Le candidat de La France insoumise ambitionnait de « fédérer le peuple ». Ce ne sera pas pour cette fois, mais il est probable que son équipe et lui n’ont pas fait que bouleverser le jeu électoral et ont amorcé une dynamique nouvelle dans certaines parties du corps social.
Enjambement. C’est le grand mot depuis qu’Emmanuel Macron a prononcé un discours de vainqueur, dimanche soir. A-t-il commis une faute ? Oui. Les commentateurs ont-ils raison de s’en étonner ? Non. Nous avons tous commis la même.
La soirée électorale sur les petits écrans a donné le spectacle d'un monde mort sans le savoir, favorisant inconsciemment ce qui fermente de rage lepéniste dans une France en souffrance. La machine cathodique infernale…
L’Histoire a de la mémoire. Le chamboulement du 23 avril 2017 est le troisième acte d’un mouvement qui s’enclenche en 2007. En attendant le quatrième, l'avènement probable d'Emmanuel Macron est aussi la victoire de François Bayrou, dix ans après.
Au sommaire de ce journal rythmé : fièvre électorale, annonce bienveillante d'une interdiction de séjour généralisée, conversation politique au bord de l'eau et spot promotionnel de la Finance Philosophe® contre les excès de la biodiversité – sans oublier la météo nucléaire.
Sur France 2, les candidats se succédaient quand la nouvelle de l’attentat des Champs-Élysées est tombée. Comme si un douzième candidat s’était emparé du débat présidentiel, non par les mots, mais par le meurtre, aussitôt récupéré par deux des concurrents.
Marine Le Pen a rouvert le dossier de la responsabilité de la France dans la rafle du Vél’ d’Hiv’. En reprenant la doxa gaulliste qui prétend que « la France » était à Londres pendant l’Occupation, le Front national, fondé par des anciens de Vichy biberonnés à l’antisémitisme, tente ainsi de se dédiaboliser.
Rester ? Négocier ? En sortir ? La question de l'Union européenne est au cœur de la campagne présidentielle. Paix, intégration économique, coopération et entraide, monnaie unique : sans prétendre trancher le débat, retour sur quelques idées reçues véhiculées ici et là.
Alors que les Français s’apprêtent à désigner leur président, le référendum en Turquie nous instruit sur l’usage dangereux que Recep Tayyip Erdogan pourrait faire de sa nouvelle Constitution. «L’autocrate ottoman» va en effet disposer de pouvoirs aussi étendus que l’homme ou la femme qui sera élu en France à partir de dimanche.