Moyens matériels colossaux, méthodes intrusives dans la vie privée d'un large cercle de personnes : l’information judiciaire visant des antinucléaires de Bure pour « association de malfaiteurs » fait un usage disproportionné de la force publique au regard des délits visés par l’enquête. Pourtant, leur combat contre l’enfouissement des déchets nucléaires contribue à améliorer la connaissance du public et interpelle la société.
Emmanuel Macron cajole les travailleurs qu’il n’a cessé de rabrouer jusque-là. Il veut retrouver « les 1er Mai joyeux, chamailleurs parfois », omettant les violences policières des derniers défilés.
Le patron de la compagnie a annoncé qu’il réduisait son salaire fixe de 25 % et qu’il renonçait à son salaire variable. Mais il a omis de préciser qu’il va garder, en accord avec Bercy, son colossal bonus de 2 millions d’euros par an. Un plan social est en outre en préparation.
Le gouvernement veut apporter 7 milliards d’euros à la compagnie aérienne. Un plan qui vise surtout à nationaliser provisoirement les déficits. Les questions stratégiques de long terme, notamment environnementales, sont balayées au profit des intérêts à court terme des actionnaires.
Bruno Le Maire a demandé aux entreprises qui font payer leurs salaires par l’État via le chômage partiel de ne pas servir de dividendes à leurs actionnaires. Beaucoup de groupes du CAC 40 ne respectent pas la consigne.
Macron prétend qu’il change de cap. Mais peut-il sauver l’hôpital public, lui qui n’a eu de cesse de l’étrangler ? Va-t-il défendre le système des retraites, lui qui a voulu le dynamiter ? C’est d’une révolution démocratique que le pays aura besoin.
Le débat autour d’une supposée sortie du confinement pour des raisons économiques est la pire manière de penser cette époque. C’est un débat entre deux positions conservatrices qui dissimule la vraie question, démocratique.
Alors qu’un Eurogroupe de crise doit se tenir mardi après-midi, au cours duquel les ministres débattront des instruments de solidarité face aux ravages de l’épidémie, il faut en finir avec l’opacité de ce cénacle sans véritable statut dans les traités européens.
Le ministre de l’action et des comptes publics a annoncé l’ouverture d’une plateforme de dons pour ceux qui voudraient contribuer à « la solidarité nationale ». Une façon de préparer le maintien des politiques fiscales d’avant-crise.
Bruno Le Maire n’exclut pas des nationalisations partielles, visant notamment Renault ou Air France. Des responsables de gauche invitent, eux, à « nationaliser la santé ». Mais la propriété étatique est-elle une vraie alternative à la propriété privée ?