C’était le plus gros site de production de gaz en France. Une fierté nationale, une mythologie fondatrice des prétendues Trente Glorieuses. Cinquante ans après son ouverture, on découvre une inquiétante surmortalité parmi les riverains du gisement de Lacq. Mais ce sujet dérange les pouvoirs publics qui ont jusqu'ici enterré ou refusé les études épidémiologiques. Premier volet de notre enquête.
Après le décès d'un volontaire le 17 janvier, Biotrial, la société de Rennes qui a réalisé l'essai clinique fatal, a dissimulé des informations cruciales aux inspecteurs de l'Inspection générale des affaires sociales, et prétendu avoir reçu un coup de téléphone rassurant de l'hôpital qui avait admis le patient, ce que dément le CHU.
Pilule en or massif, le Sovaldi du laboratoire Gilead a déjà coûté plus d’1 milliard d’euros à l’assurance maladie, pour seulement 25 000 patients soignés de l’hépatite C. Les malades réclament un plus large accès à ce médicament quand l’industrie pharmaceutique impose des tarifs insensés. Des ONG dénoncent « l’avidité » du laboratoire.
Maître Jean-Christophe Coubris, l'avocat de la famille de Guillaume Molinet, mort au cours de l'essai d'une molécule pharmaceutique à Rennes, demande à pouvoir prendre connaissance d'un document confidentiel de l'ANSM qui montrait qu'elle avait été alertée par un de ses scientifiques sur les risques du BIA 10-2474.
Les autorités ont martelé que l'accident de l'essai clinique de Rennes était imprévisible, alors qu'un expert de l'Agence du médicament avait alerté en interne sur les risques de la molécule BIA 10-2474 pour le cerveau. L'ANSM a négligé cette information cruciale et l'a niée dans ses discours officiels.
Une étude brésilienne montre un lien entre le Zika et une maladie auto-immune affectant le cerveau, l’encéphalomyélite aiguë disséminée, qui ressemble à la sclérose en plaques. « Ce que nous découvrons sur ce virus apparaît plus effrayant que ce que nous pensions », dit une responsable américaine.
L'essai clinique de Rennes, qui a entraîné la mort d'un volontaire sain et de lourdes séquelles chez quatre autres, était inutile et dangereux : il a été effectué sur une molécule sans intérêt thérapeutique démontré, avec un protocole n'offrant pas assez de sécurité aux volontaires.
Des zones d'ombre entourent encore l'essai clinique de Rennes, qui a tué un volontaire sain et provoqué des effets secondaires graves chez quatre autres. Mediapart révèle la chronologie accablante de l'accident, où les victimes ont été inutilement exposées. Premier article d'une enquête en deux volets.
Le suicide du professeur Mégnien à l’hôpital Georges-Pompidou en décembre a provoqué une onde de choc dans les hôpitaux publics. Les témoignages de médecins s’estimant victimes de harcèlement affluent. Ils mettent au jour le déséquilibre des pouvoirs hospitaliers au profit des directions et l’absence de recours des médecins.
Les eurodéputés exhortent la commission européenne à ne pas reconduire un accord sulfureux, qui la lie depuis douze ans au géant du tabac Philip Morris. Cet accord «revient à confier la lutte contre la criminalité organisée à Al Capone», estime ainsi l’écolo français José Bové. L’exécutif de Jean-Claude Juncker hésite.
Après avoir réagi avec lenteur à l'épidémie de virus Zika, qui menace de devenir une pandémie, l'OMS va lancer une alerte mondiale contre cet agent pathogène suspecté de provoquer des cas de microcéphalies, malformations congénitales du cerveau. Le virus se répand en Amérique centrale et du Sud, ainsi que dans les Antilles.
Des scientifiques britanniques réclament la publication de l'ensemble des documents liés à l'essai clinique d'une molécule du laboratoire portugais Bial, qui a tué un homme de 49 ans à Rennes. Le labo oppose le secret industriel.
Dans un rapport d'étape remis à Marisol Touraine, une commission nommée par Martin Hirsch, le directeur de l'Assistance publique, après le suicide de Jean-Louis Mégnien à l'hôpital Georges-Pompidou, estime qu'il n'y a « pas d’argument qui justifierait le remplacement de la directrice de l’HEGP ».
Une molécule testée en France sous la conduite de la société Biotrial, à Rennes, a produit des effets imprévus, envoyant six patients à l'hôpital, dont un est en état de mort cérébrale. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a donné une conférence de presse, sans indiquer l'identité de la molécule, le BIA 10-2474.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour harcèlement moral, à la suite du suicide du professeur Jean-Louis Mégnien, cardiologue, qui s’est jeté par la fenêtre de son bureau le 17 décembre. En 2014, un de ses collègues avait alerté les responsables de l'établissement d'un « risque suicidaire » dû à un harcèlement. Il n'a pas été entendu. L'analyse des mails confidentiels des collègues de Mégnien et de la hiérarchie de l'hôpital révèle de lourdes responsabilités administratives et met en cause la directrice de l'hôpital.
La ministre de la santé vient de faire passer sa loi de santé, et le tiers payant généralisé. Mais Marisol Touraine n’a pas résolu le problème des déserts médicaux, qui continuent de se vider, déstabilisant toute l’offre de santé, de la médecine générale à l’hôpital. Reportage dans la région Centre, l’attache politique de la ministre, et en particulier dans l’Indre, où l’impuissance publique creuse la fracture sanitaire.