Des lieux vides qui furent le théâtre de drames insupportables. Là, des gens se sont immolés par le feu pour en finir avec leur condition de travail, leurs conditions de vie. En France, entre 2011 et 2013, « une personne s'est immolée par le feu en place publique tous les 15 jours », écrivent le photographe Samuel Bollendorff et la journaliste Olivia Colo. « En 2011, les chiffres des immolations par le feu d'une France démocratique ont été comparables à ceux d'un Tibet occupé par la Chine. » Quand cela se passe au Tibet, ou encore en Tunisie ou en Grèce, la dimension politique est immédiatement perçue. Mais ici, ce geste extrême de contestation est toujours justifié par une fragilité psychique. Ce portfolio est extrait du livre Le Grand Incendie publié aux éditions Textuel. Plusieurs grands formats de la série éponyme sont exposés jusqu’au 8 août par la galerie du jour agnès b. dans le cadre de l’Été Arlésien (Les Rencontres d’Arles), 2 rue de la Bastille à Arles (13).
La Hongrie est pour les migrants syriens, afghans, irakiens et pakistanais une nouvelle porte d’entrée vers l’espace Schengen et l’Union européenne, à la sortie des routes des Balkans. Le pays n’a jamais eu affaire à autant de demandes d’asile : plus de 70 000 pour les six premiers mois de l'année 2015, contre seulement 43 000 en 2014, déjà considérée comme record. Dépassées, les autorités locales gardent encore leur calme même face aux ordres de plus en plus restrictifs venus de Budapest. Reportage entre Kanjiža et Subotica (Serbie), Ásotthalom et Szeged (Hongrie), de part et d’autre de cette frontière que le gouvernement conservateur de Viktor Orbán annonce vouloir clôturer sur toute sa longueur (175 km).
Les cartes rassemblées dans ce portfolio présentent diverses facettes de la situation migratoire actuelle. Alors que des milliers de réfugiés tentent de rejoindre le nord de l'Europe, les États du vieux continent peinent à faire preuve de solidarité. Pendant ce temps, des murs et des camps se construisent.
Il y a tout juste un an, sur les décombres de l’usine de glaces Pilpa de Carcassonne, 19 ouvriers fondaient une scop afin de redémarrer la production sur des critères de qualité et de proximité, sous le nom de La Belle Aude. Nous en avons parlé ici. Aujourd’hui, après un an d’activité, les premiers objectifs sont remplis. Et si chacun sait que le combat pour l’équilibre financier et la pérennisation de l’entreprise est loin d’être gagné, tous préfèrent, et de loin, travailler dur qu'être au chômage.
Des campements, des conditions de vie insalubres et indignes, de la répression policière, des expulsions, des morts... Entre 1999, année d'ouverture d'un centre d'accueil pour les immigrés sans papiers à Sangatte, et 2015, rien de nouveau en dépit du nom du lieu dans lequel s'entassent aujourd'hui quelque 2 000 migrants : la New Jungle. C'est ce que montre magistralement le travail photographique d'Olivier Jobard, qui, depuis 2001, se rend régulièrement à Calais et dans les environs.
Ils sont venus de l'Aine, l'Isère et l'Île-de-France pour se retrouver fin juin à la Philharmonie de Paris et donner ensemble un concert. Ces 800 jeunes participent au projet Demos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale), un projet lancé en 2010 qui vise l’apprentissage musical par la pratique orchestrale, et destiné aux jeunes habitants des quartiers estampillés « politique de la ville ».
Ils sont tous deux tchadiens. Ils ont 17 ans. Leurs prénoms ont été modifiés pour préserver leur anonymat. Refoulés deux fois par les forces de l'ordre françaises à la frontière italienne au niveau de Vintimille, ils décident de franchir à pied les Alpes pour rejoindre la France. Une marche qui va durer environ vingt heures dans la neige et le froid. Jean Sébastien Mora les a suivis jusqu'à Lyon.
Fin mai, les salariés de l'ancienne usine Fralib de Gémenos (à 20 kilomètres à l'est de Marseille) ont annoncé le retour de la production pour septembre prochain. Organisés en scop, les 58 coopérateurs produiront sous deux marques : Scop-TI (pour thé et infusion) sera bio et destinée aux magasins spécialisés, et 1 336, destinée à la grande distribution. 1 336, comme autant de jours de conflit avec l’ancien propriétaire des lieux, le géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire Unilever. Retour en images sur presque cinq ans de combat.
Singapour, îles Vierges, Hong Kong, Delaware, Luxembourg... On vous parle régulièrement des paradis fiscaux, mais on ne vous y a pas souvent emmenés. À l'occasion de la sortie du livre de Paolo Woods et Gabriele Galimberti (Les Paradis, rapport annuel) et de l'exposition qui leur sera consacrée à Arles durant l'été 2015, voici un voyage dans ce monde secret, où l'extrême richesse se nourrit quasi exclusivement d'évasion fiscale.♦ Le 19 avril 2016 aura lieu le vernissage de l'exposition des photos Paolo Woods et Gabriele Galimberti à la Galerie, 13 rue de l'Abbaye, Paris VIe.