La commission sur le livre numérique présidée par Bruno Patino vient de remettre son rapport, plus prudent que visionnaire. Le texte s'attache à renforcer (la loi sur le prix unique du livre) et à maintenir (le code de la propriété intellectuelle).
La ministre des finances multiplie les gaffes. Après avoir annoncé un plan de rigueur, aussitôt démenti par François Fillon, puis invité les Français à prendre leur vélo pour faire face au choc pétrolier, la voilà qui se réjouit d'une stabilisation du chômage. Alors qu'en réalité, il repart à la hausse...
Coup sur coup, la Cour des comptes et les commissions de l'Assemblée nationale viennent de publier trois rapports sur le système français des prélèvements dont les conclusions convergent: la France a conduit une politique à marche forcée de baisse des impôts et des cotisations qui menace les équilibres financiers mais tout autant les équilibres sociaux. Trois rapports qui invitent la droite et la gauche à un grand débat: comme le préconise l'économiste Thomas Piketty, ne faut-il pas envisager une véritable « révolution fiscale »?
En décidant de réunir les chaînes publiques et d'en nommer le président, Nicolas Sarkozy renforce encore son emprise sur l'appareil d'Etat. Le même processus est en cours pour les centrales de renseignement, qui passent sous la tutelle de l'Elysée. Cette verticalité du pouvoir est d'autant plus inquiétante qu'elle s'opère sans que les corps constitués et les syndicats, qui composaient autant de contre-pouvoirs, ne voient leur rôle rehaussé. Lire également un parti pris de Sylvain Bourmeau, «Télévision: quand Sarkozy joue le rôle d’un homme de gauche».
En janvier, Nicolas Sarkozy avait surpris en annonçant la suppression de la publicité sur la télévision publique. Il va aujourd'hui beaucoup plus loin en décidant de ponctionner les recettes publicitaires des chaînes privées. Et si, pour la première fois, il pratiquait la seule véritable «ouverture», celle aux idées de gauche ? Lire également un parti pris de Gérard Desportes: le Président, une verticale du pouvoir façon Poutine?
Parue pleine page dans Le Figaro de mercredi, et plusieurs titres de la presse des affaires, cette publicité mérite d'être décryptée. Après les interventions en sous-main de l'Elysée dans l'affaire Eiffage-Sacyr, elle manque d'un sous-titre: «Un grand merci à Nicolas Sarkozy!»
L'un a été condamné pour outrage au président de la République. L'autre passe en jugement vendredi pour outrage à agent. Jean-Jacques Reboux et Romain Dunand viennent de publier une Lettre au garde des sceaux pour la dépénalisation du délit d'outrage. Une question de fond surgit: celle du recours de plus en plus fréquent à la justice par les policiers (pour outrage, rébellion, ou violence). Lire aussi l'interview de la juge Hélène Franco: «L’outrage crée un point de cristallisation très important.»
Le gouvernement lance, ce lundi 23 juin, une grande campagne de publicité pour chanter les louanges de la politique économique qu'il conduit. Une campagne très onéreuse – plus de 4 millions d'euros – et surtout d'une honnêteté douteuse : dans ses spots, le gouvernement suggère qu'il va gagner la bataille sur le pouvoir d'achat, au moment où ce pouvoir d'achat stagne, et où le Smic ne bénéficie d'aucun coup de pouce.
La crise financière mondiale aurait dû donner de l'ambition aux propositions de la présidence française de l'UE sur la régulation financière en Europe. A ce stade, il n'en est rien. Pour Nicolas Sarkozy, il n'est manifestement pas question de donner des pouvoirs supplémentaires à la Banque centrale européenne. Plus généralement, on peut craindre que dans cette présidence française, le faire savoir ne l'emporte sur le savoir-faire.
A première vue, on pourrait penser que Nicolas Sarkozy réitère la même erreur de politique économique qu'en 1993, lors de la récession, en conduisant une politique de l'offre alors qu'une politique de la demande serait plus appropriée. La comparaison n'est pourtant qu'à demi-pertinente. Car si le chef de l'Etat refuse en effet de soutenir une consommation qui, pourtant, vacille, il ne conduit pas pour autant une politique d'aide aux entreprises. Sa préférence va plutôt à des largesses en faveur d'une clientèle très fortunée.