « par le haut ».
Interrogés sur les propos racistes, homophobes, antisémites et anti-avortement de la députée du Rassemblement national, ses collègues du Palais-Bourbon se sont montrés gênés. La plupart ont évité nos questions, d’autres ont préféré en rire. Marine Le Pen et Jordan Bardella n’ont pas encore réagi.
Artisane de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen, Caroline Parmentier a publié pendant trente ans des écrits racistes, antisémites et homophobes. Sur Facebook, elle affichait aussi ouvertement son soutien au maréchal Pétain en 2018, a découvert Mediapart. L’embarras gagne le Rassemblement national.
Trois mois après avoir dénoncé la « censure » du ministère de l’éducation nationale, le dessinateur Jul publie sa version de « La Belle et la Bête » avec le soutien de plusieurs figures du camp présidentiel. S’appuyant sur cette affaire et d’autres, des élus de gauche veulent mobiliser l’Assemblée contre la menace qui pèse sur l’enseignement.
Le projet de loi sur la simplification de la vie économique, qui comporte d’importantes régressions sur le front de l’écologie, a été adopté de justesse mardi 17 juin contre la majorité macroniste qui le jugeait trop éloigné de ses intentions initiales.
Jugé mardi 17 juin pour avoir notamment traité de « racaille » son collègue député Belkhir Belhaddad en octobre 2023, Laurent Jacobelli a nié tout racisme, estimant que ce mot est « employé quotidiennement à l’Assemblée nationale ou par des journalistes politiques ». L’élu insulté, lui, a dénoncé un propos « en lien avec ses origines ».
Alors que les inquiétudes montent sur la situation au Proche-Orient, le débat s’est envenimé au Palais-Bourbon. Le ministre des affaires étrangères a reproché à La France insoumise, qui réclame le respect du droit international, de se faire « l’avocate du régime iranien ».
La guerre déclarée à l’Iran par Benyamin Nétanyahou a tout changé pour la diplomatie française. La conférence de New York a été reportée et la reconnaissance de l’État de Palestine paraît loin. Paris est revenu au premier rang des soutiens à Israël.
Stratège de Marine Le Pen, la députée Caroline Parmentier a écrit pendant trente ans dans le quotidien « Présent ». Elle y parle du « lobby juif », rend l’homosexualité responsable du sida, célèbre Pétain, attaque la « grosse » Simone Veil et fustige les « supporters babouins » dans les stades. Interrogée par Mediapart, elle ne retire rien de ce qu’elle a pu écrire.
Alors qu’il leur avait tendu la main, les opposants à Olivier Faure ont choisi de lui tourner le dos en arguant d’un manque de rupture claire avec La France insoumise. Une obsession que ne comprend pas la direction du parti. Isolationnisme, absence de débats de fond, haines recuites : le PS glisse toujours sur la même pente.
Premier président de la Ve République condamné pour corruption, Nicolas Sarkozy a fini par être exclu des ordres nationaux, comme le droit l’impose. Son ancien parti n’a pas tardé à dénoncer une décision « honteuse ».
Rentrée jeudi d’Israël dont elle a été expulsée après l’arrestation de la flottille pour Gaza, l’eurodéputée insoumise détaille à Mediapart les menaces et humiliations reçues en détention. Elle appelle la France à « tout faire » pour libérer les deux militants et le journaliste toujours retenus.