Le ministre de la justice a fait deux bras d’honneur à l’Assemblée nationale, en direction d’un député LR qui évoquait sa mise en examen. Pressé de s’excuser par plusieurs cadres de la majorité, il a d’abord refusé de le faire et a agité, furieux, la menace d’un départ immédiat du gouvernement. La première ministre l’a appelé pour le sermonner... mais le ministre est toujours là.
La bataille des retraites n’est pas un mouvement de protestation parmi d’autres. Elle porte un triple enjeu décisif, à la fois social, démocratique et civilisationnel dont témoigne l’exceptionnelle unité syndicale. Raison de plus pour y jeter toutes nos forces.
Après deux années de silence, l’Élysée a attendu la dernière minute pour lancer les invitations à la cérémonie d’hommage rendu à l’avocate et militante féministe, ce mercredi. De Choisir la cause des femmes au Planning familial, de nombreuses associations ont refusé de s’y rendre, préférant rejoindre la mobilisation du 8 mars. Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’inscrire l’IVG dans la Constitution.
Lors d’une nuit mouvementée, la droite, alliée au gouvernement, a manœuvré pour empêcher les groupes communiste, écologiste et socialiste d’amender l’article 7 sur le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite. Un « coup de force démocratique », a dénoncé la gauche qui a quitté l’hémicycle en guise de protestation.
Alors que l’Assemblée nationale avait renoncé à l’examiner, l’article 7, reportant l’âge de départ à la retraite à 64 ans est arrivé au menu des débats au palais du Luxembourg. Minoritaire à la chambre haute, la gauche a décidé de se battre pied à pied.
La mobilisation a été massive mardi, partout en France. Dans beaucoup de villes des records ont été battus. Les syndicats annoncent 3,5 millions de manifestants, le ministère de l’intérieur 1,28 million. Des grèves sont d’ores et déjà reconduites dans plusieurs secteurs, notamment dans les transports et les raffineries.
Le chef de l’État a conclu sa tournée dans quatre pays africains par une conférence de presse avec le président de la République démocratique du Congo, à qui il a fait la leçon, sur un ton fort peu diplomatique. Sur la scène internationale, son attitude faussement « disruptive » continue de dégrader l’image de la France.
La brutalité, l’entêtement et la désinvolture de l’exécutif exposent le pays à de grands dangers démocratiques. Seul un alliage entre démocratie politique et démocratie économique pourrait s’imposer comme alternative à la décomposition du système de la Ve République.
Deux articles du projet de réforme des retraites ont été votés dans le courant du week-end au Sénat. Si l’ambiance n’était pas aussi électrique qu’à l’Assemblée, l’opposition de gauche a bataillé à coup d’amendements et de débats à rallonge. La chambre haute a même évoqué son propre régime de retraites.
À l’aube d’une nouvelle semaine de mobilisation, Emmanuel Macron et ses soutiens tergiversent sur la stratégie à adopter. Soucieux de ne pas montrer de signes de faiblesse, l’exécutif est tenté de durcir son discours à l’égard des organisations syndicales, déjà accusées de blocage. Une stratégie périlleuse face à une rue déterminée.
Dans le magazine d’extrême droite L’Incorrect, les leaders des formations jeunesse des Républicains, du Rassemblement national et de Reconquête affichent leurs convergences. Certains chez LR s’en émeuvent, mais pas sa direction.
Le fondateur de La France insoumise dicte toujours sa stratégie au prix de divisions internes dans la bataille des retraites. Au-delà des questions de culte du chef, les anciens cadres du mouvement pointent que le conflit autour de la démocratisation de l’organisation devient un conflit de ligne idéologique.
À la suite d’une série de tags racistes ou masculinistes et d’agressions, un rassemblement était organisé mercredi devant le Planning familial girondin. Sur place, des militants, nombreux, ont dit leur ras-le-bol mais aussi leur détermination.
Le texte, dont l’examen démarre jeudi au palais du Luxembourg, devrait être globalement soutenu par la droite, largement majoritaire. La gauche essaiera toutefois de se faire entendre dans le faux duel entre l’exécutif et le groupe Les Républicains.
Deux mois après la présentation du projet de réforme des retraites, le ministre du travail a reconnu que pas plus de 20 000 nouveaux retraités bénéficieront chaque année de la revalorisation des petites pensions. Le mythe d’une réforme de « justice sociale » s’effondre, laissant le gouvernement démuni.
Lancée il y a exactement 60 ans, la grève de 35 jours des mineurs français les a menés à la victoire, avec des augmentations et une quatrième semaine de congés payés à la clé. Une lutte populaire dans l’opinion, menée dans l’unité syndicale, et victorieuse face à un pouvoir semblant invincible.