Le quartier Barbès-Goutte d’Or dans le nord de Paris, un des plus pauvres de la capitale, regroupe un nombre impressionnant d’associations et de logements sociaux. Dans ce monde cosmopolite et populaire, le ramadan 2020 ne ressemble à aucun autre vécu jusqu’alors. C’est l’urgence qu’il faut gérer, comme il faut aider les plus démunis. Un élan de solidarité s’est mis en place, plus visible dans ce quartier où l’espace public est encore important, malgré le confinement.
Espace privé et pourtant hors des murs, le balcon est l’endroit où l’on s’échappe un peu du confinement. Le bord de la fenêtre peut aussi jouer ce rôle, surtout en cette étrange saison, si sèche et ensoleillée. « Tour de contrôle du quartier, plateforme de soutien aux services publics », expliquait Ludovic Lamant dans un récent article, ou simple accès à l’air et à la lumière, promenade au pied des balcons de Paris et de la banlieue est.
Que voit une photographe quand aller vers les autres lui est interdit ? Nous avons demandé à Nadège Abadie de nous montrer où se porte son regard. « Un monde chloroformé par la chaleur, oscillant entre la douceur du foyer et l’aveuglement de l’incendie. Paris est silencieuse, la fièvre est collective. Le téléphone et la radio continuent de tousser.Le temps n’existe plus.Tout est très proche et très loin, trop proche ou trop loin. Je ne sais plus.Il faut que je me décolle du téléphone. La correction automatique ne fonctionne plus :“Je t’embrase monde de miasmes”. »
La vidéo de cet homme déambulant, couvert d’attestations de dérogation au confinement, a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Le jeune artiste belge Maxime Matthys nous en a donné une version plus longue et surtout, a livré toutes les intentions qui l’ont amené à réaliser cette performance.
La crise sanitaire due au Covid-19 est la plus importante qu’ait connue la France depuis un siècle. Dans un contexte très différent, et alors que s’achève la Première Guerre mondiale, la grippe dite espagnole s’abat sur le monde. Pendant l’hiver de 1918-1919, on comptera jusqu’à un milliard de malades, sur une population totale de 1,9 milliard d’humains sur la planète, et le nombre de décès liés à cette pandémie est évalué entre 50 à 100 millions. L’épidémie fit environ 408 000 morts en France, parmi lesquels Guillaume Apollinaire et Edmond Rostand. Le site Tous les jours curieux, dédié à la photographie, a retrouvé des clichés de cette époque.
Nous avions suivi le 18 mars dernier, au début du confinement, Emmanuel, infirmier libéral, dans ses visites aux patients. Nous le retrouvons au Service mobile d’urgence et de réanimation de Lens où il fait régulièrement des gardes. Le Smur est en première ligne pour venir en aide aux personnes en détresse vitale. Composée d’un ambulancier, d’un infirmier anesthésiste et d’un médecin, la voiture jaune et sa sirène deux tons sillonne un territoire de 450 000 habitants. Dans ce contexte de pandémie, les équipes enchaînent les gardes à un rythme effréné.
Le coronavirus fera-t-il taire les armes ? Jeudi 26 mars, l’ONU a salué la promesse des belligérants au Yémen de « cesser immédiatement toutes les hostilités militaires ». La guerre oppose ici depuis plus de cinq ans les rebelles houthis soutenus par l’Iran aux forces du gouvernement appuyées par l’Arabie saoudite. Au moins 100 000 morts ont été recensés. Pour Médecins sans frontières, la photographe Agnès Varraine-Leca s’est rendue trois fois au Yémen entre mars 2018 et mai 2019.
En Toscane, comme dans tout le reste de la péninsule, les sorties et déplacements sont quasiment interdits depuis le 4 mars. Les Italiens sont confinés jusqu’au 3 avril au moins. Contrôles de police, cours à distance, transports en commun déserts, « droit de retrait » des travailleurs : ici comme en France, la population se protège. Le photographe Giacomo Sini documente le quotidien de sa ville.
Les personnes suspectées d’avoir contracté le Covid-19 sont confinées chez elles en vue de désengorger les hôpitaux. Emmanuel, dit « Manu », infirmier libéral, enrage contre le manque de moyens de protection dont il dispose lors de sa tournée quotidienne. Le public qu’il soigne, composé notamment d’anciens ouvriers et de mineurs, est particulièrement fragile face au coronavirus, mais Manu ne lâche pas ses patients et, ce lundi 16 mars, monte en première ligne pour leur apporter les soins dont ils ont besoin.