L'accident mortel de l'essai clinique mené par Biotrial à Rennes serait, selon les autorités sanitaires, un événement imprévisible qu'aucun signal d'alerte n'avait annoncé. Cette version officielle relève, selon notre enquête, du mensonge d'État.
À la suite de la publication, le 12 octobre 2016, de notre article intitulé « Les experts de complaisance de l'Agence du médicament », Bernard Bégaud nous a fait parvenir un droit de réponse.
Pour Dominique Martin, le directeur général de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé, le but de notre enquête sur l’essai clinique fatal de Rennes n’est pas de chercher à faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à la mort d’un volontaire sain, mais de « déstabiliser » l’ANSM.
L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé justifie son impéritie dans le dossier de l’essai de Rennes par l’avis favorable que lui ont donné les experts d’un comité spécialisé. Mais huit experts sur les douze qui forment ce comité ont des liens avec l’ANSM.
La première « salle de consommation à moindre risque », est inaugurée par la maire de Paris et la ministre de la santé. Cette expérimentation doit permettre une meilleure prise en charge des toxicomanes.
Plusieurs salariés dénoncent leurs conditions de travail dans les maisons de retraite médicalisées, publiques ou privées, un manque de moyens chronique et une vraie désinvolture des directions vis-à-vis des alertes lancées tant par le personnel que par les résidents. Mediapart a enquêté sur plusieurs établissements, qui donnent à voir un tableau éprouvant de la fin de vie en France.
L’annonce du 4e plan Autisme a relancé les hostilités entre les associations de parents qui militent pour le développement des méthodes comportementales, et les psychiatres qui défendent une approche pluridisciplinaire qui inclut souvent la psychanalyse. Chaque camp accuse l'autre de vouloir capter, ou conserver, les faibles moyens alloués à l’autisme.
La Dépakine, anti-épileptique commercialisé par Sanofi depuis 1967, a provoqué des milliers de malformations congénitales et de troubles du développement cognitif. Le ministère de la santé doit aujourd'hui répondre aux demandes des victimes, alors que les risques du produit, connus depuis 1982, ont été insuffisamment pris en compte pendant plus de 30 ans.
Faciliter l’accès aux soins des précaires, exclus et migrants : c’est la mission des permanences d’accès aux soins. Ces services aux moyens limités entendent offrir une médecine humaine, qualitative et performante, loin du productivisme usant l'hôpital. Reportage à Marseille.
La Cour de cassation a cassé le non-lieu obtenu par le dernier PDG d’Amisol, cette usine de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) emblématique du scandale de l’amiante. Mais la sociologue de la santé au travail Annie Thébaud-Mony reste inquiète « de la violence qui ne cesse de se développer » contre les travailleurs. Entretien.
Défense de circuler pieds nus, de grignoter entre les repas ou de se coucher après minuit… Biotrial, le laboratoire qui a réalisé l'essai fatal de Rennes, impose à ses volontaires un règlement intérieur draconien, sanctions financières à l'appui, en contradiction avec l'esprit de la loi sur les essais cliniques.
Le 1er juillet, les 1 100 hôpitaux publics doivent être rassemblés en 150 groupements hospitaliers de territoire. La ministre de la santé présente cela comme une « révolution ». Les praticiens hospitaliers sont attentistes, à l’exception des psychiatres, qui dénoncent une réforme technocratique et autoritaire.
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire dans l’affaire de l’essai clinique mené à Rennes par le laboratoire Biotrial sur la molécule BIA 10-2474, au cours duquel un volontaire de 49 ans, Guillaume Molinet, a trouvé la mort le 17 janvier dernier.
Une réforme de la Sécurité sociale qui oublie les étrangers, des titres de séjour pour soins qui leur sont plus souvent refusés : par petites touches et sur plusieurs fronts, le droit à la santé des étrangers est fragilisé. Depuis cinq ans, les associations constatent une prise en main du sujet par le ministère de l’intérieur. Et, à l’approche de la présidentielle, il est d’ores et déjà instrumentalisé par la droite.
Une lettre d'un médecin du laboratoire Biotral, révélée par Mediapart, montre que dès le premier jour de l'accident qui a coûté la vie à Guillaume Molinet lors de l'essai du BIA 10-2474, un possible effet de la molécule testée était suspecté. Ce document met en péril la défense de Biotrial, et montre les lacunes du rapport de l'Igas.
Présenté par Marisol Touraine, ministre de la santé, le rapport définitif sur l'essai clinique de Rennes accuse la société Biotrial de trois « manquements majeurs », sans sanctionner le laboratoire. Et fait l'impasse sur les responsabilités de l'Agence du médicament.