Denis Sinyakov suit les Pussy Riot depuis longtemps, avant même le happening punk dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en février 2012, coup d’éclat qui les avait fait connaître dans le monde entier et avait valu à trois de leurs membres deux ans de prison. Lui-même a eu des problèmes avec la justice russe, puisqu’il a passé deux mois en prison après avoir été arrêté dans l’Arctique russe alors qu’il travaillait comme photographe de Greenpeace. L’ONG voulait dénoncer les risques de l’exploitation pétrolière russe dans le Grand Nord.
« Histoires de frontières » fait dialoguer plusieurs séries photographiques de Stephanos Mangriotis sur les frontières et les migrations en Grèce. De Patras en 2009 au lac de Prespa en 2012, de la xénophobie à Athènes en 2013 jusqu’aux centres de rétention aux bords de la forteresse européenne en 2014, elles disent que les frontières ne sont pas seulement des lignes. Elles bougent, changent en marquant les corps, les murs et la mémoire. Regarder ces territoires durant six ans, auprès des gens qui les vivent et les traversent, c'est voir l’absurdité et la cruauté de ces barrières aussi matérielles qu’intimes.
Le traditionnel défilé du 1er-Mai a emmené avec lui la contestation contre la loi sur le travail, dont l'examen à l'Assemblée nationale débute dans deux jours. À Paris, d'après la préfecture de police, 16 000 personnes ont défilé, la CGT de son côté dénombre 70 000 manifestants. Du côté du ministère de l'intérieur, on a compté 84 000 personnes mobilisées à travers la France. Le défilé a été émaillé d'affrontements avec les forces de l'ordre et la foule a été arrosée de gaz lacrymogènes.
Depuis début mars, Marseille vit au rythme des manifestations contre la loi sur le travail et des Nuits debout. Et jeudi 28 avril, la manifestation s'est terminée par une répression sans précédent : 57 interpellations. Depuis un mois, la photographe Yohanne Lamoulère suit ce mouvement, et particulièrement les lycéens, souvent en tête des cortèges et « pleins d'énergie ». C'est son regard que nous vous proposons aujourd'hui. Yohanne Lamoulère est l'une des 25 photographes de la France VUE D'ICI, le projet de récit photographique documentaire initié en 2014 par Mediapart et le festival de Sète ImageSingulières (à soutenir ici). Elle photographie Marseille au Rolleiflex et saisit les mutations de la ville.
Après dix ans passés dans une grosse société américaine à vendre des matériaux en bois composites à des constructeurs à travers l’Europe, Daniel Pérénic a décidé de « faire quelque chose de sa vie ». Associé à une juriste, il lance en Alsace où il réside une agence immobilière « équitable ». Sur chaque vente de bien, il cède 5 % de ses bénéfices à une association généralement en lien direct avec les problèmes de mal-logement.
Les Road Dogs errent dans les villes et passent les frontières clandestinement. On croise parfois ces possédés du rail sans le savoir en attendant notre train dans une gare, alors qu'ils sont planqués dans les entrailles mécaniques des trains de marchandises. On les retrouve sur Internet ou dans certaines librairies qui distribuent leurs livres de photographies aux tirages très limités où ils rendent compte de leurs road trips entre amis, à la conquête du monde. On entend parler de leurs soirées secrètes et déglinguées dans des lieux abandonnés et métamorphosés en décors cheap de science-fiction. Rencontre avec le jeune collectif 4TH dans un bar de quartier qui sent l'alcoolisme, ultime échauffement avant de terminer la soirée dans un abri anti-atomique sous Paris, entre quelques blattes et d'anciens drapeaux de la Résistance, à découvrir au Carreau du Temple, à Paris, lors de la Urban Art Fair, du 22 au 24 avril 2016.
La semaine dernière, Antoine Bruy était en résidence photographique à Niort (79), dans le cadre des rencontres de la jeune photographie internationale. Il travaillait sur le quartier du Clou-Bouchet, quartier populaire sorti de terre en 1961, comptant quelque 2 000 logements et bénéficiant aujourd'hui d'un plan de rénovation urbaine. Les photos et les sons qu'il a rapportés résonnent avec l'article que nous venons de publier de Faïza Zerouala, Nuit Debout et quartiers populaires : le grand malentendu.Ce travail, ainsi que celui des neuf autres résidents, est visible jusqu'au 28 mai dans divers lieux à Niort. Tout le programme est ici.
Avia Terai, ville de 10 000 habitants, est exposée aux pulvérisations incessantes sur ses champs de soja et de coton de glyphosate, le composant de base de l’herbicide de Monsanto. Un pesticide que l’Organisation mondiale pour la santé a étiqueté cancérogène en 2015. Ici, des enfants naissent avec des malformations, des troubles neurologiques sévères et le taux de cancer est trois fois plus élevé que la moyenne nationale, selon l’étude du docteur argentin Damián Verzeñassi de l’université de Rosario. De son côté, Monsanto nie catégoriquement l’authenticité de ces études et considère que la toxicité de son produit phare Roundup n’a pas encore été prouvée.
Cécile Marchand, 20 ans, étudiante, militante à Alternatiba : du 5 au 7 avril, elle était à Pau où se tenait le congrès MCE Deepwater, un sommet des principaux pétroliers mondiaux (Total, Shell, BP, etc.) sur le forage en eaux profondes. Plusieurs organisations comme Alternatiba, Bizi ou encore Attac sont venues dénoncer la tenue de ce congrès qui, selon elles, bafoue les principes de la COP21, quatre mois après le sommet de Paris pour le climat.