Dix ans après l’accident nucléaire de Fukushima, il faut toujours arroser les réacteurs de la centrale pour stabiliser leur température. La zone d’évacuation s’étend encore sur plus de 300 km2. Pour l’auteur et théoricien Sabu Kohso, c’est une « catastrophe éternisée » dont les effets nourrissent un « capitalisme apocalyptique ».
En 2021, aucun des 56 réacteurs en fonctionnement dans l’Hexagone n’est au niveau des critères de sûreté post-Fukushima, selon Greenpeace et négaWatt. Et l’Europe vient de voter 5 milliards d’euros de subvention au réacteur expérimental ITER, sur ses crédits climat.
Depuis 2010, le Civen est chargé d’indemniser les victimes des essais nucléaires en Polynésie. D’après l’enquête de Disclose et ses partenaires, ses décisions sont fondées sur de graves erreurs de calcul qui ont pour conséquence un rejet massif des dossiers traités.
Dans un échange de mails obtenu par Disclose, le ministère des armées reconnaît pour la première fois que 2 000 vétérans du Centre des expérimentations du Pacifique « sont ou seront atteints de cancers ».
En juillet 1974, la France procède à son 41e essai nucléaire en Polynésie. Nom de code : Centaure. D’après l’enquête de Disclose et Interprt, son nuage radioactif a contaminé la totalité des habitants de Tahiti. 110 000 personnes pourraient demander réparation à l’État.
Disclose et Interprt ont enquêté pendant deux ans sur les conséquences des essais atmosphériques en Polynésie française. À l’aide de milliers de documents militaires déclassifiés, de centaines d’heures de calculs par ordinateur et de plusieurs dizaines de témoignages inédits, cette enquête démontre pour la première fois l’ampleur des retombées radioactives qui ont frappé ce territoire vaste comme l’Europe. Elle dévoile également comment les autorités françaises ont tenté de dissimuler l’impact réel de cette campagne dévastatrice pour la santé des populations civiles et militaires.
Dans « À l’air libre », retour sur nos révélations sur la sécurité de l’EPR de Flamanville avec Jade Lindgaard, Yannick Rousselet de Greenpeace et la députée La France insoumise Mathilde Panot. Également au sommaire : les frasques de l’eurodéputé hongrois membre du parti de Viktor Orbán.
Mediapart a eu accès à des milliers de pages de documents détaillant le système de sécurité de l’EPR de Flamanville et des deux réacteurs mitoyens. Ils nous ont été fournis, via Greenpeace, par une personne qui fait ainsi savoir que ces fichiers ultra-sensibles, qui feraient le bonheur de terroristes, ne sont pas protégés comme ils le devraient, les règles de sécurité n’étant pas respectées.
Dans son rapport publié le 24 novembre, le Haut Conseil pour le climat dénonce le retard de la France en matière de rénovation énergétique. Plusieurs dispositifs, pourtant, sont censés favoriser la transition. Mais ils sont aussi la source de grossières dérives. Enquête sur un chantier d’isolation qui a mal tourné.
Alors que le rôle des énergies fossiles dans le réchauffement climatique ne fait plus aucun doute, l’Europe s’apprête à dépenser 104 milliards d’euros pour développer de nouveaux projets gaziers, d’après les calculs du consortium Investigate Europe. En cause, surtout, un jeu d’échecs géopolitique et des gestionnaires de réseaux surestimant la demande européenne en gaz.
Alors que le réacteur nucléaire en construction ne doit pas démarrer au plus tôt avant la fin 2023, les premiers assemblages d’uranium enrichi commencent à arriver sur le site de la future centrale d’électricité selon Greenpeace, qui dénonce une stratégie du « fait accompli ».
D’après les informations obtenues par Mediapart et Reporterre, une convention a été signée en 2018 entre la gendarmerie nationale et l’Andra, l’agence chargée de l’enfouissement des déchets nucléaires près de ce village de la Meuse. Depuis, l’agence a payé des dizaines de millions d’euros pour assurer, par l’intermédiaire des gendarmes, la surveillance des habitants. Ce partenariat pose des problèmes éthiques et juridiques.
Le Forum européen de l’énergie multiplie les invitations à dîner pour faire se croiser députés européens et industriels. Mission d’information ou lobbying pro-énergies fossiles ? Petit voyage dans une « zone grise » du lobbying bruxellois.
Moyens matériels colossaux, méthodes intrusives dans la vie privée d'un large cercle de personnes : l’information judiciaire visant des antinucléaires de Bure pour « association de malfaiteurs » fait un usage disproportionné de la force publique au regard des délits visés par l’enquête. Pourtant, leur combat contre l’enfouissement des déchets nucléaires contribue à améliorer la connaissance du public et interpelle la société.
Le dossier d’instruction, auquel Mediapart et Reporterre ont eu accès, contient des centaines de messages soumis au secret professionnel entre les avocats et leurs clients. L’un des avocats du mouvement a été surveillé avant d’être mis en examen.
L’enquête pénale ouverte en juillet 2017 sur les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse, accusés d’avoir tenté de mettre le feu à un hôtel-restaurant, a nécessité l’engagement de moyens financiers considérables par la justice et la gendarmerie, comme le révèle une enquête de Reporterre et Mediapart.