Depuis plusieurs semaines, Didier Raoult est au cœur d’une polémique aux dimensions planétaires sur les meilleures stratégies pour combattre la pandémie. Loin d’être un chercheur qui fait soudain irruption sur la scène médiatique, le Marseillais a construit patiemment son ascension en jouant de ses réseaux d’amitiés et des travers de la science moderne. Une enquête de notre partenaire Marsactu.
Le numéro un russe s’est adressé mercredi à la nation, demandant à ses compatriotes de rester chez eux. Le pays ne compte toujours que trois décès liés au Covid-19. Un curieux bilan qui soulève nombre de questions.
Le gouvernement assure tout faire pour rapatrier les dizaines de milliers de Français en voyage à l’étranger et dont les vols ont été annulés. Mais sur place, beaucoup d’entre eux témoignent de diplomates dépassés et de compagnies aériennes guère coopératives.
En Île-de-France, les services de réanimation des hôpitaux sont déjà submergés. Dans des courriels que nous nous sommes procurés, l’Agence régionale leur demande d’ouvrir, en catastrophe, mille lits en 48 heures. Sont même évoquées des réquisitions de soignants. Mal protégés, touchés par le Covid, ils « régleront leurs comptes, après ».
Des personnalités politiques, médiatiques, sportives sont dépistées alors même que le personnel soignant, en première ligne, n’est plus testé massivement. D’autres se vantent d’être traités à la chloroquine, protocole expérimental controversé. Y a-t-il des passe-droits ? Mediapart s’est penché sur plusieurs cas à travers la France.
Une dizaine de détenus et leurs compagnes témoignent de la grande peur qui gagne les prisons. Selon l’administration pénitentiaire, il y aurait à l'heure actuelle sept « cas avérés » de Covid-19 parmi les détenus et vingt-quatre parmi le personnel.
Plusieurs dizaines de décès sont déjà à déplorer dans les maisons de retraite, lieu de contamination privilégié pour le Covid-19 faute de protections adéquates. Les services de réanimation en tension ne vont pas pouvoir accepter tout le monde et les médecins craignent de devoir gérer des fins de vie difficiles.
En Chine, aux États-Unis, comme en France, la chloroquine est au cœur de la recherche de traitements contre le Covid-19. Mais les données manquent encore pour savoir si c’est la molécule qui permettra de combattre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2.
Chaque jour, les autorités annoncent le total des personnes infectées, un chiffre biaisé par la politique restrictive de la France en matière de tests. Le nombre de décès, lui, est minoré. Les seules données pour prendre la mesure restent celles des personnes hospitalisées et placées en réanimation.
La virologue Marie-Paule Kieny juge avec sévérité l’impréparation et la panique des États européens face au coronavirus. Mais elle rassure aussi : le confinement va fonctionner. Il sera levé quand les hôpitaux ne seront plus en danger.
Au programme : le scandale du manque de masques et de tests, la menace du coronavirus dans les camps de réfugiés syriens, et le témoignage de soignants en première ligne dans les hôpitaux et les Ehpad.
La démocratie n’empêche-t-elle pas la France d’être réellement efficace dans sa gestion de la crise sanitaire ? C’est la question que se pose ce premier épisode confiné d’« Ouvrez les guillemets ».
Didier Fassin, médecin et sociologue, professeur à Princeton et au Collège de France, compare la situation en France et aux États-Unis face à l'épidémie de coronavirus. La crise actuelle peut-elle faire espérer un changement réel ?
Le laboratoire hollandais qui a fourni les produits nécessaires à l’Institut Pasteur et aux hôpitaux français n’est pour l’heure plus en mesure de livrer la France pour le moment, selon nos informations. À l’instar de l’OMS, des scientifiques français réclament une politique massive de dépistage. « La France doit se préparer à faire évoluer rapidement sa stratégie de dépistage », a déclaré, samedi 21 mars, le ministre de la santé.
Les hôpitaux se préparent à la vague épidémique et, en cas de saturation des services de réanimation, aux dilemmes éthiques pour « trier » les patients accédant aux soins. En Alsace, ces arbitrages sont déjà d'actualité ; d’autres régions anticipent. Avec des consignes plus ou moins explicites.
155 pays touchés, plus de 260 000 cas confirmés et plus de 11 000 décès liés au virus à travers la planète : en quatre infographies, Mediapart fait le point sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en France et dans le monde.