Dans « À l’air libre », retour sur nos révélations sur la sécurité de l’EPR de Flamanville avec Jade Lindgaard, Yannick Rousselet de Greenpeace et la députée La France insoumise Mathilde Panot. Également au sommaire : les frasques de l’eurodéputé hongrois membre du parti de Viktor Orbán.
Mediapart a eu accès à des milliers de pages de documents détaillant le système de sécurité de l’EPR de Flamanville et des deux réacteurs mitoyens. Ils nous ont été fournis, via Greenpeace, par une personne qui fait ainsi savoir que ces fichiers ultra-sensibles, qui feraient le bonheur de terroristes, ne sont pas protégés comme ils le devraient, les règles de sécurité n’étant pas respectées.
Dans son rapport publié le 24 novembre, le Haut Conseil pour le climat dénonce le retard de la France en matière de rénovation énergétique. Plusieurs dispositifs, pourtant, sont censés favoriser la transition. Mais ils sont aussi la source de grossières dérives. Enquête sur un chantier d’isolation qui a mal tourné.
Alors que le rôle des énergies fossiles dans le réchauffement climatique ne fait plus aucun doute, l’Europe s’apprête à dépenser 104 milliards d’euros pour développer de nouveaux projets gaziers, d’après les calculs du consortium Investigate Europe. En cause, surtout, un jeu d’échecs géopolitique et des gestionnaires de réseaux surestimant la demande européenne en gaz.
Alors que le réacteur nucléaire en construction ne doit pas démarrer au plus tôt avant la fin 2023, les premiers assemblages d’uranium enrichi commencent à arriver sur le site de la future centrale d’électricité selon Greenpeace, qui dénonce une stratégie du « fait accompli ».
D’après les informations obtenues par Mediapart et Reporterre, une convention a été signée en 2018 entre la gendarmerie nationale et l’Andra, l’agence chargée de l’enfouissement des déchets nucléaires près de ce village de la Meuse. Depuis, l’agence a payé des dizaines de millions d’euros pour assurer, par l’intermédiaire des gendarmes, la surveillance des habitants. Ce partenariat pose des problèmes éthiques et juridiques.
Le Forum européen de l’énergie multiplie les invitations à dîner pour faire se croiser députés européens et industriels. Mission d’information ou lobbying pro-énergies fossiles ? Petit voyage dans une « zone grise » du lobbying bruxellois.
Moyens matériels colossaux, méthodes intrusives dans la vie privée d'un large cercle de personnes : l’information judiciaire visant des antinucléaires de Bure pour « association de malfaiteurs » fait un usage disproportionné de la force publique au regard des délits visés par l’enquête. Pourtant, leur combat contre l’enfouissement des déchets nucléaires contribue à améliorer la connaissance du public et interpelle la société.
Le dossier d’instruction, auquel Mediapart et Reporterre ont eu accès, contient des centaines de messages soumis au secret professionnel entre les avocats et leurs clients. L’un des avocats du mouvement a été surveillé avant d’être mis en examen.
L’enquête pénale ouverte en juillet 2017 sur les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse, accusés d’avoir tenté de mettre le feu à un hôtel-restaurant, a nécessité l’engagement de moyens financiers considérables par la justice et la gendarmerie, comme le révèle une enquête de Reporterre et Mediapart.
Des dizaines de personnes placées sur écoute, plus d’un millier de discussions retranscrites, plus de 85 000 conversations et messages interceptés, plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique : l’information judiciaire ouverte en juillet 2017 est une machine de renseignements sur le mouvement antinucléaire de ce village de la Meuse, selon les documents qu’ont consultés Reporterre et Mediapart.
Dans l’histoire économique, ce 20 avril restera comme une référence : le prix du pétrole américain est devenu négatif. Les dérèglements du monde financier et du marché pétrolier sont à l’origine de cet effondrement. Mais le pétrole alerte aussi sur les risques qui pèsent sur l’économie mondiale.
Trump présente l’accord obtenu avec l’Arabie saoudite et la Russie pour tenter de mettre fin au chaos sur le marché pétrolier comme un succès de sa diplomatie. L’implication forte des États-Unis traduit surtout leur changement de statut. Comme tous les pays producteurs, ils ont besoin d’un pétrole cher.
Le prix du baril dégringole depuis début mars. C'est que la pandémie de coronavirus met l'économie mondiale à l'arrêt. Et qu'une guerre des prix fait rage entre l’Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis. Dans ce chaos, la chute pourrait se poursuivre.
Joyau du royaume saoudien, Aramco, première compagnie pétrolière mondiale, devait être en partie vendu à des investisseurs étrangers. Finalement, l’opération n’est réservée qu’aux Saoudiens, faute d’intérêt. Détrônée par les producteurs américains, Riyad a perdu son pouvoir d’influence sur le marché du pétrole.
Jamais le marché pétrolier n’avait connu une telle rupture d’approvisionnement, même au moment de l’invasion du Koweït ou de la révolution iranienne. Après les attaques contre ses sites pétroliers, c’est la moitié de la production pétrolière saoudienne qui est effacée. Les prix flambent. Au risque de provoquer une récession mondiale ?